Question de M. DEVINAZ Gilbert-Luc (Rhône - SER) publiée le 04/02/2021

M. Gilbert-Luc Devinaz appelle l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports sur la situation de l'éducation physique et sportive (EPS) et du sport scolaire dans notre pays.
De très nombreuses études pointent les besoins de la population concernant les activités physiques et sportives. La baisse de pratique des jeunes générations est alarmante à cet égard : « Entre il y a 40 ans et aujourd'hui, les enfants ont perdu 25 % de leurs capacités cardiovasculaires. Désormais un enfant sur cinq en France est touché par l'obésité. L'hypertension chez les jeunes, qui n'existait quasiment pas auparavant, est de plus en plus fréquente… » analysait en février 2016 la présidente de la fédération française de cardiologie.
À cette rentrée, le fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF) fait le constat de la baisse de pratique chez les jeunes générations et atteste du besoin de renforcer l'activité physique.
Pendant cette crise sanitaire, il est encore plus nécessaire de renforcer la pratique physique sportive et artistique pour les jeunes. Parce que l'école concerne toute une génération et que l'EPS est obligatoire pour toutes et tous, sans discrimination, il est essentiel de renforcer cette discipline et le sport scolaire de la maternelle à l'université.
Pourtant, alors que les décisions budgétaires et politiques vont déjà vers un affaiblissement de l'EPS et du sport scolaire depuis plusieurs années, la situation à la rentrée 2020 s'est encore dégradée !
Dans de nombreux établissement du second degré, il manquait des professeurs d'EPS pour assurer les horaires obligatoires (environ 10 %). Les classes sont bondées et cela ne permet pas une pratique de qualité (moins de temps de pratique, installations non extensibles, etc.). Les exemples de certains établissements montrent qu'il n'y a pas de limite à entasser les élèves dans les classes : 28 en éducation prioritaire, 33 en collège, 37 ou 38 en lycée ou lycée professionnel : voici les tristes réalités induites par les suppressions massives de postes dans l'éducation et l'arrivée de plus de 60 000 élèves supplémentaires dans le second degré depuis 2017 !
La baisse des horaires en EPS dans la réforme de la voie professionnelle se poursuit (une demi-heure perdue en bac professionnel et certificat d'aptitudes professionnelles). Le sport scolaire est malmené avec une réforme des lycées qui fait voler en éclat le groupe classe et multiplie les cours le mercredi après-midi. La baisse des postes au CAPEPS en 2018 (- 21 % et – 170 postes !) n'est pas enrayée malgré l'ajout de 40 postes en 2 ans…
Ainsi la jeune génération qui a vécu le confinement aura « moins d'EPS et de sport scolaire » cette année mais aussi les années qui suivent si rien n'est fait : c'est un scandale éducatif et sanitaire !
Pourtant, le ministère affiche dans sa circulaire de rentrée la volonté d'« accroître la place de l'éducation physique et sportive, des arts et de la culture ». Mais c'est un affaiblissement sans précédent qui a lieu sur le terrain. Le dispositif sport-santé-culture-civisme (2S2C) n'est pas une solution, il n'a touché que 2,5 % des élèves scolarisés en primaire (encore moins dans le second degré), et renforce les inégalités territoriales.
Une solution simple existe et permettrait de surcroît de favoriser l'emploi des jeunes, autre priorité affichée du gouvernement. Il faut recruter massivement aux concours (CAPEPS externe, interne et agrégation externe) ! De nombreux étudiants en sciences et techniques des activités physiques et sportives (STAPS) et professeurs d'EPS contractuels passent les concours. Leur nombre est même en augmentation (5 366 au CAPEPS externe et 1 451 au CAPEPS interne en 2020).
Il lui demande si le Gouvernement va étudier la mise en œuvre d'un plan pluri-annuel de recrutement de 1 500 postes aux concours en EPS dès 2021.

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Transmise au Ministère de l'éducation nationale et de la jeunesse


La question est caduque

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