Question de Mme BLONDIN Maryvonne (Finistère - SOCR) publiée le 09/07/2020

Mme Maryvonne Blondin souhaite attirer l'attention de Mme la ministre de la transition écologique et solidaire sur les conséquences désastreuses de la prolifération des choucas des tours en Finistère.

En effet, cette espèce protégée effectue d'importants dégâts dans le département depuis plusieurs années : les agriculteurs connaissent de lourdes pertes de récoltes et les habitants subissent également de multiples désagréments quotidiens. Les bâtiments, privatifs comme publics, sont menacés par l'obturation des différentes conduites d'évacuation et cheminées ; ces oiseaux y nichant. Enfin, la biodiversité elle-même semble menacée par la recrudescence des choucas, certaines espèces d'oiseaux semblant connaître une baisse significative sur le territoire départemental.

Les élus locaux se trouvent aujourd'hui dans une position difficile, les mesures réglementaires en vigueur s'avérant insuffisantes face au surnombre de cette espèce qui, tout en étant protégée, ne s'avère plus du tout menacée dans le département : 300 à 500 000 de ces oiseaux sont recensés. Les mesures d'effarouchement et les prélèvements qui ont été autorisés depuis quelques années ne sont plus en adéquation avec le nombre d'oiseaux présents.

Elle souhaite ainsi l'interroger sur les mesures concrètes qu'elle entend prendre pour répondre à cette situation préjudiciable aux cultures agricoles, à la sécurité publique et à la biodiversité.

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Transmise au Ministère de la transition écologique


Réponse du Ministère de la transition écologique publiée le 10/09/2020

Le choucas des tours est un corvidé dont la population est en forte augmentation en Bretagne, pour des raisons touchant essentiellement à la transformation des paysages et des pratiques agricoles, tout en étant en déclin dans d'autres régions, comme l'Île-de-France, sans que les causes de cette évolution différenciée soient bien connues. Espèce protégée en droit français et européen, son statut permet néanmoins des destructions à titre dérogatoire, afin de prévenir des dégâts importants aux cultures. Dans les départements du Finistère et des Côtes-d'Armor, les autorisations de prélèvements dérogatoires délivrées portent sur un nombre de spécimens très important (12 000 dans le Finistère en 2020), sans qu'une baisse globale des déprédations n'ait pu être constatée. En complément des dérogations accordées, il a été jugé nécessaire de mieux comprendre les mécanismes démographiques du choucas en Bretagne et son comportement vis-à-vis des nouvelles ressources alimentaires. À cette fin, la directions régionales de l'environnement, de l'aménagement et du logement (DREAL) Bretagne a lancé cette année une étude, confiée à l'Université de Rennes avec l'appui du Muséum national d'Histoire Naturelle. Le premier volet de l'étude consiste à concevoir puis mettre en œuvre une méthode d'estimation de la taille de population reproductrice de choucas en Bretagne. Son second volet consiste à étudier l'utilisation de l'habitat par les choucas notamment dans les phases de recherche alimentaire. Son troisième volet consiste à étudier le régime alimentaire du choucas. L'ensemble des résultats permettra de mieux caractériser le comportement des oiseaux responsables des dégâts agricoles et leur exploitation des ressources dans les cultures impactées, et plus généralement de mieux comprendre le fonctionnement de la population étudiée. En réponse, des mesures de gestion, plus adaptées au comportement de l'espèce, seront préconisées. L'objectif est d'effectuer une restitution des premiers résultats disponibles en octobre ou novembre 2020, auprès de tous les acteurs concernés, au sein de groupes de travail départementaux. Dans le cadre d'une démarche concertée au niveau régional, diverses solutions pourront être recherchées, et le cas échéant, mises en œuvre : mesures de contrôle des sites de nidification des choucas dans les tours et cheminées, et mesures destinées à réduire l'attractivité des cultures pour les choucas. Le Gouvernement suit la situation avec attention, et les services de l'État restent mobilisés pour y apporter les solutions les plus adaptées.

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