Question de M. ALLIZARD Pascal (Calvados - Les Républicains) publiée le 05/11/2020

M. Pascal Allizard attire l'attention de Mme la ministre de la cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales à propos de l'accès des collectivités territoriales aux aides du plan de relance.
Il rappelle que la France devrait recevoir 40 milliards € de la facilité pour la reprise et la résilience de l'Union européenne, qui seront inclus dans le plan de relance national (pour un montant total de 100 mds €), afin de soutenir « les investissements et les réformes, y compris en ce qui concerne les transitions écologique et numérique et la résilience des économies nationales, en les rattachant aux priorités de l'Union ».
Au vu des grands enjeux écologiques, économiques, sociaux et sanitaires actuels, les collectivités locales et leurs groupements sont des acteurs clés de la construction de la résilience territoriale.
Or les principales associations d'élus locaux s'inquiètent du manque de visibilité dans la ventilation des aides. Elles souhaitent une présentation claire de la ventilation des fonds, ceux auxquels seront éligibles les communes, intercommunalités ou leurs groupements et les modalités de leur mise en œuvre. Elles expriment également un « inquiétude forte » concernant l'accord de partenariat, en cours de préparation entre la France et la Commission européenne sur le budget européen 2021-2027, dans lequel « le volet territorial de la politique de cohésion n'est que trop peu présent ».
Par conséquent, il souhaite savoir comment le Gouvernement compte répondre aux attentes exprimées par les principales associations d'élus locaux.

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Réponse du Ministère de la cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales publiée le 08/07/2021

Le 16 décembre 2020, le Parlement européen a voté la proposition de cadre financier pluriannuel 2021-2027 de l'Union européenne, qui intègre également le plan de relance (2021-2023), pour un montant total de 1 800 Mds €. Ce vote a été rendu possible après l'accord trouvé par les 27 chefs d'État et de gouvernement, réunis en Conseil européen les 10 et 11 décembre 2020. Ce budget s'articule en deux parties :le cadre financier pluriannuel 2021-2027, d'un montant de 1 074 Mds €, dont 330 Mds € pour la politique régionale de cohésion économique, sociale et territoriale ;le plan de relance européen, intitulé Next Generation EU, d'un montant de 750 Mds € pour la période 2021-2023, dont les États-membres bénéficieront directement sous forme de subventions (390 Mds €) et de prêts (360 Mds €). Le plan de relance européen comporte deux composantes principales :REACT-EU, pour une enveloppe de 47,5 Mds €, vise à abonder les Fonds européens de la cohésion 2014-2020, pour favoriser la réparation des dommages à la suite de la crise engendrée par la pandémie de COVID-19 et préparer une reprise écologique, numérique et résiliente de l'économie. L'enveloppe française est estimée à 4 Mds €, principalement à destination des conseils régionaux, autorités de gestion du fonds européen de développement régional (FEDER) et d'une part du fonds social européen (FSE) ;la facilité de relance et de résilience, pour une enveloppe de 672 Mds €, vise à soutenir les plans de relance nationaux. L'enveloppe française sera de 40 Mds €. Pour en bénéficier, la France a soumis fin avril 2021 à la Commission européenne son plan national de relance et de résilience (PNRR), qui expose ses choix stratégiques en matière de réformes et d'investissements, en lien avec France Relance. Pour toute décision relative à l'accord de partenariat ou l'utilisation des crédits de fonds européens de la cohésion et leur articulation avec la facilité de relance et de résilience, les collectivités territoriales sont pleinement associées et consultées à travers deux instances-clés : l'instance décisionnelle du comité État-régions dans sa formation inter-fonds (CER), co-présidée par la ministre de la cohésion de territoires et des relations avec les collectivités territoriales et par le président de Régions de France, et l'instance nationale de concertation de l'accord de partenariat (INCOPAP), instance consultative qui rassemble l'État, les collectivités territoriales, les partenaires sociaux et la société civile. Ces instances sont réunies autant que de besoin. L'accord de partenariat conclu entre la France et la Commission européenne sera transmis au second semestre 2021, après l'entrée en vigueur des règlements européens relatifs à la gestion et au contrôle des fonds de la cohésion prévu pour début juillet 2021. Les travaux de préparation de l'accord de partenariat sont toutefois très avancés, puisque la version n° 2, comprenant les maquettes budgétaires par fonds et par région, a été validée lors du comité État-région du 9 décembre 2020. Concernant le volet territorial, le projet d'accord prévoit de répondre à l'objectif 5 de la future politique régionale de l'UE, visant une « Europe plus proche des citoyens par l'encouragement du développement durable et intégré des zones urbaines, rurales et côtières au moyen d'initiatives locales ». Cet accord constituant la référence pour l'élaboration des prochains programmes, ce volet y est de fait bien intégré. En prenant en compte les effets de la crise sanitaire sur les disparités territoriales, il est proposé d'agir en faveur d'un développement social, économique et environnemental intégré, mais également du patrimoine culturel et de la sécurité en zones urbaines et non-urbaines. Volet désormais transversal à un programme régional FEDER-FSE+, les conseils régionaux en leur qualité d'autorité de gestion peuvent s'ils le souhaitent mobiliser ce volet sur les autres objectifs de la politique de cohésion contribuant à une Europe intelligente, verte, connectée et sociale.

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