Question de M. BASCHER Jérôme (Oise - Les Républicains) publiée le 18/06/2020

M. Jérôme Bascher attire l'attention de M. le ministre de la culture sur l'entretien et la restauration des monuments historiques et plus particulièrement sur la rénovation des réseaux électriques de ceux-ci.
Il s'inquiète en effet du manque de moyens dédiés à ces opérations d'entretien pourtant nécessaires au regard de l'importance des dégâts causés sur lesdits monuments par des courts circuits liés à la vétusté des installations.
Ce manque de moyen, les élus le vivent au quotidien à l'instar du maire de Boubiers (Oise) qui désire refaire l'installation électrique, vétuste, de l'église Saint-Gilles-Saint-Leu, classée monument historique en 1943.
Cependant, la direction régionale des affaires culturelles (DRAC) des Hauts-de-France lui a indiqué qu'elle ne pouvait subventionner ces travaux dans la mesure où ils ne sont pas considérés comme des travaux de restauration.
Aussi, afin que les DRAC puissent assurer pleinement leurs missions de conservation, de valorisation du patrimoine et de promotion de l'architecture, il lui demande d'envisager le fléchage de crédits supplémentaires vers celles-ci afin qu'elles puissent subventionner la mise aux normes des réseaux électriques des monuments historiques, au même titre que les travaux de restauration.

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Transmise au Ministère de la culture


Réponse du Ministère de la culture publiée le 17/09/2020

La vétusté des installations électriques ainsi que, parfois, l'absence de contrôles et de vérifications périodiques est en effet l'un des principaux risques auxquels sont exposés les monuments historiques, et particulièrement les églises communales. On peut également mentionner l'insuffisance des dispositifs parafoudre, la malveillance, ou bien encore l'imprudence qui ont également et malheureusement leur part dans nombre de sinistres. Les récents incendies des cathédrales Notre-Dame de Paris et Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Nantes ont tragiquement rappelé la vulnérabilité des monuments historiques, y compris les plus prestigieux. La politique traditionnelle du ministère de la culture est de réserver les crédits dont il dispose aux travaux de restauration des monuments historiques et de considérer que les dépenses techniques sur les monuments n'appartenant pas à l'État, comme la mise aux normes électriques ou le chauffage, relèvent exclusivement du propriétaire, avec les aides qu'il pourra notamment obtenir via la dotation d'équipement des territoires ruraux. Le ministère de la culture ne prend en charge ces travaux sur les crédits « monuments historiques » que pour les édifices qui sont propriété de l'État, comme les cathédrales. Il apparaît cependant contreproductif d'entretenir ou de restaurer un édifice si celui-ci court le risque de disparaître, avec le mobilier qu'il abrite, du fait d'un incendie déclenché par un court circuit électrique. Les directions régionales des affaires culturelles sont saisies afin d'inclure les travaux de réfection des installations techniques indispensables à la sécurité du monument dans les dépenses susceptibles d'être subventionnées pour les monuments historiques. Le ministère de la culture ne dispose pas de crédits supplémentaires susceptibles d'être fléchés sur ce type de dépenses. Leur prise en compte exigera donc qu'une partie des crédits de restauration du patrimoine leur soit consacrée, au détriment des opérations de restauration traditionnelles. L'enjeu est toutefois d'importance et justifie cette inflexion, pour peu que ces subventions soient attribuées avec discernement, en fonction des besoins réels et des ressources des propriétaires. Il incombera en tout état de cause à ces derniers d'assumer l'organisation et le coût des vérifications périodiques des installations, notamment dans les établissements recevant du public.

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