Question de M. LAFON Laurent (Val-de-Marne - UC) publiée le 12/11/2020

M. Laurent Lafon attire l'attention de M. le ministre des solidarités et de la santé sur la trajectoire pluriannuelle à venir du nombre d'étudiants susceptibles d'être affectés dans la spécialité de médecine intensive réanimation à l'issue des épreuves classantes nationales en médecine.

La pandémie de maladie à coronavirus 2019 a rappelé à quel point la capacité de prise en charge de patients en réanimation pouvait déstabiliser profondément un pays en pleine crise sanitaire : moins nous sommes à même d'absorber la vague de patients qui se présentent lors d'un pic épidémique, plus nous sommes contraints à mettre en place des mesures drastiques et violentes dans la vie collective de tous nos compatriotes, qu'il s'agisse de confinements, de couvre-feux, ou d'interdiction prolongée d'ouvrir un établissement recevant du public.

Or, cette capacité de prise en charge à laquelle on se réfère souvent via le terme « nombre de lits » est avant tout conditionnée par nos ressources humaines, c'est-à-dire par la présence suffisante de professionnels hospitaliers en service de réanimation.

Depuis 2016, la réanimation médicale n'est plus qu'un diplôme d'étude spécialisé complémentaire (DESC) mais fait l'objet d'une véritable spécialité, le DES de médecine intensive réanimation. C'est une très bonne chose, dans la mesure où de nombreux titulaires de l'ancien DESC de réanimation n'exercent de fait pas la réanimation et où l'immense majorité des titulaires du DES d'anesthésie-réanimation pratiquent l'anesthésie, bien souvent dans des établissements hospitaliers qui ne disposent d'ailleurs pas d'autorisation de réanimation. Surtout, cette logique de spécialisation est conforme à une dynamique plus globale observée dans de très nombreux champs en médecine, à l'image de la chirurgie générale qui s'est progressivement spécialisée sur la chirurgie osseuse, la chirurgie digestive ou la chirurgie urologique. La question des effectifs du DES de médecine intensive réanimation est donc cruciale.

Or, l'arrêté du 5 août 2020 fixant au titre de l'année universitaire 2020-2021 le nombre d'étudiants susceptibles d'être affectés à l'issue des épreuves classantes nationales en médecine par spécialité et par centre hospitalier universitaire ne semble pas à la hauteur des besoins français en matière de réanimation : il n'y a que 74 internes formés dans tout le pays, avec par exemple 1 seul interne pour l'ensemble du centre hospitalier régional universitaire de Brest, 1 seul interne pour Nice et 1 seul pour Limoges.

Aussi, il souhaiterait connaître ses intentions en matière de trajectoire pluriannuelle des effectifs d'internes de la spécialité MIR.

Il s'interroge également sur la pérennité du DES médecine intensive réanimation : il lui demande s'il souhaite le conserver ou le fondre à nouveau dans une double spécialité de réanimation et d'anesthésie.

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Transmise au Ministère de la santé et de la prévention


La question est caduque

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