Question de Mme LASSARADE Florence (Gironde - Les Républicains) publiée le 11/06/2020

Mme Florence Lassarade appelle l'attention de M. le Premier ministre sur l'avenir de l'aéroport de Bordeaux après l'annonce de la suppression de la navette Paris-Bordeaux dans le cadre du plan d'accompagnement d'Air France. Cette liaison rapide entre Bordeaux et Paris facilite les liaisons européennes ou transcontinentales. Elle représente 1,21 million de passagers en 2019. L'essentiel des passagers est constitué de salariés, et plus particulièrement de la filière aéronautique de la métropole. Elle emploie près de 35 000 salariés sur Bordeaux Mérignac avec 300 entreprises dont Dassault, Thalès, Sabena Technics, Safran, Ariane Group ou Airbus Defence and Space. Cette suppression serait de nature à remettre en question les projets de développement de nombreux investisseurs dans la région bordelaise. Cette décision est fondée sur des considérations environnementales sans qu'aucune concertation avec les élus locaux n'ait eu lieu. Or, l'aéroport de Bordeaux s'est doté d'un plan d'orientation stratégique volontariste en termes de lutte contre les nuisances sonores et visant à la neutralité carbone afin de devenir un équipement éco-responsable. De plus, la filière aéronautique travaille ardemment à la fabrication d'avions moins polluants dans le cadre du programme européen « Clean Sky » ». D'autre part, le conseil régional de la Nouvelle-Aquitaine est engagé dans la mise en œuvre d'une feuille de route stratégique aéronautique prévoyant le recours accru aux carburants alternatifs et le soutien à la filière hybride électrique. Les élus locaux et les acteurs économiques partagent pleinement l'objectif environnemental, mais le secteur aérien ne saurait être le bouc-émissaire de la pollution en privant Bordeaux et sa région d'un atout essentiel d'attractivité. Elle souhaiterait savoir si le Gouvernement envisage une concertation avec les élus locaux et les secteurs économiques concernés avant d'acter de façon définitive cette suppression aux conséquences économiques et sociales désastreuses.

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Transmise au Ministère auprès de la ministre de la transition écologique - Transports


Réponse du Ministère auprès de la ministre de la transition écologique - Transports publiée le 15/07/2021

Face au défi climatique qui ne cesse de grandir, l'ambition du Gouvernement est de réduire dès que possible l'empreinte environnementale de la France. Dans le domaine des transports, cela implique notamment de favoriser les modes émettant moins de gaz à effet de serre, lorsque les conditions de desserte sont comparables : là où notre réseau ferroviaire est performant, il est ainsi pertinent de s'interroger sur le maintien des lignes aériennes. C'est pourquoi, lorsqu'Air France a sollicité le soutien de l'État pour faire face à la crise sanitaire mondiale, des contreparties environnementales ont été définies, incluant la fermeture des lignes aériennes domestiques quand des alternatives ferroviaires inférieures à 2h30 existent, à l'exception des vols principalement utilisés pour faire des correspondances. Ainsi, la desserte aérienne entre Bordeaux et Paris-Charles de Gaulle devrait notamment être maintenue. Cette volonté du Gouvernement se trouve aujourd'hui renforcée par les travaux de la Convention citoyenne pour le Climat, qui concluent sur une proposition similaire, applicable à toutes les compagnies aériennes effectuant des vols en France. Il n'est toutefois pas question, par ces mesures, de nuire à la desserte et à l'accessibilité de nos territoires. Conserver, pour les passagers, les capacités de correspondances, internationales ou nationales, y compris de ou vers les outre-mer doit notamment contribuer à préserver le niveau de connectivité du territoire national. Le Gouvernement reste par ailleurs attentif aux besoins exprimés par les acteurs locaux avec l'objectif de préserver au mieux l'emploi et l'attractivité économique de nos territoires. Il a ainsi demandé à Air France d'en tenir compte dans la mise en œuvre d'une autre contrepartie du plan de soutien, qui consiste en la restructuration du réseau domestique de la compagnie. Enfin, les initiatives de réduction des nuisances mises en place par l'aéroport de Bordeaux trouvent tout leur sens sur le trafic aérien vers les destinations nationales ou européennes plus lointaines qui resteront desservies. Quant aux projets innovants des acteurs industriels implantés en Nouvelle-Aquitaine, ils contribuent aux efforts de recherche et développement pour faire de la France l'un des pays les plus avancés dans les technologies de l'avion « vert », priorité affichée par le Gouvernement dans son plan de soutien à la filière aéronautique. Ils n'ont ainsi aucunement vocation à être remis en cause par la fermeture de la ligne aérienne entre Paris-Orly et Bordeaux.

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