Question de M. BAZIN Arnaud (Val-d'Oise - Les Républicains) publiée le 25/03/2021

M. Arnaud Bazin attire l'attention de Mme la ministre de la culture sur la décision des musées du Louvre et Carnavalet de substituer les chiffres arabes aux chiffres romains dans leurs expositions.

En effet, lorsque les conditions sanitaires le permettront, le musée Carnavalet rouvrira ses portes aux visiteurs après quatre ans de travaux. Toutefois, ces derniers découvriront que le musée a renoncé à utiliser les chiffres romains au profit des chiffres arabes, tant pour désigner les monarques que les siècles.
Ainsi, les inscriptions explicatives sur l'histoire de Paris mettront en avant le roi Louis 14 ayant régné au 16ème siècle. Le musée du Louvre aurait décidé de prendre la même initiative, mais en se limitant à l'écriture des siècles en chiffres arabes.

Si l'argument avancé par ces établissements culturels est de rendre le contenu des expositions davantage accessible afin de viser un public plus large, il semble que cette vulgarisation à outrance relève d'un enjeu marketing.

Il lui demande donc de préciser sa position sur cet abandon au profit du tourisme et de la culture de masse, qui s'inscrit dans le renoncement progressif à l'enseignement de la culture classique.

- page 1921


Réponse du Ministère de la culture publiée le 02/09/2021

Les décisions récentes d'un certain nombre de musées de substituer ponctuellement l'utilisation des chiffres romains à celle des chiffres arabes dans la notation des siècles et des rois ont pu susciter des interrogations. Au musée Carnavalet – Histoire de Paris, la révision de l'ensemble du parcours muséographique à l'occasion de la rénovation dont cet établissement a récemment fait l'objet a conduit à introduire occasionnellement la simplification questionnée. C'est une infime partie des contenus qui a été modifiée. Les cartels à disposition du public, y compris pour les enfants, continuent à utiliser les chiffres romains. Ce sont uniquement 170 textes, sur l'ensemble des 3 000 contenus qui ont été produits pour le nouveau parcours, sur lesquels le musée a choisi d'appliquer cette mesure d'accessibilité universelle, suivant en cela une recommandation européenne, pour une information « facile à lire et à comprendre » (FALC). Le musée du Louvre, où les visiteurs ne maîtrisant pas l'alphabet latin représentent une part très importante, a également, depuis quelques années et pour les mêmes raisons, expérimenté cette voie parmi d'autres, comme la taille des caractères, l'emplacement des cartels ou la signalétique. Ce sont autant de réflexions visant à proposer une expérience de visite plus facile, confortable et enrichissante. Dans les deux cas, l'objectif est d'offrir à un public le plus large possible des contenus aisément accessibles. Il s'agit d'un souci de lisibilité et de compréhension pour tous, permettant d'accompagner les visiteurs, mais aussi – puisque le but reste de les informer et de les enrichir – de les inciter à lire les cartels. Il n'est donc nullement question d'un bannissement des chiffres romains, encore moins d'un affaiblissement de la culture classique, mais plutôt de porter la volonté de s'adresser à tous ceux qui peuvent être gênés dans leur compréhension.

- page 5121

Page mise à jour le