Question de M. VERZELEN Pierre-Jean (Aisne - INDEP) publiée le 10/12/2020

M. Pierre-Jean Verzelen attire l'attention de M. le ministre délégué auprès de la ministre de la transition écologique, chargé des transports, sur le projet du barreau Paris-Laon.

Depuis plusieurs années, il existe un projet consistant en un barreau de connexion entre la ligne Paris-Laon et la ligne à grande vitesse d'interconnexion permettant de desservir la zone de Roissy. Ce projet est attendu depuis longtemps, notamment par les élus qui y sont tous favorables.

Concrètement, ce projet vise à raccorder les lignes en question sur six kilomètres. Cela paraît peu mais pour les habitants de l'Aisne, cela peut faire la différence.

En effet, dans un contexte économique aggravé par la crise sanitaire, et bientôt sociale, l'Aisne se bat pour la mobilité de ses habitants dans tout le territoire.

Les enjeux sont multiples. D'abord, sur un plan économique, un lien direct entre le sud de l'Aisne et le pôle économique de Roissy-Charles de Gaulle permettrait de renforcer l'économie résidentielle et de promouvoir l'accès à l'emploi.

Aujourd'hui, le seul moyen de transport pour rejoindre ce bassin d'emploi est la voiture. À l'ère de la mobilité verte, ce n'est pas entendable.

Ensuite, sur un plan culturel, ce raccordement permettrait un accès stratégique au château de Villers-Cotterêts construit par François Ier, le patrimoine étant un élément majeur de l'attractivité du territoire axonais.

Autrement dit, ce projet permettrait de désenclaver le territoire axonais et de lui redonner une certaine dynamique. C'est incontestablement une source de développement économique dont l'Aisne a besoin.

La région Hauts-de-France s'est d'ailleurs pleinement mobilisée et engagée pour améliorer l'accessibilité de l'Île-de-France pour les habitants de l'Aisne en inscrivant les crédits nécessaires au contrat de plan État-région (CPER) 2015-2020.

À ce titre, l'État s'était engagé à mener les études fonctionnelle et technique nécessaires à la réalisation du projet de virgule Soissons-Mitry lors de la venue du précédent ministre des transports en avril 2019.

Dans un courrier du 20 novembre 2020, le préfet de région a finalement demandé à la direction territoriale SNCF d'agir au plus vite, indiquant que la somme de 150 000 euros de participation financière de l'État serait dans le budget 2021.

Aussi, eu égard à l'ampleur du projet, il lui demande si cette somme de 150 000 euros sera véritablement suffisante, et s'il peut avoir l'assurance que l'État s'engagera pleinement dans ce projet.

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Réponse du Ministère auprès de la ministre de la transition écologique - Transports publiée le 20/01/2021

Réponse apportée en séance publique le 19/01/2021

Mme la présidente. La parole est à M. Pierre-Jean Verzelen, auteur de la question n° 1411, adressée à M. le ministre délégué auprès de la ministre de la transition écologique, chargé des transports.

M. Pierre-Jean Verzelen. Monsieur le ministre, ma question porte sur la « virgule Roissy ». Il s'agit d'un projet de tronçon ferroviaire de 6 kilomètres qui permettra de raccrocher Roissy à la ligne de chemin de fer Paris-Soissons-Laon-Hirson.

L'intérêt, il est pour les Axonais, qui pourront avoir accès à Roissy et à ses zones d'activité, et donc y trouver du travail. L'intérêt, il est pour ceux qui arriveront à Roissy et qui pourront utiliser cette ligne pour aller visiter la nouvelle Cité internationale de la francophonie.

Ce projet de 6 kilomètres est un enjeu structurant, essentiel et vital non seulement pour le sud, mais aussi pour l'ensemble du département de l'Aisne.

On le sait, il y a beaucoup de dossiers lourds qui ne font pas toujours l'unanimité ; là, on peut dire, pour le coup, que les élus et tous les acteurs sont derrière ce projet.

Dans le contrat de plan État-région (CPER) actuel, une somme de 150 000 euros est fléchée pour la réalisation des études, auxquelles participent la région et l'État ; mais, monsieur le ministre, pouvez-vous réaffirmer la volonté du Gouvernement d'inscrire dans le prochain CPER les travaux de raccordement de cette « virgule Roissy » ? Tant que je suis sur les CPER, j'aimerais savoir quand ils seront signés.

Mme la présidente. La parole est à M. le ministre délégué.

M. Jean-Baptiste Djebbari, ministre délégué auprès de la ministre de la transition écologique, chargé des transports. Monsieur le sénateur Verzelen, tout d'abord, je veux vous assurer de mon attention toute particulière au désenclavement des territoires peu desservis par les différents modes de transport, sujet que je connais bien. Les transports du quotidien sont au cœur de la politique de ce quinquennat et le mode ferroviaire fait l'objet d'un soutien sans précédent. Dans ce cadre, j'ai bien pris acte du souhait des élus locaux d'améliorer la desserte ferroviaire entre l'Aisne et l'Île-de-France.

Toutefois, la question d'un nouveau barreau ferroviaire entre la ligne Paris-Laon et la ligne à grande vitesse d'interconnexion menant à l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle se pose à plus long terme.

L'opportunité de ce projet a été analysée dans le cadre d'une étude exploratoire sur l'accessibilité de l'Aisne à l'Île-de-France, menée en 2013 dans le cadre du CPER 2007-2013. Cette dernière avait évoqué plusieurs pistes d'action, dont la réalisation de ce nouveau barreau, pour un coût minimum de 110 millions d'euros, mais aussi l'amélioration des dessertes et des correspondances avec le réseau francilien ou encore celle de l'infrastructure de la ligne Paris-Laon.

Dans la continuité de cette première étude, j'entends la nécessité de mettre à jour et d'approfondir l'analyse fonctionnelle et technique d'un tel projet. À ce titre, je vous confirme l'engagement de l'État, au côté de la région Hauts-de-France, à hauteur de 150 000 euros en 2021, pour financer l'étude correspondante. Ce financement démontre l'attention que l'État porte au développement économique et à l'attractivité du territoire axonais. Cette étude viendra également alimenter les réflexions globales à conduire sur l'ensemble des opérations prévues sur le réseau nord, en particulier au sein de la plateforme « Services et Infrastructures » dédiée, qui réunit toutes les parties prenantes : État, collectivités et SNCF Réseau.

Sur cette partie du réseau, comme vous le savez, le Président de la République et le Gouvernement ont d'ores et déjà défini comme prioritaire pour les cinq années à venir le projet de liaison ferroviaire Roissy-Picardie, dont l'enquête publique se tiendra au premier trimestre 2021.

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