Question de M. CHEVROLLIER Guillaume (Mayenne - Les Républicains) publiée le 14/01/2021

M. Guillaume Chevrollier attire l'attention de Mme la secrétaire d'État auprès du Premier ministre, chargée des personnes handicapées sur les difficultés rencontrées dans l'accompagnement humain des jeunes reconnus en situation de handicap par la maison départementale de l'autonomie (MDA). La situation des établissements est très tendue en raison d'une pénurie d'accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH). Les établissements ne disposent plus de solutions internes pour couvrir les besoins d'accompagnement pour les élèves, leurs familles et les équipes éducatives qui les accueillent. De nombreux élèves ne peuvent donc bénéficier de l'accompagnement préconisé par une équipe pluridisciplinaire de la MDA. Dans un contexte sanitaire très compliqué, le devenir de ces élèves est en danger. Il souhaiterait savoir quelles sont les mesures du Gouvernement pour soutenir les établissements dans leur mission d'accompagnement des élèves handicapés.

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Transmise au Ministère de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports


Réponse du Ministère auprès du ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports - Sports publiée le 10/02/2021

Réponse apportée en séance publique le 09/02/2021

Mme la présidente. La parole est à M. Guillaume Chevrollier, auteur de la question n° 1452, transmise à M. le ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports.

M. Guillaume Chevrollier. Madame la ministre, j'ai été interpellé dans mon département, la Mayenne, sur les difficultés récurrentes rencontrées dans l'accompagnement humain de la scolarité des jeunes reconnus en situation de handicap.

Malgré un long travail de collaboration avec le service départemental de l'éducation inclusive, certains établissements connaissent une situation très tendue en raison d'une pénurie d'accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH). Ces derniers jouent pourtant un rôle pivot dans le dispositif d'inclusion des élèves : ils les écoutent, les accompagnent et sont un relais essentiel avec les familles.

Ces professionnels dévoués, en première ligne, ont d'ailleurs besoin d'une meilleure formation et d'une rémunération plus élevée.

Vous le savez, les personnes handicapées ont besoin d'un suivi stable et de proximité. Les ruptures dans l'accompagnement fragilisent ces jeunes élèves.

Les établissements manquent de moyens alloués par l'État et ne disposent plus de solutions internes pour couvrir les besoins d'accompagnement des élèves, de leurs familles et des équipes éducatives. Le manque de moyens attribués à la gestion des dossiers ne permet aucune évaluation sérieuse des besoins réels de l'élève et des capacités de l'école d'y répondre.

L'enseignement catholique mayennais m'a alerté sur le fait qu'une centaine d'élèves ne sont plus accompagnés ou le sont partiellement, faute de moyens financiers : 25 % des écoles primaires et la moitié des collèges et lycées sont concernés.

Dans un contexte sanitaire complexe, l'avenir de ces enfants est incertain. Madame la ministre, tous les élèves ont droit à l'éducation, quel que soit leur handicap. L'école est essentielle pour les enfants. Ils y sont instruits, mais apprennent aussi les normes sociales et les règles en collectivité. L'intégration commence par une école plus inclusive.

Que fait-on pour cela ? Les établissements mayennais demandent votre aide et votre soutien pour accompagner au mieux les élèves et leurs familles.

Mme la présidente. La parole est à Mme la ministre déléguée.

Mme Roxana Maracineanu, ministre déléguée auprès du ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports, chargée des sports. Monsieur le sénateur Guillaume Chevrollier, la qualité de l'inclusion scolaire ainsi que l'amélioration des conditions d'emploi des AESH sont des priorités du Gouvernement.

À la rentrée 2020, le nombre d'élèves en situation de handicap a augmenté de 7 %. Pour répondre à cette augmentation, 4 000 équivalents temps plein ont été notifiés aux académies, ce qui porte à 8 000 le total des créations d'emplois d'AESH au 1er septembre 2020.

Pour accompagner cette augmentation continue, la loi pour une école de la confiance a permis la création des pôles inclusifs d'accompagnement localisés (PIAL). Ils ont vocation à dépasser le traitement administratif de l'accompagnement des élèves en situation de handicap pour aller vers une organisation pédagogique au plus près du besoin de l'élève, avec une réponse locale au niveau de l'école ou de l'établissement. L'objectif premier est de répondre rapidement aux notifications d'accompagnement et d'éviter les ruptures par une meilleure anticipation des recrutements.

Pour rendre le métier d'AESH plus attractif, pérenniser les emplois et professionnaliser les personnels, des mesures importantes ont été prises par le Gouvernement. Ces personnes disposent désormais d'un statut pérenne et reconnu, avec un contrat à durée déterminée de trois ans au minimum, renouvelable une fois, et le cas échéant d'un contrat à durée indéterminée au terme de ces six ans. Ces accompagnants sont désormais reconnus comme professionnels de l'éducation nationale et participent à ce titre aux équipes de suivi de la scolarisation (ESS) et à un entretien désormais obligatoire avec la famille et l'enseignant de l'élève en début d'année scolaire. Ils bénéficient par ailleurs d'un accueil personnalisé par le directeur d'école ou le chef d'établissement lors de leur affectation.

Dans chaque département, un ou plusieurs AESH « référents », chargés de fournir un appui à leurs collègues dans l'exercice de leurs missions, sont désignés. Une formation obligatoire de soixante heures a également été prévue dès le début du contrat pour tous ces accompagnants, afin de garantir une meilleure qualité de scolarisation des élèves. Enfin, ils ont accès aux formations inscrites aux plans départementaux et académiques de formation.

Toutefois, vous avez raison, monsieur le sénateur, malgré ces évolutions d'importance et inédites, le contexte sanitaire peut rendre complexe l'organisation de ces accompagnements, y compris en termes de remplacement.

Mme la présidente. Il faut conclure, madame la ministre.

Mme Roxana Maracineanu, ministre déléguée. Ces personnels au plus près des élèves sont souvent cas contacts ou encore positifs à la covid-19…

Mme la présidente. La parole est à M. Guillaume Chevrollier, pour la réplique.

M. Guillaume Chevrollier. Je vous remercie de votre réponse, madame la ministre. Je note la hausse des effectifs, mais les besoins sont toujours réels sur le territoire : une centaine d'assistants seraient nécessaires pour l'enseignement catholique en Mayenne.

Nous devons faire un effort supplémentaire pour nos enfants en situation de handicap.

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