Question de M. STANZIONE Lucien (Vaucluse - SER) publiée le 17/12/2020

Question posée en séance publique le 16/12/2020

M. le président. La parole est à M. Lucien Stanzione, pour le groupe Socialiste, Écologiste et Républicain. (Applaudissements sur les travées du groupe SER.)

M. Lucien Stanzione. Ma question s'adresse à Mme la ministre de la culture.

Madame la ministre, avez-vous entendu le cri de désespoir qui a retenti hier sur tout le territoire ?

Avez-vous entendu le désarroi de ces professionnels du spectacle qui ne parviennent plus à suivre le fil de vos indécisions ?

Le revirement des annonces du 10 décembre, avec, pour seul engagement à destination du monde de la culture, une date de revoyure, est le coup de grâce pour tout le secteur de l'activité culturelle nationale. La culture, qui pensait voir le bout du tunnel, replonge dans le noir.

Le marasme de la politique que mène ce gouvernement est à la hauteur de l'incompréhension des acteurs culturels quand ceux-ci constatent l'affluence dans les grandes surfaces, dans les transports en commun ou dans les lieux de culte.

La perspective du 7 janvier, à l'aube d'un possible rebond de l'épidémie, n'est pas plus rassurante.

Alors, madame la ministre, comment comptez-vous faire pour que M. le Premier ministre lève immédiatement l'interdiction d'ouverture des lieux de spectacles vivants, en respectant, bien entendu, les règles sanitaires en vigueur ?

Pourriez-vous indiquer clairement quelles sont les mesures envisagées pour préparer la relance en janvier, car rouvrir une salle de spectacle demande beaucoup de préparation ?

Comment les acteurs culturels vont-ils être accompagnés dans cette démarche ?

Quelles mesures concrètes et précises seront mises en place dès le début de 2021 grâce aux crédits du plan de relance que vous avez annoncé il y a quelques semaines ? (Applaudissements sur les travées du groupe SER.)


Réponse du Ministère de la culture publiée le 17/12/2020

Réponse apportée en séance publique le 16/12/2020

M. le président. La parole est à Mme la ministre de la culture.

Mme Roselyne Bachelot, ministre de la culture. Monsieur le sénateur, je ne suis ni sourde ni aveugle, j'entends le désarroi, la colère, la frustration des différents opérateurs et acteurs de la culture, responsables de théâtres, de cinémas, comédiens ; nous sommes à leurs côtés.

Je les entends, je les écoute et je prépare la sortie de crise. J'espère avoir bientôt l'occasion de retourner à Avignon, et je forme le vœu que, cette année, les conditions sanitaires permettent au festival de se tenir.

J'ai accompagné ces festivals avec un fonds d'urgence de 10 millions d'euros, que j'ai abondé de nouveau de 5 millions d'euros.

M. David Assouline. C'est insuffisant !

Mme Roselyne Bachelot, ministre. Nous préparons cette sortie de crise, d'abord, en écoutant les acteurs de la culture, dont les objectifs et les modalités de fonctionnement sont extrêmement divers.

M. Jean-Pierre Sueur. Le négatif, ce n'est pas vous !

Mme Roselyne Bachelot, ministre. Il ne s'agit pas d'un monde uniforme qui disposerait de solutions toutes faites, il est nécessaire d'écouter ses acteurs et de les aider à traverser cette crise incroyable qui secoue toute l'Europe et le monde entier.

Nous sommes là ! Aucun pays ne fait autant que la France pour le monde de la culture, c'est cela la vérité ! Notre modèle est considéré et envié partout dans le monde.

M. Jean-Pierre Sueur. Alors, pourquoi c'est fermé ?

Mme Roselyne Bachelot, ministre. Nous préparons cela en observant les conditions sanitaires. Le monde de la culture est extrêmement allant, il est prêt à s'engager, à réfléchir à la façon dont nous allons sortir de la crise, il est même prêt à faire des sacrifices supplémentaires sur les jauges, sur l'information, sur les différentes conditions sanitaires.

Il nous faut également préparer, en cette année 2021, la protection des plus fragiles ; nous travaillons, par exemple, sur l'intermittence.

Croyez-moi, monsieur le sénateur, je suis à l'écoute et je suis à l'action ! (Applaudissements sur les travées du groupe RDPI.)

M. Jean-Pierre Sueur. Parler autant pour ne rien dire !

M. le président. La parole est à M. Lucien Stanzione, pour la réplique.

M. Lucien Stanzione. Je ne vous demandais pas de nous parler de chiffres, mais plutôt d'engagements.

Monsieur le Premier ministre, il ne suffit pas de mettre en place des protocoles sanitaires. Que faut-il pour que la culture redémarre et ne meure pas définitivement ? (Applaudissements sur les travées du groupe SER.)

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