Question de M. KANNER Patrick (Nord - SER) publiée le 15/04/2021

M. Patrick Kanner attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports, sur la décision des universités régionales de fermer certains parcours de formation des enseignants.
Au moment où la réforme de la formation des enseignants doit entrer en application à la rentrée de septembre, les personnels s'inquiètent de la décision des universités régionales de fermer certains parcours de formation des enseignants de lycée professionnel.
À partir de la rentrée de septembre 2021 (pour la première année de master 1) et de celle de septembre 2022 (pour la deuxième année), il n'existera plus dans le Nord ni dans le Pas-de-Calais de formation universitaire préparatoire au certificat d'aptitude au professorat de lycée professionnel dans les matières d'enseignement général. Les parcours lettres-histoire et lettres-langues, jusqu'ici ouverts par l'université d'Artois, et maths-sciences, à l'université de Lille, forment pourtant des professeurs dont les lycées professionnels de l'académie de Lille ont besoin.
De telles décisions relèvent pleinement des compétences des présidences des universités concernées. Les conséquences n'en sont pas moins problématiques. D'abord parce que cela provoquera le recours à des enseignants vacataires peu voire pas formés aux besoins des publics spécifiques des lycées professionnels (au nombre de 84 dans l'académie). Ensuite parce que ces formations sont une voie de promotion sociale pour des étudiants souvent d'origine modeste, et parfois en reprise d'études, qui s'intéressent au rôle des lycées professionnels pour l'avenir des jeunes garçons et filles qui en suivent les nombreuses spécialités. C'est précisément le signal envoyé à l'adresse des lycées professionnels et de ces jeunes par la fermeture de tels parcours qui inquiète les enseignants impliqués depuis de longues années dans la formation.
Au moment où le rectorat et les universités s'engagent dans des dispositifs d'ouverture sociale et de promotion de l'égalité des chances (de type « cordées de la réussite »), y compris pour mettre en avant les métiers de l'enseignement, la décision de fermer ces parcours, dans une académie comme celle de Lille marquée par de fortes inégalités sociales et de grands défis économiques, est lourde de conséquences pour aujourd'hui comme pour demain.
Il lui demande ce que le Gouvernement entend faire pour y remédier.

- page 2465

Transmise au Ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche


La question est caduque

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