Question de M. LAHELLEC Gérard (Côtes-d'Armor - CRCE) publiée le 13/11/2020

Question posée en séance publique le 12/11/2020

M. Gérard Lahellec. Ma question s'adresse à M. le ministre des solidarités et de la santé.

Comme cela a été dit il y a un instant, la découverte d'un vaccin contre la covid-19 fait naître une lueur d'espoir dans le climat pesant que nous continuons de traverser.

Il est sûrement trop tôt pour confirmer tous les effets bénéfiques qui en sont attendus, mais la course est lancée ; il faut qu'à l'arrivée il y ait assez de doses pour tout le monde, avec une méthode et une approche permettant d'établir un climat de confiance ne laissant personne sur le bord de la route.

Quelle que soit la manière dont s'organisera la diffusion du vaccin, il faut anticiper en tirant tous les enseignements des erreurs du passé.

La Haute Autorité de santé a formulé, en juillet, ses recommandations pour la mise en place d'une stratégie vaccinale. Il faut donc maintenant se préparer. Et quand on voit les errements qui ont caractérisé la gestion du vaccin contre la grippe, je dois dire que nous ne sommes pas complètement rassurés…

Ma question est simple : puisqu'il faut anticiper l'arrivée sur le marché d'un vaccin contre la covid-19, que pensez-vous de notre proposition visant à mettre en place un pôle public de distribution du vaccin ? Et, en tout cas, quelles sont les dispositions que vous envisagez pour garantir la sécurité, la transparence, l'absence de spéculation des marchés financiers et, surtout, la prise en charge à 100 % par la sécurité sociale du coût des doses de ce vaccin ? (Applaudissements sur les travées du groupe CRCE et sur des travées du groupe SER.)


Réponse du Secrétariat d'État auprès du ministre des solidarités et de la santé, chargé de l'enfance et des familles publiée le 13/11/2020

Réponse apportée en séance publique le 12/11/2020

M. le président. La parole est à M. le secrétaire d'État chargé de l'enfance et des familles.

M. Adrien Taquet, secrétaire d'État auprès du ministre des solidarités et de la santé, chargé de l'enfance et des familles. Monsieur le sénateur, vous l'avez rappelé, la Haute Autorité de santé a émis, ces derniers mois, des recommandations pour l'élaboration d'une stratégie quant à la diffusion de ce vaccin. Elle aura de nouveau l'occasion de se prononcer et de formuler des recommandations qui nous permettront de définir la politique publique en la matière en tenant compte notamment de la disponibilité des vaccins. Si aujourd'hui, en effet, nous parlons du vaccin développé par un laboratoire en particulier, vous n'êtes pas sans savoir que d'autres laboratoires en sont à une phase avancée, autrement dit à la phase 3, du développement d'un vaccin – je pense à AstraZeneca, avec lequel la Commission européenne avait passé dès l'été un contrat de précommande de doses, ou à Johnson & Johnson.

La Haute Autorité de santé devra donc, dans son avis, tenir compte de la disponibilité de chacun de ces vaccins, mais également de leur profil spécifique – deux doses pour Pfizer, une seule dose pour un certain nombre d'autres vaccins.

Vous voyez qu'il y a encore un certain nombre de paramètres que nous ne connaissons pas, que nous ne maîtrisons pas, et sur lesquels la Haute Autorité de santé aura à se prononcer afin d'élaborer cette stratégie que, comme nous, vous appelez de vos vœux. Le Gouvernement – je vous l'ai déjà dit – anticipe, concernant notamment tous les aspects opérationnels et techniques. J'évoquais la précommande de matériel permettant de maintenir à moins 80 degrés ce vaccin développé par Pfizer – les autres vaccins ne seront d'ailleurs peut-être pas sujets à de telles conditions de conservation ; nous attendons les résultats des recherches.

Permettez-moi enfin, monsieur le sénateur, d'ouvrir un petit peu le champ de votre question à l'international. La question de la disponibilité et de l'universalité de ce vaccin au niveau mondial est aussi une préoccupation que le Président de la République a exprimée dès le 24 avril dernier en parlant de « bien public mondial ». Telle est la voie que nous nous évertuerons à suivre et à promouvoir au niveau international.

M. le président. La parole est à M. Gérard Lahellec, pour la réplique.

M. Gérard Lahellec. Un mot pour dire qu'il est temps de se préparer ! Nous attendons des dispositions très précises. Évitons – je vous en supplie – d'avoir de nouveau un train de retard. (Applaudissements sur les travées du groupe CRCE.)

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