Question de M. KLINGER Christian (Haut-Rhin - Les Républicains) publiée le 26/11/2020

Question posée en séance publique le 25/11/2020

M. le président. La parole est à M. Christian Klinger, pour le groupe Les Républicains. (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)

M. Christian Klinger. Ma question s'adresse à Mme Barbara Pompili, ministre de la transition écologique.

Mme la ministre a indiqué, sur un plateau de télévision, que les Français pourraient connaître des coupures électriques, cet hiver. Ces annonces jettent un froid ! (Exclamations amusées.)

Cette situation arrive après que deux réacteurs de Fessenheim ont été fermés en 2020. Cette fermeture relève d'une décision politique et idéologique, alors que la centrale était sûre, rentable et qu'elle faisait vivre plus de 2 000 foyers.

Fermer Fessenheim, c'est perdre 1,8 gigawatt, c'est-à-dire ce qui nous manque pour passer le cap de cet hiver. Nous allons donc devoir recourir à quatre centrales à charbon restant en France pour compenser le manque. Belle réussite de votre politique écologique !

Plusieurs sénateurs du groupe Les Républicains. Bravo !

M. Christian Klinger. Nous allons devoir importer de l'énergie de nos voisins allemands, qui utilisent des centrales à charbon. Belle réussite de votre politique écologique ! (Marques d'approbation sur des travées du groupe Les Républicains.)

Quoi que l'on en pense, le nucléaire nous permet d'être indépendants et de passer l'hiver sans coupure électrique.

M. Emmanuel Capus. Très bien !

M. Christian Klinger. Au vu de ces éléments, Mme la ministre regrette-t-elle d'avoir fermé Fessenheim ? Les Français pourront-ils passer l'hiver au chaud ? La France pourra-t-elle garantir dans les années à venir son indépendance énergétique ? (Applaudissements sur les travées des groupes Les Républicains et INDEP.)


Réponse du Ministère auprès de la ministre de la transition écologique - Transports publiée le 26/11/2020

Réponse apportée en séance publique le 25/11/2020

M. le président. La parole est à M. le ministre délégué chargé des transports.

M. Jean-Baptiste Djebbari, ministre délégué auprès de la ministre de la transition écologique, chargé des transports. Monsieur le sénateur Klinger, je vous remercie de cette question qui me permet de revenir à la fois sur la stabilité du réseau électrique et, au-delà, sur notre politique énergétique.

D'abord, comme vous le savez, le sujet de la disponibilité des centrales est le fait de travaux de maintenance qui ont pris du retard à cause de la crise du covid-19 et sont actuellement en cours de rattrapage. Je tiens à vous rassurer toutefois, et Mme Pompili a eu l'occasion de le dire, il n'y aura pas de coupure d'approvisionnement cet hiver pour les Français. Il n'est pas question d'un quelconque black-out !

Pour revenir plus largement sur le sujet de la politique énergétique, le Gouvernement s'est engagé dans la voie de la diversification, en réduisant progressivement la part du nucléaire dans le mix électrique de la France, avec l'objectif d'atteindre un niveau de 50 % en 2035, contre 72 % aujourd'hui. Nous développons massivement une filière des énergies renouvelables, notamment solaires et éoliennes, avec, à l'heure actuelle, des investissements de plus de 7 milliards d'euros par an. Enfin, nous soutenons fortement l'émergence de la filière hydrogène, la France pouvant devenir dans ce domaine, j'en suis convaincu, l'un des leaders mondiaux.

Notre politique est donc globale. Non seulement nous maintenons en condition opérationnelle notre filière nucléaire, mais nous diversifions aussi notre mix énergétique électrique en développant les énergies renouvelables et nous innovons sur les technologies de rupture.

Ce sont là, je pense, les clés d'une politique énergétique réussie, qui offre un haut niveau de service aux Français tout en maintenant des prix bas, notamment en comparaison de ceux de nos voisins européens. (Applaudissements sur les travées du groupe RDPI.)

M. le président. La parole est à M. Christian Klinger, pour la réplique.

M. Christian Klinger. Monsieur le ministre des transports… électriques (Exclamations amusées), la crise du covid-19 ne peut pas tout : elle n'est pas responsable de tous les maux ! Nous rencontrerons aussi des difficultés au cours des hivers prochains.

Pour les visites de maintenance, vous le savez comme moi, gouverner, c'est prévoir. La crise du covid-19 a commencé au mois de mars dernier et nous sommes à la fin du mois de novembre. Ce problème aurait pu largement être anticipé.

Au groupe EDF, qui vous a proposé de prolonger, sur la centrale de Fessenheim, l'un des réacteurs de 900 mégawatts pour passer l'hiver sereinement, vous avez adressé un refus idéologique.

C'est donc très simple : étant donné la situation dans laquelle nous risquons de nous trouver cet hiver et pour pallier toutes ces coupures électriques, je propose à Mme la ministre de la transition écologique d'offrir à chaque Français, sous le sapin, une paire de gants, un bonnet et de grosses chaussettes pour passer l'hiver au chaud ! (Rires et applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)

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