Question de M. LONGEOT Jean-François (Doubs - UC) publiée le 06/05/2021

M. Jean François Longeot attire l'attention de M. le ministre des solidarités et de la santé concernant l'élaboration et la mise en place du chèque alimentaire à destination des plus modestes. En effet, premier réseau d'aide alimentaire en France, les 79 banques alimentaires apportent une aide alimentaire à près de 2 millions de personnes chaque année, grâce à un réseau de partenaires constitués de 5 400 associations, 800 épiceries sociales et 1350 centres communaux d'action sociale (CCAS) ainsi qu'à un travail étroit avec les collectivités locales et administrations déconcentrées. Ce réseau s'est particulièrement mobilisé depuis le début de la crise sanitaire et a fait preuve d'une grande capacité d'adaptation. Aussi, pour ces banques alimentaires, les modalités de mise en œuvre de ce dispositif doivent être associées avec les actions d'aide alimentaire qui permettent un accompagnement et une inclusion sociale auprès des personnes accueillies. C'est pourquoi il souhaiterait connaître ses intentions, d'une part concernant sa volonté d'associer pleinement ce tissu d'acteurs locaux mobilisés quotidiennement en réponse à la précarité, à l'élaboration de ce chèque alimentaire, et d'autre part concernant les moyens qu'il envisage afin d'associer à ce dispositif les actions d'accompagnement, véritables créatrices de lien social. Il lui rappelle que la distribution de ces chèques constitue une façon de répondre à une urgence mais qu'elle ne représente pas un moyen de sortir les plus démunis de la pauvreté.

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Réponse du Ministère des solidarités et de la santé publiée le 08/07/2021

La Convention citoyenne pour le climat a appelé de ses vœux la création d'un chèque alimentaire et le président de la République a demandé au Gouvernement de travailler à la concrétisation de cette recommandation. Le ministre des solidarités et de la santé souhaite dans un premier temps remercier les associations pour les contributions qu'elles apportent à la réflexion conduite par les pouvoirs publics autour de l'élaboration du chèque alimentaire. Ces contributions témoignent d'une connaissance fine des publics ciblés par la mesure, indispensable au bon déploiement du dispositif dans les territoires. Les services du ministère de la santé et des solidarités sont pleinement mobilisés aux côtés de ceux des ministères chargés de l'agriculture et de l'alimentation, de la transition écologique et de l'économie et des finances, pour que soit déployée cette mesure ambitieuse, qui doit répondre à un triple impératif : celui de soutenir l'accès des plus précaires à une alimentation de qualité, celui de développer le secteur de l'agriculture biologique et des circuits courts, et celui d'obtenir des résultats significatifs en matière de réduction de nos émissions de gaz à effet de serre. Les différentes propositions jusqu'ici formulées font l'objet d'une discussion approfondie qui a vocation à identifier les éventuelles contraintes financières, juridiques et opérationnelles associées au déploiement de la mesure, au regard notamment des objectifs qui y sont assortis. Quelle que soit la forme concrète que prendra le chèque alimentaire, elle ne saurait se substituer à l'action indispensable menée jour après jour par les associations, et qui continuera de bénéficier dans les années qui viennent d'un soutien résolu à la fois de la part de l'Union européenne, de l'Etat, et n'en doutons pas, des collectivités territoriales. C'est bien un dispositif complémentaire à l'action associative qui sera proposé.

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