Question de M. PEMEZEC Philippe (Hauts-de-Seine - Les Républicains) publiée le 22/10/2020

Question posée en séance publique le 21/10/2020

M. le président. La parole est à M. Philippe Pemezec, pour le groupe Les Républicains. (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)

M. Philippe Pemezec. Charles Pasqua avait donc raison…

Ma question s'adresse à M. le Premier ministre, au nom des Français qui ont appris avec effroi la décapitation de Samuel Paty, un cran de plus dans l'abomination, dans la volonté des ayatollahs de l'islam d'imposer leur loi chez nous.

Élu local, en trente ans, j'en ai vu et entendu des renoncements. J'ai aussi vu cette idéologie totalitaire gagner nos quartiers, encouragée par la lâcheté coupable de politiques et aussi de technocrates.

On a fermé les yeux sur l'immigration massive liée au regroupement familial, sur la création de ghettos urbains, sur la dérive de ces quartiers gangrenés par la drogue, le communautarisme et l'islamisme.

On a fermé les yeux sur les motivations réelles de certains migrants qui viennent pour porter la haine et le sang.

On a fermé les yeux sur les coups de canif à la laïcité, les repas de substitution, les prières de rue, les couloirs dans les piscines, le port du voile dans l'espace public. Autant de coups de boutoir portés contre les fondements de notre République !

Mais, aujourd'hui, monsieur le Premier ministre, vous ne pouvez pas fermer les yeux, parce que l'horreur vous a sauté au visage, comme à nous tous d'ailleurs, parce qu'il s'est passé à Conflans la même chose qu'à Raqqa ou à Mossoul.

Alors, que doit-on faire aujourd'hui ? Les Français ont compris qu'allumer des bougies et défiler dans la rue n'étaient pas un rempart contre cet ennemi qui veut imposer la charia au ventre mou de l'Occident. Les Français attendent de vous des actes forts : la mise en place d'une immigration choisie, et non pas imposée par des juges irresponsables ; l'expulsion des clandestins et des délinquants étrangers ; une application sans faille des règles de la laïcité ; la déchéance de nationalité contre tous ceux qui prennent les armes contre la mère patrie ; la reconquête, rue par rue, de toutes les zones de non-droit ; un soutien total à la police et, si nécessaire, le renfort de l'armée.

Pour cela, il faut un exécutif déterminé et un Parlement respecté, car représentant légitime du peuple. « Ils ne passeront pas », a déclaré le Président de la République. Le combat a donc enfin commencé chez nous – espérons-le !

Monsieur le Premier ministre, dites-nous avec quelles armes nous allons combattre et comment nous pouvons gagner cette guerre. Plus de renoncements, s'il vous plaît, des actes ! (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)


Réponse du Ministère de l'intérieur publiée le 22/10/2020

Réponse apportée en séance publique le 21/10/2020

M. le président. La parole est à M. le ministre de l'intérieur.

M. Gérald Darmanin, ministre de l'intérieur. Monsieur le sénateur Pemezec, si le constat peut nous rapprocher, nous avons des différences sur quelques-unes de vos solutions…

D'abord, vous faites un lien, que j'ai déjà entendu plusieurs fois, pas de la part de tous les représentants du groupe Les Républicains, mais de la part de quelques-uns, qui revient à dire : étranger égale islam, islam égale problème, problème égale terrorisme. (Exclamations sur les travées du groupe Les Républicains.)

M. Jean Castex, Premier ministre. Eh oui !

M. Gérald Darmanin, ministre. Quand on dit qu'on arrête totalement l'immigration, c'est qu'on pense que, par principe, tout étranger qui vient sur le territoire national pourrait être un problème.

M. Jean Castex, Premier ministre. Absolument !

M. Gérald Darmanin, ministre. Or beaucoup de gens qui demandent le droit d'asile en France fuient des dictatures islamistes ; ce sont par exemple des femmes qui veulent avoir le droit de laisser leurs cheveux flotter au vent dans la rue.

Cette caricature n'honore ni la laïcité ni la vocation universelle de la France, y compris lorsque nous parlons d'immigration en provenance de pays arabes.

Ensuite, je ne pense pas qu'il y ait un procès à faire sur le thème des naturalisations ou alors il s'agit du procès de la majorité que nous soutenions, moi jeune militant, vous parlementaire… En effet, il y a eu 84 000 naturalisations par an entre 2007 et 2012 et 54 000 sous la présidence Macron. Vous faisiez donc peut-être votre propre procès…

M. Bruno Retailleau. C'est petit !

M. Gérald Darmanin, ministre. Si l'on regarde bien les choses, la famille du terroriste de Conflans-Sainte-Honorine est arrivée en France sous le Président Chirac, a eu ses papiers sous le Président Sarkozy, n'a pas été expulsée sous le Président Hollande et un attentat est commis sous le Président Macron !

Monsieur le sénateur, il est facile de poser des questions, plus difficile d'y apporter des réponses, et il faut beaucoup de courage pour réparer les erreurs du passé. C'est pour cette raison qu'être ministre de l'intérieur est un grand honneur. (Applaudissements sur les travées du groupe RDPI.)

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