Question de M. MÉRILLOU Serge (Dordogne - SER) publiée le 05/11/2020

M. Serge Merillou attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de l'alimentation sur la situation préoccupante de l'abattoir de Ribérac et plus généralement sur celle des abattoirs dans les territoires ruraux.

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Réponse du Ministère de l'agriculture et de l'alimentation publiée le 02/12/2020

Réponse apportée en séance publique le 01/12/2020

Mme le président. La parole est à M. Serge Mérillou, auteur de la question n° 1341, adressée à M. le ministre de l'agriculture et de l'alimentation.

M. Serge Mérillou. Monsieur le ministre, le 17 novembre dernier, j'ai attiré votre attention sur la nécessité de soutenir nos abattoirs de proximité, mentionnant plus particulièrement la situation préoccupante de l'abattoir de Ribérac, en Dordogne.

Cette structure, qui emploie dix-huit personnes, est aujourd'hui au bord du gouffre, à la suite du départ de la société Arcadie et de la diminution drastique du nombre d'animaux abattus. Elle cumule 700 000 euros de dettes, dont 200 000 euros de redevances dues à la municipalité.

Monsieur le ministre, élus et éleveurs se battent sur le terrain pour conserver cette structure de proximité, qui permet la mise en place de circuits courts, préserve au mieux le bien-être animal et assure la sauvegarde du label « veau élevé sous la mère ».

Lors de notre dernier échange, vous avez affirmé votre volonté d'accompagner les abattoirs locaux sur le plan financier, notamment pour soutenir la modernisation et accroître la rentabilité de ces outils. Forte de cette logique, la municipalité de Ribérac a déposé ces derniers jours, dans le cadre du plan de relance, un projet ambitieux de création d'une salle de découpe et de transformation sur le site, de nature à sauver la structure tout en conservant l'abattoir. Cette installation bénéficierait à l'ensemble des éleveurs du grand territoire, au-delà même de cette région. Elle permettrait de continuer à développer les circuits courts – et de sauver les dix-huit emplois.

Pour l'heure, la municipalité est à la manœuvre : elle est d'ores et déjà en contact avec des investisseurs et des coopératives d'éleveurs. Néanmoins, monsieur le ministre, il y a urgence : ce projet ne verra jamais le jour s'il n'est pas soutenu par l'État le plus rapidement possible !

Pourriez-vous préciser les modalités de mise en œuvre des mesures de soutien aux abattoirs et nous assurer que l'engagement de l'État interviendra rapidement, si possible dans les trois mois ? Enfin, envisagez-vous des dispositifs spécifiques pour encourager l'investissement privé dans des structures comme Ribérac ?

J'associe à cette question ma collègue sénatrice Marie-Claude Varaillas.

Mme le président. La parole est à M. le ministre.

M. Julien Denormandie, ministre de l'agriculture et de l'alimentation. Monsieur le sénateur, je vous remercie de votre soutien aux abattoirs territoriaux. Nous ne sommes pas toujours d'accord sur tout, mais nous nous retrouvons vraiment sur la nécessité de les développer – je fais miens les propos que vous avez tenus à cet égard. Comme vous l'avez expliqué, l'indication géographique du territoire dépend parfois de l'abattoir, et inversement.

Vous avez suivi comme moi l'affaire d'Arcadie Sud-Ouest. Dans le cas de l'abattoir de Ribérac, la reprise a été assurée, je crois, par le groupe Carnivor. J'espère qu'il en résultera pour l'abattoir une nouvelle dynamique, car avec Arcadie la dynamique s'était arrêtée.

Vous connaissez mon dynamisme en matière d'investissements dans les abattoirs. Nous allons investir plus de 130 millions d'euros dans les abattoirs territoriaux, et celui de Ribérac est en plein dans la cible visée. Je prends bonne note du projet de salle de découpe : il peut tout à fait s'intégrer dans le plan de relance, qui vise la modernisation des abattoirs. Restons en contact pour voir comment appuyer ce projet, aujourd'hui piloté par la municipalité.

Concrètement, les fonds, qui sont en train d'être votés, seront disponibles à partir de janvier 2021, mais les projets sont en cours d'instruction. Nous travaillons en étroite relation avec les collectivités territoriales, qui sont souvent un appui décisif pour permettre aux abattoirs territoriaux de continuer à fonctionner et à investir ; notre intention est de coconstruire les projets avec elles.

Monsieur le sénateur, je le répète, je soutiendrai volontiers le projet de Ribérac.

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