Question de M. BELIN Bruno (Vienne - Les Républicains-R) publiée le 28/01/2021

M. Bruno Belin attire l'attention de M. le ministre des solidarités et de la santé sur le schéma de vaccination contre la Covid-19 par les pharmaciens.
Il affirme que la seule solution connue à ce jour pour se sortir de cette crise sanitaire réside dans la possibilité de vacciner le plus grand nombre de personnes. Afin d'organiser au mieux cette campagne vaccinale, il souligne qu'il faut absolument s'appuyer sur les acteurs locaux.
Lors du débat sur la place de la stratégie vaccinale dans le dispositif de lutte contre l'épidémie de la Covid-19, le 17 décembre 2020, il lui démontrait la nécessité de s'appuyer sur tous les professionnels de santé, et notamment les pharmaciens d'officine, qui à l'exemple des réussites des campagnes vaccinales antigrippales, peuvent proposer et pratiquer la vaccination anticovid. Il l'a également mentionné dans le courrier, cosigné par 82 sénateurs, le 21 décembre 2020.
L'ensemble des pharmaciens ont su prouver toute leur utilité dans la gestion de crise sanitaire avec la distribution de masques, du gel hydroalcoolique (qu'il a fallu parfois préparer), la pratique des tests antigéniques.
Aujourd'hui ils n'ont de cesse de proposer leur aide dans la campagne vaccinale. Ils sont prêts. Ceux-ci sont habitués aux questions de logistique, notamment grâce au réseau des répartiteurs, de traçabilité et de respect de la chaîne du froid.
Il rappelle que lors de son audition devant la commission des affaires sociales, le 12 janvier 2021, le ministre des solidarités et de la santé disait souhaiter « s'appuyer sur l'ensemble du maillage territorial ». Or depuis, aucune décision à ce sujet n'a abouti.
C'est donc dans une logique de bon sens qu'il demande au Gouvernement de se positionner rapidement sur l'autorisation des pharmaciens à pratiquer la vaccination anticovid et ainsi définir un plan de vaccination plus détaillé. Dans cette crise sanitaire, la mobilisation de tous est primordiale.

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Réponse du Ministère auprès de la ministre de la cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales - Ville publiée le 10/03/2021

Réponse apportée en séance publique le 09/03/2021

Mme le président. La parole est Mme Corinne Imbert, en remplacement de M. Bruno Belin, auteur de la question n° 1480, adressée à M. le ministre des solidarités et de la santé.

Mme Corinne Imbert. Madame la ministre, j'interviens au nom du sénateur Bruno Belin, contraint de rester dans la Vienne, qui m'a demandé de bien vouloir l'excuser auprès de vous.

À ce jour, la seule solution connue pour sortir de la crise sanitaire réside dans la possibilité de vacciner le plus grand nombre de personnes.

Lors du débat sur la place de la stratégie vaccinale dans le dispositif de lutte contre l'épidémie de la covid-19, le 17 décembre dernier, Bruno Belin insistait sur la nécessité de s'appuyer sur tous les professionnels de santé, notamment les pharmaciens d'officine, qui, à l'exemple des réussites des campagnes vaccinales antigrippales, peuvent proposer et pratiquer la vaccination anti-covid.

Deux mois et demi plus tard, nous ne pouvons que nous féliciter du décret publié par le Gouvernement, permettant de répondre à l'urgence de l'accélération de la vaccination. Les pharmaciens sont prêts et habitués aux questions de logistique, de traçabilité et de respect de la chaîne du froid. Tout cela ne sera néanmoins possible que si nous disposons de suffisamment de doses vaccinales.

Madame la ministre, je souhaiterais interroger le Gouvernement sur deux points.

Tout d'abord, quelle visibilité avez-vous quant à la disponibilité des doses vaccinales ? Une polémique est d'ailleurs née hier soir, les médecins généralistes, qui comptaient sur deux doses vaccinales la semaine prochaine, ayant appris qu'elles seraient distribuées aux pharmaciens d'officines. Il me semble que l'heure n'est pas propice à l'opposition des professionnels de santé entre eux mais, au contraire, qu'il est nécessaire de favoriser la coopération. Je regrette donc cette polémique contreproductive.

Par ailleurs, dans le décret pris par le Gouvernement, sont autorisés à vacciner les pharmaciens d'officine, des pharmacies mutualistes et de secours minières. Lors de la discussion de la proposition de loi visant à améliorer le système de santé par la confiance et la simplification, j'ai soutenu deux amendements, votés au Sénat contre l'avis du Gouvernement, autorisant les pharmaciens hospitaliers et biologistes à vacciner. Le ministre de la santé reverra-t-il sa position en deuxième lecture de ce texte à l'Assemblée nationale, afin que les pharmaciens hospitaliers et biologistes puissent vacciner ?

Mme le président. La parole est à Mme la ministre déléguée.

Mme Nadia Hai, ministre déléguée auprès de la ministre de la cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales, chargée de la ville. Madame la présidente, je vais m'efforcer de respecter au mieux mon temps de parole. Madame la sénatrice, je vous prie d'excuser le ministre de la santé, qui n'a pas pu être présent aujourd'hui. Pour sortir le plus rapidement possible de cette crise sanitaire, notre stratégie nationale de vaccination doit mobiliser un grand nombre d'effecteurs. Les professionnels qui sont établis sur tout notre territoire représentent, en ce sens, un maillon essentiel.

Les pharmaciens ont déjà prouvé à de multiples reprises leur rôle essentiel ces derniers mois, par exemple pour la distribution de masques, de gel hydroalcoolique ou encore pour pratiquer des tests antigéniques.

Depuis le vendredi 5 mars, les pharmaciens d'officine peuvent prescrire et vacciner les personnes des publics cibles avec les vaccins à ARN messager et à vecteur viral. Le décret pris par le ministre des solidarités et de la santé concerne également les infirmiers, les sages-femmes et les étudiants en santé.

En ce qui concerne les pharmaciens, cette ouverture vise d'abord la vaccination en centres de vaccination. À compter de jeudi ou vendredi, l'extension concernera les pharmacies vaccinant contre la grippe et situées dans les 18 départements à la plus forte circulation épidémique, avec une commande, pour cette semaine, correspondant à 67 000 doses. Cette commande est ouverte depuis lundi 8 mars jusqu'à mercredi, vingt-trois heures.

Enfin, l'ouverture généralisée de la vaccination à l'ensemble des pharmaciens aura lieu dès la semaine suivante. Comme cela a été indiqué en toute transparence aux représentants des professionnels de santé lors des réunions de concertation, la livraison du vaccin AstraZeneca, qui pourra être utilisé sur le terrain la semaine du 15 mars, est faible : 280 000 doses en tout.

En définitive, les pharmaciens auront la possibilité d'injecter 347 000 doses de vaccins au titre des livraisons des semaines du 11 et du 15 mars, à comparer aux 1,6 million de doses pour les médecins.

Sous réserve du respect du volume et du calendrier d'approvisionnement par les laboratoires, les commandes seront de nouveau ouvertes à l'ensemble des professionnels de santé susceptibles de vacciner en ville le lundi 15 mars, par une livraison la semaine suivante.

Madame la sénatrice, les flux logistiques sur lesquels vous attirez mon attention ne devraient pas connaître de difficultés particulières, étant donné qu'il s'agit d'un réseau déjà éprouvé. Les médecins de ville peuvent, en effet, s'approvisionner auprès des officines de pharmacie et vaccinent depuis le 24 février dernier. De même, les pharmaciens en officine pourront, dès qu'ils auront reçu les doses, vacciner les personnes appartenant à la cible vaccinale.

Mme le président. Veuillez conclure, madame la ministre déléguée.

Mme Nadia Hai, ministre déléguée. Actuellement, il s'agit principalement des personnes de 50 à 74 ans atteintes de comorbidités, des personnes de plus de 75 ans et des personnes atteintes de pathologies graves.

Mme le président. Je suis désolée de vous presser, madame la ministre déléguée, mais, si vous et vos collègues prenez des secondes en plus pour répondre à chaque question, nous ne pourrons pas nous en sortir !

La parole est à Mme Corinne Imbert, pour la réplique.

Mme Corinne Imbert. Madame la ministre, vous n'avez pas répondu à la deuxième partie de ma question, mais je peux comprendre qu'il soit difficile de parler au nom du ministre.

J'attire simplement votre attention sur le fait qu'il est important que les pharmaciens hospitaliers puissent vacciner, ce qui constitue une force de frappe supplémentaire. Parmi eux, sont concernés les pharmaciens sapeurs-pompiers professionnels, dont il est paradoxal qu'ils puissent faire de la logistique, tout en n'étant pas, alors qu'ils ont le même diplôme, habilités à vacciner. C'est bien regrettable.

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