Question de Mme COHEN Laurence (Val-de-Marne - CRCE) publiée le 25/06/2020

Mme Laurence Cohen interroge M. le ministre des solidarités et de la santé sur l'attribution des primes exceptionnelles « Covid-19 » suite à l'annonce du Président de la République le 25 mars 2020.
En effet, pour reconnaitre l'engagement des personnels mobilisés pour gérer la crise sanitaire, le Président a promis une prime s'échelonnant de 500 à 1 500 euros.
Au-delà du fait qu'une prime ne correspond pas à la demande de revalorisation salariale de ces professionnels, le décret n°2020-711 du 12 juin 2020 relatif au versement d'une prime exceptionnelle aux personnels des établissements et services publics sociaux et médico-sociaux dans le cadre de l'épidémie de Covid-19, suscite de l'incompréhension, tant les critères sont restrictifs et arbitraires.

Tout d'abord, les aides à domicile, pourtant extrêmement mobilisées et exposées durant la crise, pour prendre soin de nos ainés, ne font pas partie des personnels ciblés. Il est inacceptable que ces femmes dont les salaires sont largement insuffisants aient été oubliées alors même qu'elles ont été les premières de cordée.
Aussi, elle lui demande s'il entend réparer cette erreur, tout comme cela avait été fait pour le personnel des établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (EPHAD), lui aussi oublié dans le précédent décret.
Ensuite, les critères apparaissent peu transparents quant à la liste des établissements et personnels éligibles à cette prime. Si effectivement certains établissements du fait de leur situation géographique ont été moins touchés, il n'en demeure pas moins que la liste, retenue actuellement, entraîne un sentiment d'injustice et d'inégalité entre les personnels.
De plus, sur les 117 hôpitaux listés, la prime ne sera possible que pour 40 % des effectifs et il revient aux directions des établissements de choisir les bénéficiaires. Là aussi, l'arbitraire et le manque de transparence règnent et vont entraîner des déceptions et de la concurrence au sein des personnels.
Aussi, elle lui demande s'il entend intervenir afin que tous les personnels, sans distinction, ayant travaillé durant cette pandémie, puissent obtenir cette prime.
Alors que les discussions du Ségur de la Santé se poursuivent, il est essentiel que le Gouvernement montre, par des actes concrets, la reconnaissance qu'il a pour ces personnels du sanitaire, du social et du médico-social qui ont été en première ligne pendant trois mois, pour faire tenir nos établissements et limiter le nombre de décès. En l'état, ce décret, source d'insatisfaction, doit être complété.

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Transmise au Ministère de la santé et de la prévention


La question est caduque

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