Question de M. BURGOA Laurent (Gard - Les Républicains) publiée le 06/05/2021

M. Laurent Burgoa attire l'attention de Mme la ministre déléguée auprès du ministre des solidarités et de la santé, chargée de l'autonomie, sur le manque d'attractivité du métier d'aide à domicile.
D'ici 2025, la France comptera un million de personnes supplémentaires de plus de 75 ans. Devant ce défi démographique et humain, nous devons permettre aux français de pouvoir vieillir chez eux et rendre attractif le métier d'aide à domicile.
À la suite de l'annonce d'une augmentation des salaires des aides à domicile, nombreux sont ceux à faire part de leur désillusion. Cette augmentation ne concernera en effet que le secteur non lucratif. La subvention de l'État ne visera que les salaires des associations tarifiées ou habilitées à l'aide sociale par les départements.
Les structures du secteur privé, parfois associatives et qui représentent la moitié des aides à domicile, en seront exclues. Ces structures, si elles veulent rester compétitives et accessibles au plus grand nombre, ne peuvent augmenter leurs tarifs du fait d'une distorsion de concurrence. Cette dernière, née par la fixation, dans chaque département, d'un tarif socle constituant la référence du prix d'une heure d'aide à domicile.
Puisque ce métier doit devenir plus attractif et afin de garantir une plus grande stabilité économique à ces structures privées, il lui demande de travailler à la fixation d'un tarif national socle pour l'allocation personnalisée de l'autonomie (APA) et de la prestation compensatoire du handicap (PCH), gage d'égalité entre citoyens de différents départements.

- page 2884


Réponse du Ministère auprès du ministre des solidarités et de la santé - Autonomie publiée le 08/07/2021

D'ici à la fin de la décennie, notre pays devrait compter plus de 200 000 personnes supplémentaires en perte d'autonomie. De surcroît, plus de 80 % des Français expriment leur souhait de mieux vieillir chez eux. Afin d'opérer le virage domiciliaire souhaité par les Français, la ministre déléguée chargée de l'autonomie, a lancé un plan d'action pour les métiers du grand âge et de l'autonomie. Ce plan d'action vise à rendre attractifs les métiers du « prendre soin ». A cette fin, le Gouvernement érige en priorité la revalorisation salariale de ces professionnels. Après plus d'un an de travail et de négociations entre plusieurs structures associatives d'aide à domicile et les partenaires sociaux, l'avenant 43 a été agréé par le Gouvernement. Cet avenant historique permet une revalorisation moyenne de 15% du salaire des salariés exerçant dans une structure relevant de la branche de l'aide à domicile. Près des deux-tiers des structures de l'aide à domicile sont ainsi directement concernées par cette revalorisation. En effet, l'avenant 43 à la convention collective nationale de la branche de l'aide à domicile s'appliquera aux salariés des associations adhérentes à cette branche : ADMR, UNA, ADEDOM et FNAAFP/CSF et sera opérationnel à compter du 1er octobre suivant la volonté des partenaires sociaux. Il permettra à ces professionnels qui restaient au SMIC pendant près de 17 ans de percevoir à compter de cette date, une augmentation salariale moyenne de 15%. L'agrément de cet avenant est essentiel pour rendre plus attractifs les métiers du domicile en les adaptant à l'évolution de leurs activités et en facilitant les parcours professionnels. Pour accompagner les départements, responsables du financement des services d'aide et d'accompagnement à domicile, dans la soutenabilité financière de cet avenant, l'Etat mobilisera jusque 200 millions d'euros en année pleine, de façon pérenne, via la branche de la sécurité sociale consacrée au risque de perte d'autonomie. Cette négociation conventionnelle, ouverte par les partenaires sociaux, permet donc un rattrapage historique de ces salaires, mais n'obère pas les autres chantiers pour améliorer l'attractivité de ces métiers et consacrer le virage domiciliaire. Mme la ministre a notamment annoncé l'ouverture de discussions avec les organisations du domicile afin de mesurer l'opportunité et les conditions éventuelles de définition législative d'un tarif national minimum répondant en cela au souhait des entreprises de services à la personne. Cette harmonisation des ressources issues des prestations à domicile permettra de sécuriser le financement des structures pour accompagner l'amélioration de la qualité de service et soutenir l'amélioration du niveau de vie des professionnels.

- page 4256

Page mise à jour le