Question de M. FOURNIER Bernard (Loire - Les Républicains) publiée le 01/04/2021

M. Bernard Fournier attire l'attention de Mme la ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation, sur l'urgence de définir les conditions de retour en présentiel des étudiants de France. Sur le plan matériel, des mesures de compensation ont été prises en fonction des urgences détectées par vos agents, ou l'initiative de certaines communes, permettant d'apporter des indispensables aides alimentaires ou financières. Un accompagnement psychologique a également été mis en place pour les jeunes les plus en difficulté. Sur le terrain, les associations étudiantes contribuent aussi activement préserver un lien social même infime avec les étudiants les plus isolés. Mais aujourd'hui les étudiants ne souhaitent finalement qu'une chose : vivre et étudier normalement et retrouver du lien social. Se rendre en amphithéâtre pour assister à leur cours, échanger avec leurs camarades aux intercours en partageant un café, étudier à la bibliothèque universitaire. Bref, toutes ces choses élémentaires qui devraient constituer le quotidien de chacun de nos jeunes, y compris pour les étudiants venus de l'étranger qui souffrent encore plus profondément de la situation actuelle. En conséquence, il lui demande quelles mesures elle envisage de mettre en place pour organiser le retour effectif et total en présentiel des étudiants de notre pays.

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Réponse du Ministère de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation publiée le 27/05/2021

Conscient des difficultés rencontrées par les étudiants en cette période de crise, le Gouvernement adapte en permanence les conditions d'accès aux établissements d'enseignement supérieur, en vue d'un retour en présentiel dès que la situation sanitaire le permettra. Dès le 19 mai 2021, conformément aux annonces de la Ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation, Frédérique Vidal, la jauge d'accueil à l'université passera de 20% à 50%. L'objectif est désormais de se projeter dans une rentrée 2021 en présentiel, si la situation sanitaire le permet d'ici là.  Les établissements d'enseignement supérieur peuvent donc accueillir les étudiants dans le cadre du protocole renforcé actuel. Pour les étudiants, cela correspond à l'équivalent d'une journée de présence par semaine, comme l'avait annoncé le Président de la République à Saclay au mois de janvier dernier. Les bibliothèques universitaires continuent à accueillir les étudiants, en demi-jauge et sur rendez-vous. Les structures de restauration universitaire proposent de la vente à emporter en cohérence avec les heures d'accueil des étudiants dans leurs établissements d'enseignement. Des salles de restauration assise sont également mises à disposition afin que les étudiants puissent y consommer leur repas. Entre le 6 avril et le 2 mai inclus, l'ensemble des examens organisés par les établissements d'enseignement supérieur a du se tenir à distance ou être reportés, en raison du contexte sanitaire. Les épreuves de contrôle continu organisées à l'occasion des enseignements de TD-TP en présentiel ont pu avoir lieu. Les épreuves et examens organisés en vue de la délivrance des diplômes sanctionnant les formations de santé ont pu l'être en présentiel ou à distance. Les concours pour l'accès à une formation de l'enseignement supérieur ont également pu être organisés en présentiel durant cette période. Sont également concernés les examens de PACES, PASS et LAS. Le Ministère de l'enseignement supérieur de la recherche et de l'innovation continue à accompagner au plus près les établissements dans la mise en œuvre de la continuité pédagogique et à aider les étudiants à travers divers dispositifs. S'agissant des conditions d'études pour les étudiants éloignés de leurs campus, tout a été mis en place pour renforcer l'enseignement à distance. Pour assurer la continuité pédagogique, 35M€ du plan de relance ont ainsi été consacrés au financement de projets d'hybridation des formations. Les tiers lieux d'études, comme les campus connectés, permettent également aux étudiants - notamment en milieu rural - d'avoir accès aux cours. Un partenariat avec la fondation SFR et Emmaüs connect a également été mis en place afin de fournir aux étudiants des accès à internet : don de 20 000 recharges prépayées, 240 000 GO de data, 3 000 smartphones et 1 500 box de poche 4G. Afin de compenser la perte de nombreux emplois étudiants, le gouvernement a déployé une aide de 200 € en juin dernier ouverte notamment aux étudiants ultra-marins, ainsi qu'à ceux qui avaient perdu leur emploi ou leur stage. Les bourses sur critères sociaux ont été prolongées pour tous les étudiants qui en avaient besoin au cours du mois de juillet. Face au 2ème confinement, le Premier ministre a annoncé la création de près de 22 000 emplois étudiants : 20 000 emplois de tuteurs dans les établissements d'enseignement supérieur et 1 600 emplois de référents dans les cités universitaires. Le Gouvernement s'est mobilisé afin de renforcer l'accompagnement social des étudiants face à la crise. Les droits d'inscription ainsi que les loyers dans les résidences universitaires ont été gelés. Ils le seront à nouveau pour la rentrée de septembre 2021, comme l'a annoncé la ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation. Le montant des bourses sur critères sociaux a été revalorisé à due concurrence de l'inflation afin de préserver le pouvoir d'achat des étudiants. Une aide exceptionnelle de 150 € a été versée à l'ensemble des étudiants boursiers en décembre dernier. Depuis le 31 août dernier, tous les étudiants boursiers bénéficient du ticket « restaurant universitaire » à 1 €. Ce dispositif est accessible à tous les étudiants depuis le 25 janvier dernier, boursiers, non boursiers et étudiants internationaux. En mai 2021, près de 8 millions de repas à 1 € ont été servis dans les 500 points de ventes partout sur le territoire. Plus que jamais, le Gouvernement s'engage pour accompagner les étudiants et leur permettre de surmonter les conséquences économiques et sociales de cette crise. Les fonds d'aides d'urgence des CROUS ont été doublés de manière à pouvoir verser des aides spécifiques pouvant aller jusqu'à 500 euros selon la situation sociale des étudiants. Ces aides sont accessibles aux boursiers et aux non boursiers. Le gouvernement lutte également contre la précarité menstruelle, avec la mise en place de 1 500 distributeurs de protections périodiques gratuites d'ici septembre. Parce que cette crise se traduit également par un fort sentiment d'isolement, le Gouvernement renforce de manière inédite les capacités d'accompagnement psychologique des étudiants. En plus de l'ouverture de lignes d'écoutes dédiées, le dispositif « santé psy » permet aux étudiants qui en ressentent le besoin de bénéficier d'un soutien psychologique sans avance de frais et entièrement gratuit. Depuis le 10 mars 2021, la plateforme nationale d'accompagnement psychologique « santepsy.etudiant.gouv.fr » est lancée. Cette plateforme recense près de 1300 psychologues volontaires et permet d'accélérer la prise en charge psychologique des étudiants qui en ressentent le besoin, où qu'il soit en France. Chaque consultation est déclarée sur la plateforme pour permettre la rétribution du psychologue par les services financiers de l'université, avec un strict respect du secret médical. Afin de renforcer les services de santé universitaires, 80 postes ont été créés afin de multiplier les capacités de prise en charge. Il est également prévu 60 postes d'assistants de service sociaux supplémentaires dans les CROUS. 

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