Question de M. HINGRAY Jean (Vosges - UC) publiée le 08/04/2021

M. Jean Hingray attire l'attention de Mme la ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation sur les conséquences néfastes que le 3ème confinement inflige à de nombreux étudiants qui, sans préavis, ne bénéficieront plus de rémunérations d'activités, celles exercées notamment dans le domaine des services marchands.
On constate qu'en temps normal, près de la moitié des 2 millions d'étudiants financent leurs études par leurs propres moyens en exerçant des jobs adaptés. Depuis un an, c'est-à-dire depuis le début de la crise sanitaire en mars 2020, 58 % des étudiants exerçant une activité rétribuée ont connu une forte diminution du volume d'heures rémunérées. Pire, selon l'Observatoire national de la vie étudiante, 36 % ont perdu leur job lors du premier confinement. Certains ont pu heureusement retrouver une activité, mais le confinement qui vient d'être à nouveau la règle au plan national impacte violemment des ressources financières déjà bien fragilisées. Privés de leurs rémunérations et ne disposant pas d'un matelas suffisant, ces étudiants vont rejoindre très rapidement la population déjà très nombreuse des « précarisés ». Les files d'attente, créées lors des distributions alimentaires, risquent de devenir ingérables. Le Gouvernement pourrait ne pas être en mesure d'assumer sa promesse de délivrer « 2 repas par jour au tarif d'un euro » dans les centres régionaux des œuvres universitaires et scolaires (CROUS) tant les problèmes logistiques seront insurmontables. Faute de ressources, l'impact sur le décrochage risque aussi de se faire ressentir. Selon un rapport d'enquête de l'Assemblée nationale de décembre 2020, un jeune sur six a arrêté ses études. Le risque que ce taux, déjà fortement préoccupant, s'accroisse est fort probable. À l'instar de la région Bourgogne-Franche-Comté, certaines collectivités territoriales viennent de réagir. Pour les aider à passer le cap, cette collectivité offre une prime de 800 € aux étudiants inscrits dans un établissement d'enseignement supérieur en Bourgogne-Franche-Comté et titulaires d'un emploi ou d'un stage rémunéré ayant pris fin, réduit ou interrompu entre le 1er septembre 2020 et le 15 mars 2021. Il est urgent d'instaurer à l'échelle nationale des initiatives de ce type pour secourir une jeunesse en péril, au bord de la désespérance, une situation potentiellement éruptive dans un printemps, prélude à des élections régionales et départementales.
Il lui demande de mettre en œuvre des allocations compensatoires relatives à la perte d'une activité salariée dans l'objectif d'atténuer les conséquences de la précarité grandissante qui gangrène le monde étudiant.

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Transmise au Ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche


La question est caduque

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