Question de M. CAMBON Christian (Val-de-Marne - Les Républicains) publiée le 10/12/2020

M. Christian Cambon rappelle à M. le ministre de l'économie, des finances et de la relance les termes de sa question n°17389 posée le 23/07/2020 sous le titre : " Fermeture de l'usine Renault à Choisy-le-Roi ", qui n'a pas obtenu de réponse à ce jour.

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Réponse du Ministère de l'économie, des finances et de la relance publiée le 21/01/2021

Par l'intermédiaire d'une question écrite en date du 23 juillet 2020, il a été fait part au Premier ministre de l'inquiétude du parlementaire quant à l'avenir du site industriel de Renault implanté à Choisy-Le-Roi, qui fait l'objet d'un projet de transfert vers le site de Flins-sur-Seine dans le cadre du plan d'économies de l'entreprise. L'automobile fait partie des secteurs économiques les plus durement touchés par la crise que traverse notre pays. Les mesures de confinement ont conduit à la quasi interruption de la production et des ventes de véhicules (- 70 % en mars ; - 90 % en avril par rapport à 2019). La situation est similaire dans la plupart des autres pays où opère le groupe Renault. Dans ce contexte, la crise du Covid-19 a un impact considérable et sans précédent sur l'activité de Renault, et a conduit en particulier à une dégradation significative de sa trésorerie. Le dispositif de prêt garanti par l'État (PGE) a été mobilisé par Renault et l'État car il s'agit d'un outil particulièrement adapté aux besoins de Renault, en raison de l'impact profond mais temporaire de la crise sur ses liquidités. L'octroi du PGE à Renault constitue une mesure de soutien essentielle pour permettre à l'entreprise de sécuriser la couverture de ses besoins de trésorerie et de continuer à payer ses fournisseurs et ses salariés. Il ne s'agit pas d'une faveur particulière accordée à Renault ; ce prêt sera remboursé par Renault et la garantie apportée par l'État sera bien rémunérée, comme c'est le cas pour toutes les entreprises utilisant ce dispositif. Par ailleurs, le projet de plan d'économies visant à réduire de 2 milliards d'euros les coûts fixes du groupe d'ici 2022, dévoilé par l'entreprise le 29 mai, a un objectif bien distinct : il vise à restaurer la compétitivité de long terme de l'entreprise, indispensable à la préservation et au développement de son activité. Il sera complété par un plan stratégique qui sera annoncé en début d'année prochaine par le nouveau directeur général de l'entreprise, Luca de Meo. Renault fait face à un problème de surcapacité majeur : en particulier son appareil de production et son ingénierie sont surdimensionnés par rapport aux ventes actuelles et aux perspectives des prochaines années. Ce constat a été fait par la direction de l'entreprise avant la crise liée au Covid-19, constatant l'échec de la stratégie précédente de course aux volumes. La crise actuelle ne fait qu'en renforcer la nécessité. Aujourd'hui, c'est la capacité de l'entreprise à rester compétitive et à relever les enjeux de transformation du secteur de l'automobile qui est en jeu. Cela est impératif pour que Renault maintienne et développe son leadership sur les véhicules électriques, qui sont la clé de son avenir, et sécurise sur le moyen terme en France le centre de gravité des compétences critiques du groupe, en particulier en matière de recherche et de développement. Renault souhaite également développer les compétences uniques en matière d'économie circulaire qui ont été développées en son sein et qui sont à l'évidence amenées à croître au cours des prochaines années. L'État, en tant qu'actionnaire de référence de Renault, est particulièrement attentif aux conditions de mise en œuvre de ce plan d'économies, a fortiori sur les mesures de restructurations de sites qui sont envisagées par l'entreprise. Il est cité à cet égard le cas du site de Choisy-le-Roi, dont Renault projette d'intégrer les activités sur le site de Flins en 2021-2022, afin d'en faire un centre unique spécifiquement dédié à l'économie circulaire. Renault revendique un rôle de pionnier sur cette thématique, en particulier grâce à la qualité et au savoir-faire des salariés du site de Choisy-le-Roi. L'ambition exposée par l'entreprise, à travers le rapatriement des effectifs de Choisy-le-Roi vers Flins, est de créer un centre unique par sa dimension, sur lequel seraient concentrées, au sein d'un centre d'excellence dédié, l'ensemble des activités de Renault concernant la remise en état et la rénovation des véhicules (moteurs, recyclage des batteries, etc.). Renault considère que ces activités, qui s'inscrivent pleinement dans le programme de développement durable du groupe, permettraient de garantir des perspectives de long terme aux salariés concernés. Le Gouvernement comprend les préoccupations concernant l'avenir des salariés du site de Choisy-le-Roi et tient à assurer que l'État veillera attentivement à ce que les transformations de l'entreprise s'accompagnent d'un dialogue social. Renault a déjà pris plusieurs engagements : les salariés de Choisy pourront continuer leur activité à Flins, et des moyens de transport adaptés seront mis à disposition ; à défaut, les salariés pourront également être réaffectés dans d'autres sites plus proches en Ile-de-France (Lardy, Guyancourt) ; tous les départs qui pourraient être décidés seront accompagnés de mesures de gestion prévisionnelle des emplois et des carrières (GPEC), de reconversions, ou départs volontaires en cours et en fin de carrière. Le dialogue social qui est mené actuellement au sein de l'entreprise, comme s'y était engagé le président de Renault Jean Dominique Senard, permettra de travailler sur ces projets de mobilité et de reconversion. Renault doit trouver le chemin d'une compétitivité retrouvée et de l'excellence environnementale, dans le cadre d'un dialogue social exemplaire. C'est cet objectif qui guide l'action de l'État en tant qu'actionnaire de référence de ce fleuron industriel français.

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