Question de M. HENNO Olivier (Nord - UC) publiée le 01/04/2021

M. Olivier Henno attire l'attention de M. le secrétaire d'État auprès du ministre de l'Europe et des affaires étrangères, chargé des affaires européennes, sur la politique vaccinale européenne. L'Union européenne a commis trois erreurs majeures dans sa gestion de la politique vaccinale. Tout d'abord, elle a été en retard pour l'approbation des vaccins. Puis, elle a été trop optimiste sur les capacités de production de masse des laboratoires. Enfin, elle a eu trop de certitudes sur le respect des délais et sur le fait que les commandes seraient effectivement livrées dans les temps. Tout cela amène à la situation très difficile actuelle, alors qu'Israël, le Royaume-Unis ou les États-Unis avancent très rapidement dans leur campagne vaccinale. C'est un drame pour un Européen convaincu comme lui que la Commission européenne ait si mal géré notre campagne vaccinale. À cela s'ajoute le refus d'un de nos alliés historiques, les États-Unis, de livrer les doses promises qui sont produites sur son territoire. C'est une entorse à notre histoire commune. Face à cet acte de défiance, l'Union européenne peine à répondre. Le gouvernement italien a bloqué un départ de vaccins vers l'Australie et les Pays-Bas vers le Royaume-Uni. Il lui demande ce qu'attend le Gouvernement pour exhorter l'Union européenne à prendre ses responsabilités et faire entendre une voix forte tant face aux laboratoires que face aux États qui refusent de livrer les doses promises. Il est temps pour l'Union européenne de prendre ses responsabilités et d'adopter une posture beaucoup plus ferme sur la scène internationale. Le Gouvernement doit l'y inviter fortement. L'Union européenne doit reconnaître ses erreurs et en tirer les conséquences. Sa crédibilité et donc sa survie sont à ce prix.

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Réponse du Secrétariat d'État auprès du ministre de l'Europe et des affaires étrangères, chargé des affaires européennes publiée le 10/06/2021

A la suite de la mobilisation conjointe de la France, l'Allemagne, les Pays-Bas et l'Italie, l'Union européenne a mis en place, dès l'été 2020, un cadre commun d'achat de vaccins contre la Covid-19. Ce cadre commun permet d'exprimer la solidarité européenne : sans cet achat groupé, il aurait été plus difficile voire impossible pour l'ensemble des vingt-sept Etats membres de l'Union européenne d'avoir accès au vaccin, alors même que la vaccination de l'ensemble du continent est essentielle pour une lutte efficace contre l'épidémie, dans l'intérêt direct de notre pays. Les principales difficultés rencontrées dans le bon déroulement de la campagne vaccinale en Europe tiennent aux tensions très fortes existant sur les chaînes de production. Le cadre européen a permis à ce jour une approbation de quatre vaccins (Pfizer-BioNTech, Moderna, AstraZeneca, Johnson&Johnson-Janssen). Cette approbation, qui n'a pas été réalisée selon une procédure d'urgence contrairement aux choix faits par certains pays, a par ailleurs permis un examen scientifique scrupuleux des candidats vaccins et de ne pas exonérer les laboratoires de leur responsabilité. Concernant les livraisons, seul un laboratoire, AstraZeneca, a connu des retards. Pfizer-BioNTech et Moderna ont pleinement respecté leurs engagements de livraison, Pfizer-BioNTech livrant même davantage que ce qui était initialement prévu (4 millions de doses supplémentaires au premier trimestre, 10 millions de doses supplémentaires au deuxième trimestre puis 50 millions de doses supplémentaires annoncées, pour un total de 250 millions de doses livrées au deuxième trimestre). Ces livraisons régulières et en forte croissance permettent la progression rapide de la campagne de vaccination en Europe, et en particulier en France qui a atteint son objectif de vacciner 10 millions de personne à la mi-avril et 20 millions le 15 mai. Les livraisons de vaccins permettront, ainsi que le Président de la République l'a précisé, d'offrir cet été la possibilité à chaque Français qui le souhaite de se faire vacciner. Enfin, l'Union européenne s'est dotée d'outils pour garantir davantage de transparence sur la production sur son sol, ainsi que davantage de réciprocité dans les livraisons. Un mécanisme de contrôle des exportations de vaccins a ainsi été mis en place fin janvier 2021. Il a été renforcé fin mars afin de prendre en compte le critère de réciprocité et de faire en sorte que l'Europe ne livre que si elle est livrée.

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