Question de M. BURGOA Laurent (Gard - Les Républicains) publiée le 25/03/2021

M. Laurent Burgoa demande à M. le ministre des solidarités et de la santé la tenue d'une conférence nationale de santé environnementale.

Le centre international de recherche sur le cancer (CIRC) estime que le nombre de cas pourrait augmenter de 60 % dans le monde au cours des deux prochaines décennies avec une croissance de 21 % du nombre de cas en France en 2040.

La stratégie décennale de lutte contre les cancers 2021-2030 affiche une forte volonté de préventions. Cependant, les seules mentions relatives au travail à mener sur les causes environnementales de ces cancers sont peu développées et ne révèlent pas d'actions concrètes, précises et tangibles.

Aussi, la technicité de nombreux débats autour de la qualité de l'air ou de l'eau, des aliments transformés, des perturbateurs endocriniens, des métaux lourds ou même des champs électromagnétiques, pourrait laisser place à de nombreuses interprétations, voire à de nombreuses fausses informations. Il craint que ce manque de travaux, sur de potentiels liens entre pollution passive et augmentation des cas de cancers, nuise à la confiance en l'action publique.

C'est la raison pour laquelle il lui demande la tenue d'une conférence nationale annuelle de santé environnementale telle que proposée par la mission parlementaire d'enquête sur la santé environnementale. Cette dernière aurait alors la mission d'élaborer une stratégie pour lutter contre le développement de maladies chroniques autour de grands axes tels que la recherche et la veille sanitaire et environnementale.

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Réponse du Ministère des solidarités et de la santé publiée le 08/07/2021

Les attentes citoyennes sur les questions de santé environnement sont de plus en plus fortes. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que 23 % des décès et 25 % des pathologies chroniques dans le monde seraient attribuables à des facteurs environnementaux et comportementaux. Ces facteurs peuvent contribuer à de nombreuses maladies d'origine souvent pluri-factorielle dont les cancers, mais également les pathologies respiratoires, les allergies, l'asthme, les maladies cardiovasculaires, le diabète, l'obésité, etc… Par ailleurs, la pandémie de Covid-19 rappelle les liens étroits entre la santé humaine, la santé animale et la santé de l'environnement. Pour répondre à ces enjeux, le ministre des solidarités et de la santé, en lien avec la ministre de la transition écologique, a lancé le 7 mai 2021, le quatrième Plan National Santé Environnement (PNSE 4). Ce quatrième plan est le fruit d'une concertation menée depuis janvier 2019 avec l'ensemble des parties prenantes dans le cadre du Groupe Santé Environnement (GSE). Il poursuit quatre objectifs pour les cinq prochaines années : - permettre à chacun d'être mieux informé et d'agir pour protéger sa santé et celle de son environnement, - réduire les expositions environnementales et leur impact sur la santé et celle des écosystèmes, - impliquer davantage les collectivités, pour que la santé environnement se décline dans les territoires au plus près des besoins de chacun, et enfin grâce à la recherche, - mieux connaître les expositions tout au long de la vie et comprendre les effets des pollutions de l'environnement sur la santé. Le GSE, instance partenariale de concertation, d'orientation et de suivi du plan, réunissant l'ensemble des parties prenantes, continuera à être pleinement associé au suivi régulier de l'avancée du plan et à son amélioration. Le 4 février 2021, le Président de la République a dévoilé la stratégie décennale de lutte contre les cancers 2021-2030. Cette stratégie vise à réduire significativement le poids que font peser les cancers sur la santé et la vie quotidienne des Français. Pilotée par le ministre des solidarités et de la santé et la ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation, cette stratégie est coordonnée par l'Institut national du cancer. Alors que plus de 3,8 millions de nos concitoyens vivent ou ont eu à vivre avec un cancer, le Gouvernement a souhaité renforcer la lutte contre les cancers en France en améliorant la prévention, la prise en charge ou l'accompagnement des patients. Cette stratégie prévoit de réduire de 60 000 par an le nombre de cancers évitables à horizon 2040. Pour y répondre, elle s'est dotée d'un axe stratégique pour améliorer la prévention, primaire comme secondaire, dont un volet dédié spécifiquement à la réponse à la préoccupation collective sur l'environnement. Concrètement, il est notamment prévu de : - faire évoluer les réglementations européennes pour mieux protéger les populations, - développer des méthodes de détection et d'investigation des clusters de cancer en s'appuyant sur les registres, - aider les collectivités à intégrer la santé dans l'ensemble de leurs actions, - mettre en place des actions de prévention permettant de réduire les expositions aux polluants et aux rayonnements ultraviolets, - informer les personnes sur les risques, de façon ciblée et accessible, et sur les comportements de précaution possibles, - identifier les substances dangereuses dans les produits du quotidien et améliorer l'information sur leur bonne utilisation. Un comité de suivi national réunissant les parties prenantes favorisera le partage, l'échange et l'implication autour de la mise en œuvre de la stratégie et associera l'ensemble des acteurs de la lutte contre le cancer à son pilotage. Grâce à ces outils ambitieux, le ministre des solidarités et de la santé entend pleinement contribuer à lutter contre le développement des maladies chroniques dont les cancers par la veille sanitaire, la prévention et la recherche, en lien étroit avec la société civile.

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