Question de Mme CARRÈRE Maryse (Hautes-Pyrénées - RDSE) publiée le 11/03/2021

Mme Maryse Carrère attire l'attention de Mme la ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation sur les conséquences extrêmement préoccupantes de la réforme des études de santé qui pénalisent les étudiants de première année (parcours d'accès spécifique à la santé - PASS, licence option accès santé - LAS). En effet, depuis la rentrée de septembre 2020, les facultés se sont vues dans l'incapacité de mettre en pratique cette réforme, générant un véritable manque de communication vers les étudiants et d'importants dysfonctionnements qui mettent en péril la poursuite de leurs études. Tout d'abord, les équipes éducatives n'ont pu préparer les nouveaux programmes, et les étudiants PASS-LAS doivent suivre sur un temps désormais plus court une formation toujours aussi dense. De plus, la délimitation floue des programmes a conduit de nombreux enseignants à proposer des cours identiques à ceux de l'année précédente, avantageant directement les doublants de première année du système de la première année commune aux études de santé (PACES) par rapport aux PASS/LAS qui n'ont, eux, plus la possibilité de redoubler. S'est ajoutée à cela, dans nombre d'universités, une période de révisions resserrée et plusieurs facultés ont choisi de ne pas divulguer les résultats des examens blancs, tant l'apprentissage n'avait pu être dispensé dans des conditions appropriées et que cela aurait découragé encore plus les étudiants. Autre exemple de dysfonctionnement, encore : plusieurs témoignages dénoncent l'absence de professeurs pour l'enseignement de certaines options, dont le choix a de plus été restreint, et des sessions de réponses aux questions des étudiants organisées seulement tous les 15 jours, les privant d'interaction et de possibilité d'avancer convenablement dans toutes leurs matières. Enfin, des quotas inégalitaires ont été mis en places dans les facultés, pour pallier la brutale inadéquation de la réforme avec le système précédemment en place : en Occitanie par exemple, 18 places sont réservées aux PASS/LAS contre 58 pour les PACES en dentaire à Toulouse, et à Montpellier, 158 places leur sont accordées toutes filières confondues contre 430 pour les PACES. Voilà le contexte chaotique incroyable dans lequel nos futurs soignants se retrouvent cette année, amplifié par la crise sanitaire, et l'on assiste à un décrochage scolaire de la part d'élèves dont l'assiduité était exemplaire et qui voient comme seule solution pour assurer leur avenir la poursuite de leurs études à l'étranger. Cette réforme, une fois de plus imposée sans préparation et sans association de tous les acteurs éducatifs et étudiants, pose la question de l'égalité des chances entre les étudiants du nouveau et de l'ancien système, empêche les équipes éducatives de dispenser un enseignement complet et de qualité, dissuade encore plus nos jeunes d'étudier en France et condamne finalement l'avenir de milliers d'étudiants. Aussi, elle lui demande quelle mesure urgente le Gouvernement va prendre pour rassurer ces jeunes, qui ont pour la plupart entre 18 et 20 ans, dont le rêve est de soigner un jour des patients dans la souffrance et qu'une réforme mal conduite et mal mise en œuvre risque aujourd'hui de transformer en une véritable génération sacrifiée.

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Transmise au Ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche


La question est caduque

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