Question de M. BONNUS Michel (Var - Les Républicains) publiée le 04/02/2021

Question posée en séance publique le 03/02/2021

M. le président. La parole est à M. Michel Bonnus, pour le groupe Les Républicains. (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)

M. Michel Bonnus. Ma question s'adresse à M. le ministre de l'économie, des finances et de la relance.

Le tourisme et les filières qui en dépendent font partie des secteurs les plus durement touchés par la crise. Dans mon département, le Var, premier département touristique de France, on mesure tous les jours le désarroi des professionnels. Certes, tous saluent les aides mises en place par le Gouvernement pour éviter les dépôts de bilan et les licenciements, mais dans quelles conditions vont-ils reprendre, demain, leurs activités ? Quelle entreprise, quel commerce peut se permettre de fermer pendant dix mois et espérer retrouver le lendemain une activité normale dans un environnement dévasté par la crise et où tout aura été déprogrammé : les congrès, les salons, les croisières, les loisirs, les événements et tout ce qui génère une dynamique touristique ?

Le verdict des experts-comptables est clair : on ne peut plus faire supporter à nos entreprises touristiques, très affaiblies, des charges patronales et fiscales parmi les plus lourdes d'Europe.

Le PGE aboutira finalement, s'il n'est pas transformé en obligation, à financer de la dette par de la dette. Quel entrepreneur pouvait imaginer, en le contractant il y a dix mois, la situation dans laquelle nous sommes aujourd'hui ? Le remboursement de ces échéances, ajouté à la difficile relance de l'activité, peut nous conduire à un vaste naufrage.

Seules des mesures de soutien générant de la trésorerie, comme une baisse de la TVA, seront susceptibles de redonner confiance à l'ensemble des professionnels, en leur permettant de pérenniser leur activité, tout en respectant leurs engagements. Plus que jamais, c'est de flexibilité et d'adaptabilité dont nos entreprises ont besoin. Repensons l'environnement fiscal, social et juridique du tourisme de l'après-covid !

Monsieur le ministre, pouvez-vous redonner de l'espoir aux professionnels du tourisme et de l'événementiel ? Tous aujourd'hui sont suspendus à vos décisions ! (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)


Réponse du Secrétariat d'État auprès du ministre de l'Europe et des affaires étrangères, chargé du tourisme, des Français de l'étranger et de la francophonie publiée le 04/02/2021

Réponse apportée en séance publique le 03/02/2021

M. le président. La parole est à M. le secrétaire d'État chargé du tourisme.

M. Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d'État auprès du ministre de l'Europe et des affaires étrangères, chargé du tourisme, des Français de l'étranger et de la francophonie. Monsieur le sénateur Bonnus, je vous remercie pour cette question qui me permet de préciser que la stratégie du Gouvernement pour soutenir les activités du tourisme est claire : d'abord, réparer ; ensuite, préparer la reprise et le rebond.

Tout d'abord, il s'agit de réparer. Nous avons été au rendez-vous ; le chef de l'État et le Premier ministre ont attribué à cette question le rang de priorité nationale. À ce jour, 13 milliards d'euros ont été effectivement engagés pour soutenir le secteur, auxquels il faut ajouter 3 milliards d'euros au titre de l'activité partielle. Naturellement, le compteur va continuer à tourner, puisque les dispositifs en place seront prolongés tant que l'activité sera entravée. Ce secteur est l'un de ceux qui ont payé le tribut le plus lourd à cette pandémie, puisque la mobilité est quasiment à l'arrêt dans de nombreux endroits.

Ensuite, il s'agit de préparer la reprise. J'ai engagé des discussions à ce sujet avec l'UMIH et le GNI, qui représentent le secteur de l'hôtellerie et de la restauration. Nous discutons notamment de la question de la formation, car nous devons faire en sorte que les personnes qui n'ont pas travaillé pendant des semaines ou des mois puissent reprendre leurs fonctions dans les meilleures conditions.

Par ailleurs, au moment de la reprise, dans quelques mois, nous devrons faire face à une concurrence féroce entre les destinations. Pour être au rendez-vous de cette reprise, nous devrons investir, notamment en matière d'offre. Je prends un exemple très concret : il y a quelques jours, le Premier ministre a réuni les acteurs de la montagne et leur a annoncé, au-delà des mesures d'urgence déjà actées qui représentent 4 milliards d'euros, un plan d'investissement qui viendra compléter le programme dédié à la montagne mis en place par Jacqueline Gourault. Nous pourrons ainsi préparer l'avenir.

Nous allons aussi poursuivre nos efforts en matière, par exemple, de tourisme durable – un fonds doté de 50 millions d'euros a été prévu dans le plan de relance –, de digital, de formation, etc.

Tout le monde a bien pris conscience de l'importance du secteur du tourisme, et nous allons continuer d'être au rendez-vous pour le soutenir afin que la France reste le numéro un mondial. (Applaudissements sur les travées du groupe RDPI.)

M. le président. La parole est à M. Michel Bonnus, pour la réplique.

M. Michel Bonnus. Si vous pensez effectivement à l'avenir, cela nous rassure. Nous sommes aujourd'hui en grande difficulté, au fond du gouffre même. Nous demandons simplement à pouvoir travailler et reprendre une activité normale. C'est notre objectif ! Je le redis, notre secteur s'est complètement effondré. Alors, préparons l'avenir et facilitons la reprise ! (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)

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