Question de M. ARNAUD Jean-Michel (Hautes-Alpes - UC) publiée le 19/11/2020

Question posée en séance publique le 18/11/2020

M. Jean-Michel Arnaud. Ma question s'adresse à M. le secrétaire d'État chargé du tourisme.

À quelques semaines de l'ouverture de la saison d'hiver, les acteurs et territoires touristiques sont extrêmement inquiets. Ces acteurs et territoires sont variés : on pense tout de suite au secteur de la montagne, mais n'oublions pas l'outre-mer, qui accueille, en cette saison et en temps normal, de nombreux métropolitains.

La montagne et les territoires ultramarins ont, bien sûr, des problématiques touristiques distinctes.

Côté outre-mer, des territoires comme la Polynésie française ne bénéficient pas du dispositif de chômage partiel applicable en métropole. Dès lors, monsieur le secrétaire d'État, comment comptez-vous préserver l'emploi et soutenir spécifiquement les entreprises de tourisme ultramarines ?

Côté montagne, la fermeture, le 15 mars dernier, des 350 stations, avait amputé la précédente saison d'hiver de 20 %. Les enjeux de la prochaine saison sont d'une tout autre ampleur puisque c'est l'intégralité de la saison qui est menacée, ce qui représente 10 milliards d'euros de retombées économiques, 10 millions de vacanciers, 120 000 emplois directs, 360 000 emplois indirects et leurs familles, ainsi que notre place de troisième destination mondiale de ski.

Restreindre l'accès aux stations serait une catastrophe. Les professionnels de la montagne ont pris leurs responsabilités, et vous le savez. Ils élaborent, avec les services de l'État et les maires, un protocole sanitaire spécifique, qui doit être validé dans les meilleurs délais pour limiter les dégâts. Monsieur le secrétaire d'État, avez-vous une idée du calendrier de sa mise en œuvre ?

Par ailleurs, pour sauver la saison d'hiver, les classes de neige vont être déterminantes, en particulier pour les stations-villages. Êtes-vous en liaison avec le ministre de l'éducation nationale pour faire en sorte que les séjours scolaires ne soient pas annulés et que des instructions claires soient données en ce sens au rectorat ?

Plus globalement, dans ce climat difficile et anxiogène pour nos professionnels, comment allez-vous redonner de l'espoir et sauver la saison touristique d'hiver partout où cela s'impose ? (Applaudissements sur les travées des groupes UC et Les Républicains.)

M. Loïc Hervé. Très bien !


Réponse du Secrétariat d'État auprès du ministre de l'Europe et des affaires étrangères, chargé du tourisme, des Français de l'étranger et de la francophonie publiée le 19/11/2020

Réponse apportée en séance publique le 18/11/2020

M. le président. La parole est à M. le secrétaire d'État chargé du tourisme, des Français de l'étranger et de la francophonie.

M. Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d'État auprès du ministre de l'Europe et des affaires étrangères, chargé du tourisme, des Français de l'étranger et de la francophonie. Monsieur le sénateur Jean-Michel Arnaud, le tourisme comme priorité nationale n'est pas une clause de style ni un slogan affiché par le Président de la République. (Protestations sur les travées du groupe Les Républicains.) C'est une réalité.

Ce sont 10 milliards de prêts garantis par l'État depuis le mois de mars, 1 milliard d'euros consommés au titre du fonds de solidarité, des exonérations de charges et un certain nombre de dispositifs que nous continuerons à mettre en place.

L'État est et restera présent aux côtés du secteur de la montagne pour lequel je connais votre attachement. Nous continuons d'améliorer un certain nombre de dispositifs, notamment, cette semaine, en complétant, en liaison avec le ministère de l'économie et des finances, les fameuses listes S1 et S1 bis – je pense notamment aux agences immobilières qui font de la location saisonnière. Nous travaillons au quotidien avec le monde de la montagne, parce que c'est un secteur important de l'économie qui fait vivre des vallées entières.

Vous le savez, il est aujourd'hui compliqué d'avoir une appréciation de l'évolution de la situation sanitaire. Il faut donc se préparer pour le « jour où », que nous ne pouvons pas encore fixer aujourd'hui.

Je peux toutefois attester de la grande responsabilité des professionnels du secteur : les domaines skiables français, l'Association nationale des élus de la montagne (ANEM), l'Association nationale des maires des stations de montagne (ANMSM) ainsi que les écoles de ski françaises (ESF). Nous travaillons avec eux autour d'un projet de protocole, qui a été transmis mardi à la cellule interministérielle de crise (CIC) ; il pourra après analyse être validé dans les prochains jours. Je rends hommage à ces acteurs qui se mobilisent.

En ce qui concerne les outre-mer, qui sont aussi des joyaux de notre destination France, ils font que la France est ce pays-monde qui rayonne. S'agissant de la Polynésie française, j'ai pu m'entretenir avec Nicole Bouteau, ministre du tourisme. Nous déployons les prêts garantis par l'État (PGE) ainsi que le fonds de solidarité en complément des dispositifs spécifiques mis en place par les collectivités. C'est un travail mano a mano.

Le tourisme français étant entré le premier dans la crise, il faut qu'il en sorte premier également, en rebondissant. Nous nous y préparons avec votre aide, je le sais, et celle de la commission des affaires économiques. (Applaudissements sur les travées du groupe RDPI. – M. Loïc Hervé applaudit également.)

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