Question de M. OUZOULIAS Pierre (Hauts-de-Seine - CRCE) publiée le 08/10/2020

M. Pierre Ouzoulias interroge M. le ministre des solidarités et de la santé sur la fermeture envisagée du centre hospitalier universitaire Raymond-Poincaré de Garches, pôle de référence en matière de prise en charge médico-chirurgicale, de rééducation, de recherche et d'enseignement.

La difficile gestion sanitaire de la pandémie en cours montre l'absolue nécessité de maintenir au moins en l'état la totalité de l'offre de soins disponible pour éviter la saturation des établissements hospitaliers. Il observe par ailleurs que les capacités hospitalières du sud des Hauts-de-Seine n'ont cessé de baisser et que la pérennité du centre Béclère à Clamart est aussi menacée.

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Réponse du Secrétariat d'État auprès du ministre des solidarités et de la santé, chargé de l'enfance et des familles publiée le 06/11/2020

Réponse apportée en séance publique le 05/11/2020

Mme le président. La parole est à M. Pierre Ouzoulias, auteur de la question n° 1301, adressée à M. le ministre des solidarités et de la santé.

M. Pierre Ouzoulias. Monsieur le secrétaire d'État, votre collègue Olivier Véran disait très récemment que les parlementaires bavardaient pendant que les soignants se battaient pour sauver des vies. Or il y a aussi des parlementaires qui se battent pour défendre les conditions de travail des soignants et défendre l'offre de soins, notamment dans le département des Hauts-de-Seine, qui est aussi le vôtre.

Je tiens à évoquer devant vous la situation de l'hôpital Raymond-Poincaré de Garches, qui est aussi votre commune. Vous y avez d'ailleurs été membre du conseil municipal des jeunes.

L'hôpital Raymond-Poincaré de Garches est, pour tout le monde, un hôpital spécialisé dans la traumatologie. Il est une référence mondiale, également connu pour sa prise en charge extrêmement efficace des handicaps des enfants. Aussi je ne comprends pas la décision du Gouvernement de le fermer et de transférer une partie de l'offre de soins à l'hôpital de Boulogne. L'argument est que cet hôpital n'est pas assez rentable. Peut-on encore utiliser un tel adjectif en pleine pandémie ? Pour ma part, je pense qu'on doit maintenir partout, sur tous les territoires, l'offre de soins, car elle permet de disposer de ressources extrêmement importantes en période de crise.

Vous allez sans doute m'expliquer que le Gouvernement a décidé un report du déménagement de 2025 à 2027. Je préférerais, compte tenu des conditions dans lesquelles travaillent les soignants aujourd'hui, de leur investissement à l'hôpital de Garches, que vous nous annonciez ici, en séance, l'abandon du projet de démantèlement de cet hôpital.

Mme le président. La parole est à M. le secrétaire d'État.

M. Adrien Taquet, secrétaire d'État auprès du ministre des solidarités et de la santé, chargé de l'enfance et des familles. Monsieur le sénateur, vous avez rappelé à quel point ce sujet m'était cher, et ce à plusieurs titres : nous partageons cette terre d'élection, les Hauts-de-Seine, et je suis effectivement originaire de Garches. L'hôpital Raymond-Poincaré a toujours fait partie de mon imaginaire ; il n'est jamais très loin de mes yeux et de mon cœur.

Vous l'avez rappelé, cet établissement est spécialisé en traumatologie, notamment dans la prise en charge du handicap, sujet dans lequel je suis particulièrement investi.

Non, je ne vais pas vous annoncer l'abandon de ce projet, qui n'est pas un projet de démantèlement et qui n'est pas guidé par un souci de rentabilité ! Il s'agit de doter les Hauts-de-Seine d'un plateau technique de pointe et de renforcer l'offre de soins sur ce territoire. Certes, un certain nombre d'inquiétudes ont été exprimées lorsque ce projet est né, notamment par les patients et leurs familles, mais il a été conduit en parfaite concertation avec les professionnels, évidemment, et avec les associations de patients.

Ce nouveau plateau technique bénéficiera à toutes les spécialités présentes aujourd'hui à l'hôpital Raymond-Poincaré et sur le site Ambroise-Paré. Il va renforcer plus spécifiquement la prise en charge médico-chirurgicale du handicap. Ces établissements sont déjà des pôles de référence dans ces domaines, je l'ai rappelé. Il s'agit d'un investissement majeur et absolument nécessaire de la part de l'AP-HP.

Ce projet prévoit de maintenir la même offre de soins en termes de file active de patients pris en charge. Il vise aussi à favoriser une humanisation complète des locaux d'Ambroise-Paré et une amélioration du confort hôtelier. La restructuration envisagée a ainsi fait le choix de privilégier les chambres à lit simple, ce qui sera le cas de plus de 95 % des chambres dans le projet, contre 70 % en moyenne à ce jour. Ce choix est particulièrement pertinent dans le contexte sanitaire actuel.

Des inquiétudes ont pu s'exprimer s'agissant d'un autre centre hospitalier important de notre territoire, celui de Béclère à Clamart. Je profite de l'opportunité pour vous rassurer sur sa pérennité, qui n'est en rien menacée. Afin de répondre aux évolutions démographiques du sud des Hauts-de-Seine, cet hôpital développe au contraire des activités complémentaires. En 2020, l'accent a ainsi été mis, entre autres choses, sur la réouverture de lits de soins critiques, l'extension de l'unité sommeil ou encore le développement de l'offre de soins en assistance médicale à la procréation, sous la responsabilité de l'excellente professeure Alexandra Benachi, que je salue à cette occasion.

Mme le président. La parole est à M. Pierre Ouzoulias, pour la réplique.

M. Pierre Ouzoulias. Monsieur le secrétaire d'État, je vois que vous suivez avec beaucoup d'acuité mon activité départementale pour défendre l'offre de soins. Les urgences de Béclère sont en effet essentielles, sinon nous manquerions d'une unité importante dans le sud des Hauts-de-Seine.

Si je comprends bien votre réponse, les capacités du CHU Raymond-Poincaré seront réaménagées sur place…

M. Adrien Taquet, secrétaire d'État. À Boulogne !

M. Pierre Ouzoulias. Il y aura donc un déménagement à Boulogne. C'est un souci majeur, parce que l'unité de Boulogne, dont je connais les locaux, ne dispose pas de suffisamment de place pour accueillir ces nouvelles capacités. Il faudra donc en reparler.

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