Question de M. MANDELLI Didier (Vendée - Les Républicains) publiée le 24/12/2020

M. Didier Mandelli attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de l'alimentation sur les difficultés que rencontrent actuellement les éleveurs de bovins maigres et les engraisseurs.

La filière bovine française est celle qui exporte le plus d'animaux maigres vers le reste de l'Europe, notamment vers les pays du bassin méditerranéen, principalement vers l'Italie. Trois animaux sur quatre exportés de France le sont vers l'Italie.

Suite à la crise sanitaire, ces marchés d'exportation subissent de profondes perturbations. Les pays du bassin méditerranéen auxquels les broutards sont destinés subissent de plein fouet la crise sanitaire avec une diminution du tourisme et de la consommation de viande. Les élevages français enregistrent un surstock équivalent à 10 000 animaux. De même, la remontée des cours n'a pas eu lieu cette année et fragilise la situation économique des éleveurs.

Les éleveurs souhaiteraient obtenir une aide du ministère de l'agriculture pour la commercialisation des jeunes bovins mâles pendant le mois de janvier à avril 2021 afin de rééquilibrer le marché de la viande bovine et redresser les cotations.

Il souhaiterait connaître les mesures envisagées par le Gouvernement pour répondre à ces difficultés.

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Réponse du Ministère de l'agriculture et de l'alimentation publiée le 06/05/2021

La filière bovine est confrontée depuis plusieurs mois à des difficultés liées à la baisse du prix de vente des broutards. La conjoncture n'a montré qu'une faible reprise des cours. La demande italienne conserve un niveau de volume important, mais avec des cotations affaiblies par la réorientation des débouchés des engraisseurs vers des marchés moins rémunérateurs que la restauration hors domicile. L'engraissement en France n'est pas en mesure à ce stade de constituer une possibilité de report à court et moyen terme. À la suite d'une table ronde avec l'ensemble des professionnels, mi-octobre 2020 à Lezoux (Puy-de-Dôme), le ministère de l'agriculture et de l'alimentation a demandé l'établissement d'une feuille de route permettant des avancées concrètes sur le marché export des broutards vers l'Italie et une amélioration de la rémunération des producteurs. Cette feuille de route comprend cinq points : améliorer l'organisation de la filière, créer de la valeur, sécuriser l'export pays tiers et diversifier les destinations, faciliter l'export et utiliser la politique agricole commune (PAC) comme levier de progrès. Elle est issue d'un travail conjoint entre les professionnels et le ministère de l'agriculture et de l'alimentation. Les services du ministère chargé de l'agriculture sont pleinement mobilisés dans sa mise en œuvre. De premiers résultats en sont déjà observables : notamment en ce qui concerne la sécurisation de l'export pays tiers et la diversification des destinations. Les questions de l'amélioration de son organisation et de la création de valeur font l'objet d'échanges et de travaux au sein de la filière. Concernant les aides de la PAC, le travail d'élaboration du plan stratégique national est en cours et prendra en compte les besoins de chaque filière. En complément, afin de répondre à la situation d'urgence des éleveurs de la filière les plus en difficulté, le Premier ministre a annoncé le 6 mars la mobilisation d'une enveloppe exceptionnelle. Les modalités précises de cette aide exceptionnelle sont en cours d'élaboration, en concertation avec les représentants des parties prenantes. D'autres outils sont pleinement mobilisables au service de la filière dans le cadre du plan « France Relance ». Parmi les différentes mesures prévues dans son volet dédié à la transition agricole, à l'alimentation et à la forêt, plusieurs concernent directement les filières d'élevage. L'appel à projet « structuration de filière » vise notamment à accompagner des projets structurants, qui s'inscrivent dans une démarche collective mobilisant différents maillons d'une ou de plusieurs filières et impliquant des entreprises. Leur impact doit permettre la création de valeur ajoutée pour l'ensemble des acteurs et de mieux répondre aux attentes du marché. La mesure « Pacte bio-sécurité-bien-être animal en élevage » a pour but de soutenir les éleveurs dans leurs investissements de biosécurité et pour le bien-être animal comme par exemple la réalisation des audits de biosécurité, la construction de clôtures pour protéger les élevages et éviter les contacts avec le faune sauvage ou encore les investissements d'amélioration du bien-être animal (au-delà de la réglementation). Les acteurs de la filière broutards sont invités à se saisir collectivement de ces outils et à élaborer des projets structurants, dont l'élaboration sera nourrie par un dialogue approfondi entre les différents maillons. Enfin, s'agissant du marché des jeunes bovins, les stocks accumulés pendant le premier confinement se sont peu à peu amoindris, ce qui permet actuellement une amélioration du marché.

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