Question de Mme GUILLOTIN Véronique (Meurthe-et-Moselle - RDSE) publiée le 10/06/2021

Mme Véronique Guillotin appelle l'attention de M. le ministre des solidarités et de la santé sur la baisse des dépistages du cancer du sein.
Du fait de la crise sanitaire, les dépistages du cancer du sein ont diminué de 48 % entre avril 2019 et avril 2020. Cette baisse, due aux restrictions durant le confinement et à la peur du virus, limite les propositions de traitement dont pourrait bénéficier les femmes atteintes de cette maladie. Entre janvier et juillet 2020, le nombre de nouveaux diagnostics de cancers a chuté de 23 %, une situation qui conduit à un retard de prise en charge des patients atteints de cancer dont le diagnostic n'a pas été établi et qui pourrait se traduire par un excès de décès se comptant en milliers dans les prochaines années.
Le 4 février 2021, le Président de la République a annoncé le lancement de la stratégie décennale comprenant pour objectif un million de dépistage supplémentaire d'ici 2025. À cette stratégie décennale s'ajoute la diffusion de campagnes de sensibilisation dont la vocation est de rappeler l'importance du dépistage du cancer du sein. Bien que ces décisions soient ambitieuses, il convient de réduire l'impact de la crise sanitaire sur les dépistages et le traitement du cancer du sein à court terme.
Elle lui demande alors si le Gouvernement entend renforcer les mesures de dépistage dans un temps court afin de pouvoir proposer un traitement aux femmes touchées par le cancer du sein.

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Réponse du Ministère des solidarités et de la santé publiée le 24/03/2022

Dans le contexte de la crise sanitaire liée au COVID 19, le taux de participation au dépistage organisé du cancer du sein (DOCS) est en effet passé de 48,5 % en 2019 à 42,8 % en 2020. Ceci représente une baisse importante par rapport aux périodes précédentes. Pendant le premier confinement de l'année 2020, l'envoi des invitations par les centres régionaux de coordination des dépistages des cancers (CRCDC) aux personnes asymptomatiques et sans facteur de sur risque de cancer, dans le cadre des programmes de dépistage organisé, a été temporairement suspendu en se fondant sur les recommandations de l'Institut national du cancer (INCa). Les consignes sanitaires ont, par ailleurs, potentiellement entrainé une diminution du nombre de rendez-vous quotidiens possibles des cabinets de radiologie. Dès l'annonce du Premier ministre, le 28 avril 2020, d'une stratégie nationale de déconfinement progressif à partir du 11 mai 2020, la direction générale de la santé (DGS) a élaboré un plan de rattrapage suivant les recommandations produites par l'INCa. Une fiche des mesures prioritaires et des mesures d'un plan de rattrapage à mettre en place a été transmise rapidement aux agences régionales de santé (ARS). La reprise des invitations des femmes sans symptôme, entrant dans le dépistage organisé, a été mise en œuvre par les CRCDC. Différentes mesures ont été rapidement mises en place, avec une sensibilisation auprès du grand public pour appeler chacun à ne pas renoncer aux dépistages dès que les mammographies pouvaient être réalisées dans le respect des règles sanitaires. Depuis mai 2020, un comité national « Cancer et COVID-19 », piloté par l'INCa en lien avec la direction générale de l'offre de soins (DGOS) et la DGS, réunit toutes les deux semaines les acteurs de la filière oncologie. Ce comité favorise les rencontres et les échanges avec les acteurs de terrain. L'INCa et les professionnels de santé sont mobilisés pour garantir la continuité des dépistages, des diagnostics et des soins des cancers tout en évitant les pertes de chance. Pendant le 2ème confinement, du 30 octobre 2020 au 15 décembre 2020, et le 3ème confinement du mois d'avril 2020, les activités de dépistages organisés des cancers ont été maintenues. De plus, la caisse nationale d'assurance maladie (CNAM) a réalisé, fin 2021, des envois d'emailing à la population cible du DOCS qui n'avait pas réalisé de mammographies depuis 2 ans. Le nombre de mammographies réalisées au 3ème trimestre 2020 et pendant le premier semestre de l'année 2021 est supérieur au nombre de mammographies réalisées en 2019. Ces données sont en faveur d'un rattrapage progressif du DOCS.

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