Question de Mme ROBERT Sylvie (Ille-et-Vilaine - SER) publiée le 14/01/2021

Question posée en séance publique le 13/01/2021

M. le président. La parole est à Mme Sylvie Robert, pour le groupe Socialiste, Écologiste et Républicain. (Applaudissements sur les travées des groupes SER et CRCE.)

Mme Sylvie Robert. Ma question s'adresse à Mme la ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation.

La situation des jeunes, et singulièrement celle des étudiants, est très préoccupante. Plusieurs événements tragiques ayant émaillé ces dernières semaines et, tout récemment, ces derniers jours soulèvent beaucoup d'inquiétudes.

Vie sociale et collective inexistante, notamment sur les campus, flou manifeste du scénario de reprise, partiels en présentiel incompris et parfois compliqués après des mois de visio : la confusion et l'absence de perspectives qui règnent en cette rentrée de janvier ont créé et amplifié une angoisse et un mal-être chez nombre de jeunes. Cela nous oblige à agir et à prévenir.

En plus de la précarité qui augmente et des inégalités qui se creusent, les étudiants présentent des symptômes de détresse psychologique qui deviennent alarmants. Ils vont d'incertitudes en désespoir de constater que leur année universitaire se déroule de manière aussi chaotique, malgré l'investissement des enseignants, des équipes pédagogiques et des Crous. Nous savons d'ores et déjà qu'à la démotivation s'ajoutent de risques forts de décrochage.

Malheureusement, les jeunes, notamment les étudiants, ont été les oubliés de la conférence de presse du 7 janvier dernier. Que leur dites-vous aujourd'hui, madame la ministre ? Comment entendez-vous répondre à cette triste réalité ? Au-delà des dispositifs annoncés, quelles perspectives leur donnez-vous ? (Applaudissements sur les travées des groupes SER et CRCE.)


Réponse du Ministère de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation publiée le 14/01/2021

Réponse apportée en séance publique le 13/01/2021

M. le président. La parole est à Mme la ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation.

Mme Frédérique Vidal, ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation. Madame la sénatrice, nous n'avons effectivement pas évoqué les étudiants le 7 janvier puisque nous avions annoncé plus tôt…

M. Jean Castex, Premier ministre. Oui ! Je l'avais annoncé auparavant !

Mme Frédérique Vidal, ministre. … que les établissements pourraient accueillir dès le 4 janvier des étudiants par groupes de dix. Certes, cela a concerné un nombre limité d'établissements, mais simplement parce que très peu avaient repris à cette date. Les étudiants étaient donc prioritaires dans le plan d'action du Gouvernement.

J'ai entendu la polémique sur la date de la circulaire. Heureusement que, dans l'enseignement supérieur, nous sommes capables de préparer des rentrées universitaires sans attendre la parution des circulaires.

Le Premier ministre avait reçu les conférences des présidents et des établissements au début du mois de décembre. Le ministère et l'ensemble des établissements avaient évidemment travaillé sur cette reprise. Pour preuve, dès le 4 janvier, des étudiants étaient bien de retour dans les établissements d'enseignement supérieur ayant rouvert.

Vous évoquez la difficulté d'organiser des examens en présentiel. En moyenne, sur le territoire, environ 20 % des examens se sont déroulés en présentiel. Ce sont des examens pour lesquels les équipes pédagogiques ont estimé qu'il était essentiel que les étudiants soient présents. Mais rappelez-vous : à la fin de l'année dernière, la polémique portait sur le fait que les examens à distance défavorisent les étudiants n'ayant pas accès aux ressources numériques. Comme il est hors de question de donner des diplômes et de brader ceux de 2020 et de 2021, la présence physique des étudiants lors de certains examens est importante.

Nous allons accompagner le retour des étudiants. Nous sommes parfaitement conscients – je l'ai indiqu頖 que l'enseignement est avant tout une question de relations humaines. Nos jeunes ont besoin de retrouver leurs enseignants, qui ont eux-mêmes besoin de retrouver leurs étudiants ! (Applaudissements sur les travées du groupe RDPI.)

M. le président. La parole est à Mme Sylvie Robert, pour la réplique.

Mme Sylvie Robert. Pendant cette crise, on a beaucoup demandé aux jeunes, notamment aux étudiants.

Compte tenu de la gravité de la situation, il est effectivement urgent d'apporter des réponses – vous l'avez dit, madame la ministre –, notamment pour renforcer l'accompagnement humain, qu'il aurait peut-être d'ailleurs fallu anticiper.

Ce que les étudiants attendent surtout, c'est de pouvoir se projeter et d'avoir des perspectives. Oui, il est urgent que votre gouvernement adresse enfin un véritable discours à la jeunesse de notre pays, notamment aux étudiants ! (Applaudissements sur les travées des groupes SER et CRCE.)

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