Question de Mme DUMAS Catherine (Paris - Les Républicains) publiée le 11/06/2020

Mme Catherine Dumas appelle l'attention de M. le secrétaire d'État auprès du ministre des solidarités et de la santé sur les difficultés rencontrées par de nombreuses familles monoparentales face à la crise sanitaire liée à l'épidémie de Covid-19.

Elle souligne que le confinement a fragilisé le quotidien de nombreuses familles monoparentales. Nombre d'entre elles ont été contraintes d'interrompre leur activité professionnelle faute d'aide pour garder les enfants afin de respecter les mesures de confinement.

Elle rappelle que jamais les inégalités économiques et sociales n'auront été plus visibles que durant cette période. Ce dispositif d'isolement de la population a eu pour conséquence de dégrader les conditions de vie de millions de ménages. Parmi ces familles monoparentales 13 % sont réellement seules : les veufs, les veuves, les abandons de famille.

L'institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) a publié une étude en avril qui a mis en lumière les fortes disparités qui traversent aujourd'hui notre société en matière de logement et d'isolement. L'institut estime que cinq millions de personnes vivent dans un logement sur-occupé : il manquerait à un ménage au moins une pièce par rapport à une occupation jugée normale (soit une pièce de séjour, une pièce pour chaque personne) par rapport à la taille de cette famille. Cette suroccupation se concentre dans les grandes agglomérations et touche principalement les ménages les plus modestes dont les familles monoparentales.

Elle ajoute que de nombreux parents célibataires ont dû affronter des difficultés financières liées à des pertes de revenus, aggravées parfois par le non-versement des pensions alimentaires. Alors qu'elle devait permettre à la caisse d'allocations familiales (CAF) de recouvrer directement les pensions sur les comptes du parent payeur en cas d'impayé, la réforme des pensions alimentaires initialement prévue le 1er juin a été ajournée.

Elle déplore le fait que le confinement a retiré aux parents célibataires de nombreux appuis tels que les associations d'entraide, les banques alimentaires, les écoles et modes de gardes. Ils ne disposaient pas de leurs points d'appui habituels que sont les amis, le travail, les grands-parents, la crèche ou l'école. Les parents se sont retrouvés à tout gérer seuls, sans oublier la gestion du stress quant à l'incertitude qui plane sur les emplois ou les angoisses extrêmement fortes liées à l'épidémie.

Elle regrette que les familles monoparentales soient l'angle mort des politiques sociales.

Elle lui demande de prendre en compte la situation de détresse de ces familles, afin qu'elles soient considérées comme faisant partie des personnes vulnérables de la même manière que les personnes isolées, et de réfléchir à un dispositif qui permettrait à l'avenir de recevoir de la visite ou de l'aide à domicile.

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Transmise au Ministère de la santé et de la prévention


La question est caduque

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