Question de M. HINGRAY Jean (Vosges - UC) publiée le 03/12/2020

M. Jean Hingray attire l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de la relance sur les conséquences engendrées par les récentes décisions prises concernant les stations de ski, dans le cadre de la crise sanitaire. Suite à une longue concertation entre le Gouvernement, les élus locaux, acteurs de la montagne et leurs représentants, c'est toute une filière qui s'était préparée, avec sérieux et précaution, à accueillir les touristes pour cette saison hivernale. Les professionnels ont donc été frappés de stupeur par la récente déclaration de M. le Président de la République quant à la fermeture des remontées mécaniques. Cette décision suscite l'incompréhension et un fort sentiment d'injustice de la part des élus locaux et acteurs économiques de la montagne déjà durement impactés par les mesures de restriction sanitaire. Sans restaurants, sans remontées mécaniques, il est peu probable que les stations et de nombreuses entreprises parviennent à surmonter financièrement une telle décision, en dépit des aides susceptibles d'être apportées par l'État. Comment expliquer qu'il soit possible d'aller dans le métro, dans un autobus, une salle de cinéma (à partir du 15 décembre) mais pas dans une station de ski au grand air ? Comment justifier de manière crédible la « fermeture » de nos montagnes en France alors que nos voisins européens, tels que l'Autriche, la Suisse, l'Espagne, viennent de prendre la décision inverse ? N'est-il pas grand temps de reconnaître l'engagement des professionnels français et leur capacité à garantir les conditions sanitaires ? N'est-il pas grand temps de revenir sur une décision qui met purement et simplement en péril 250 stations, 120 000 emplois et 9 milliards d'euros de recettes pour notre pays ? N'est-il pas grand temps de se préoccuper de nos milliers de saisonniers, salariés, indépendants, moniteurs, et chefs d'entreprise qui risquent de tout perdre ? N'est-il pas grand temps de vanter à nouveau les vertus de la décentralisation dans la gestion de cette crise ? Tous partagent collectivement le même combat visant à lutter contre la propagation de la Covid-19 sur l'ensemble du territoire, à protéger les Français et à endiguer le plus rapidement la pandémie. Il lui demande néanmoins de bien vouloir poursuivre la concertation, reconsidérer de toute urgence cette décision au regard de l'amélioration de la situation sanitaire. Il lui demande également de proposer un vrai plan de compensation (au-delà du report d'échéances fiscales) à la hauteur des enjeux et de la survie économique et sociale de nos montagnes qui vont subir une chute de fréquentation inédite.

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Réponse du Ministère de l'économie, des finances et de la relance publiée le 30/12/2021

Depuis mars 2020 et le début de la crise sanitaire, l'Etat est mobilisé pour soutenir les entreprises impactées par les mesures visant à faire face à l'épidémie de Covid-19. Depuis le début de la crise, le soutien de l'Etat aux entreprises s'élève à près de 230 milliards d'euros :Ces dispositifs d'aide ont permis de limiter le nombre de défaillance d'entreprises (en octobre 2021, le nombre de défaillances est en recul de 48 % par rapport à la même période en 2019) mais aussi de permettre une reprise d'activité forte : nous avons retrouvé notre niveau de croissance d'avant crise et avons un niveau d'emploi inégalé depuis près d'un demi-siècle. Alors que la crise sanitaire n'est pas terminée, l'Etat continuera de soutenir les entreprises. Face à la cinquième vague, quelques 1200 discothèques ont été contraintes à la fermeture : l'Etat prendra en charge la totalité des charges durant la période de fermeture. Par ailleurs, un certain nombre de secteurs fait face à des annulations en cascade, ce qui pourrait entraîner des pertes de chiffres d'affaires : le secteur de l'événementiel, les traiteurs ou encore les agences de voyages. Le Gouvernement est évidemment à l'écoute de ces secteurs économiques mais il est encore trop tôt pour avoir une analyse complète de l'impact de la crise sanitaire sur leur activité, qui résulte de recommandations et non d'interdictions. Le ministre Bruno LE MAIRE l'a affirmé : si une baisse importante de l'activité est confirmée, l'Etat prendra les mesures nécessaires, et ces entreprises seront aidées au cas par cas.

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