Question de M. DÉTRAIGNE Yves (Marne - UC) publiée le 15/10/2020

M. Yves Détraigne souhaite appeler l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de la relance sur l'alerte lancée par la société française d'ophtalmologie sur les dangers que représentent les bornes de distribution de gel hydroalcoolique pour les yeux des enfants.

En effet, alors que ces distributeurs se généralisent dans les lieux publics pour des raisons sanitaires évidentes, les accidents se multiplient du fait de la taille de ces nouvelles installations.

Des enfants, en voulant se nettoyer les mains à ces bornes, reçoivent du gel dans les yeux, ce qui occasionne des brûlures oculaires parfois sévères. Du fait de la consistance du produit, la substance va rester en contact avec l'œil pendant plusieurs minutes et peut donc atteindre toute la surface oculaire. L'alcool contenu dans ces gels peut alors brûler une partie de la cornée et parfois entraîner une baisse de la vision.

Les spécialistes se montrent inquiets du fait de la multiplication du nombre de cas admis aux urgences dans les différents hôpitaux français. Ils recommandent d'ailleurs aux parents d'être très attentifs car ces kératites ou inflammations de la cornée peuvent passer inaperçues et l'enfant ne s'en plaint pas toujours immédiatement.

Avant que ce phénomène prenne de l'ampleur, il lui demande de prendre les mesures nécessaires afin qu'une campagne de prévention sensibilise et alerte chacun du danger et que les fabricants de ces bornes mettent en place une signalisation avertissant les utilisateurs des risques encourus pour les plus jeunes.

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Transmise au Ministère des solidarités et de la santé


Réponse du Secrétariat d'État auprès du ministre des solidarités et de la santé, chargé de l'enfance et des familles publiée le 06/11/2020

Réponse apportée en séance publique le 05/11/2020

Mme le président. La parole est à M. Yves Détraigne, auteur de la question n° 1309, transmise à M. le ministre des solidarités et de la santé.

M. Yves Détraigne. Monsieur le secrétaire d'État, je souhaite appeler votre attention sur l'alerte lancée par la Société française d'ophtalmologie à propos des dangers que représentent les bornes de distribution de gel hydroalcoolique pour les yeux des enfants.

Alors que ces distributeurs se généralisent dans les lieux publics pour des raisons sanitaires évidentes, les accidents se multiplient du fait de la taille de ces nouvelles installations. Des enfants, en voulant se nettoyer les mains à ces bornes, reçoivent du gel dans les yeux, ce qui occasionne des brûlures oculaires parfois sévères. Du fait de la consistance du produit, la substance va rester en contact avec l'œil pendant plusieurs minutes et peut donc atteindre toute la surface oculaire. L'alcool contenu dans ces gels peut alors brûler une partie de la cornée et parfois entraîner une baisse de la vision.

Les spécialistes se montrent inquiets du fait de la multiplication du nombre de cas admis aux urgences dans les différents hôpitaux français. Ils recommandent d'ailleurs aux parents d'être très attentifs, car ces kératites ou inflammations de la cornée peuvent passer inaperçues, l'enfant ne s'en plaignant pas toujours immédiatement.

Avant que ce phénomène ne prenne de l'ampleur, je souhaite que vous m'indiquiez quelles mesures vous entendez prendre afin qu'une campagne de prévention sensibilise et alerte chacun du danger et que les fabricants de ces bornes mettent en place une signalisation avertissant les utilisateurs des risques encourus pour les plus jeunes.

Mme le président. La parole est à M. le secrétaire d'État.

M. Adrien Taquet, secrétaire d'État auprès du ministre des solidarités et de la santé, chargé de l'enfance et des familles. Monsieur le sénateur Yves Détraigne, vous soulignez le signalement par des ophtalmologues et des centres antipoison, entre le 11 mai et le 24 août, de soixante-trois cas de projection accidentelle de solution hydroalcoolique dans les yeux d'enfants. À la suite de ce signalement, le ministère des solidarités et de la santé et l'Anses ont publié, le 31 août, un communiqué de presse rappelant un certain nombre de conseils afin d'éviter ces accidents. Rappelons à cette occasion l'importance des gestes barrières, notamment pour nos enfants, parmi lesquels le lavage des mains.

Les conséquences allant, pour ces enfants âgés en moyenne de 4 ans, de la rougeur de l'œil ou de l'inflammation de la paupière à une atteinte de la cornée nécessitant une hospitalisation, il convenait en effet de rappeler les points suivants : l'accompagnateur ne doit pas laisser les jeunes enfants utiliser les distributeurs de solutions ou gels hydroalcooliques ou jouer avec ; il doit prendre lui-même la solution ou le gel hydroalcoolique dans la paume de sa main et l'appliquer sur les mains de l'enfant.

En cas de projection dans l'œil, il convient de rincer immédiatement l'œil pendant une quinzaine de minutes sous un filet d'eau, le retard de ce rinçage étant très préjudiciable et en cause dans les lésions sévères. Après le rinçage, si l'enfant présente une douleur vive, il convient de consulter un ophtalmologue ou d'appeler un centre antipoison, qui guidera la prise en charge. Il faut aussi noter que la solution hydroalcoolique pouvant avoir un effet anesthésiant, la douleur peut s'estomper au bout de quelques heures alors même qu'il y a des lésions oculaires importantes.

D'autres acteurs, notamment la Société française de pharmacologie et de thérapeutique, ont également émis des recommandations sur cette question de l'utilisation du gel hydroalcoolique par les enfants.

Je vous rejoins donc : la pédagogie doit continuer sur ces questions, et je vous remercie de nous donner l'occasion de le faire. Le ministère continuera d'assurer cette pédagogie dans les semaines et les mois à venir, notamment mon secrétariat d'État, particulièrement investi sur les questions ayant trait à nos enfants.

Mme le président. La parole est à M. Yves Détraigne, pour la réplique.

M. Yves Détraigne. Je vous remercie de votre réponse, monsieur le secrétaire d'État, mais je constate autour de moi que ces risques ne sont pas connus. Ils devraient faire l'objet d'une campagne médiatique, car c'est lorsque l'accident est arrivé que l'on perçoit le problème.

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