Question de M. SAVARY René-Paul (Marne - Les Républicains) publiée le 10/06/2021

M. René-Paul Savary interroge M. le ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports au sujet de l'organisation de l'épreuve de philosophie du baccalauréat.
En optant pour le contrôle continu, les épreuves de philosophie ont été délaissées par les élèves des lycées en raison de ce que ces derniers connaissent la majeure partie de leurs notations et considèrent la philosophie comme un complément, ou plus rarement comme une épreuve déterminante.
Il souhaite faire remarquer que le résultat de l'épreuve de philosophie ne doit pas être considéré comme facultatif alors que cette matière était valorisée et signait le lancement de tout le baccalauréat.
Aussi, il s'interroge sur les mesures prises pour que le système de correction numérique soit sécurisé afin de les plateformes ne soient pas victimes de paralysie ou de hackers.
Il souhaite connaître les préconisations du ministère pour la reconnaissance du grand oral qui, aujourd'hui, impose à certains professeurs correcteurs d'évaluer des lycéens pour des matières autres que les leurs.
Il précise également que le contrôle continu implique des moyennes générales différentes pour un même niveau scolaire, en fonction des lycées. À ce clivage s'ajoute la responsabilité pour les professeurs de décider de notations au-delà leurs domaines de compétences. Les enjeux cette organisation, certes complexes, ont des répercussions sur les élèves de la France entière.

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Réponse du Ministère de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports publiée le 03/03/2022

Le ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports porte une attention particulière au bon déroulement des épreuves du baccalauréat malgré les conséquences de la situation sanitaire sur les conditions de préparation des candidats. Les adaptations des modalités de passation permettent ainsi de garantir l'équité entre tous. Depuis le début de la crise sanitaire, tout a été mis en œuvre pour éviter de fermer les établissements et des outils ont été mis à la disposition des équipes pédagogiques pour les aider à assurer la continuité pédagogique. Le service public de l'éducation nationale s'est attaché à répondre à cette double exigence envers les élèves, pour leur garantir à la fois la sécurité et l'accès à la formation. Un plan de continuité pédagogique a été choisi par chaque établissement, et défini en cohérence avec le plan national de continuité, mis à disposition sur le site internet du ministère chargé de l'éducation nationale et largement diffusé dans les territoires grâce à d'importants relais de formation et d'accompagnement des enseignants. Les enseignants ont relevé le défi de la préparation de leurs élèves au baccalauréat, dans ces conditions très particulières. L'adaptation des modalités d'organisation de l'examen, avec la prise en compte renforcée du contrôle continu, pour tenir compte du contexte dans lequel s'est déroulée cette préparation, ne s'est pas accompagnée d'une baisse du niveau d'exigence dans les enseignements. Ce niveau d'exigence a été maintenu tout au long de l'année scolaire. Il a permis que les évaluations de contrôle continu prises en compte pour l'examen soient de nature à maintenir la qualité du diplôme qui sera délivré aux bacheliers et, d'autre part, que les élèves soient en capacité de se présenter aux épreuves terminales maintenues. L'enjeu de maintenir l'épreuve terminale de philosophie et le Grand oral réside dans la nécessité de préserver au baccalauréat la solennité que lui confère son statut d'examen national. La philosophie, dont l'évaluation est inscrite dans le baccalauréat depuis sa création en 1808, porte le symbole de cette solennité. En outre, en tant que premier grade universitaire, le baccalauréat a vocation à préparer les lycéens à leur poursuite d'études, en leur permettant de se confronter au moins une fois à des épreuves qui marqueront leur accès à l'enseignement supérieur. Les enseignants ont préparé leurs élèves avec engagement à ces épreuves essentielles. Des aménagements ont été mis en place pour garantir aux élèves que l'examen se déroule dans les meilleures conditions, les plus bienveillantes, au regard du contexte. Le décret n° 2021-209 modifié du 25 février 2021 relatif à l'organisation du baccalauréat général et technologique de la session 2021 pour l'année scolaire 2020-2021 prévoit dans son article 2 que lorsque la note obtenue à l'épreuve terminale de philosophie est inférieure à la moyenne annuelle dans l'enseignement de philosophie pour la classe de terminale, inscrite sur le livret scolaire ou le relevé de notes en tenant lieu, la moyenne annuelle est retenue au titre de l'épreuve terminale de philosophie. Le bilan qui sera tiré des résultats obtenus par les candidats de la session 2021 à cette épreuve de philosophie, et la proportion de moyennes annuelles prises en compte en lieu et place de la note obtenue à l'épreuve, permettront d'établir le niveau d'implication des candidats. S'agissant du contrôle continu, et des éventuelles différences d'un établissement à l'autre, le décret du 25 février 2021 précité prévoit que le jury du baccalauréat prend connaissance des moyennes annuelles retenues au titre des épreuves, notamment de la philosophie. Il peut procéder à une harmonisation de ces notes s'il constate qu'il existe une discordance manifeste entre elles. Pour cela, il peut s'appuyer sur des informations disponibles sur l'établissement d'origine du candidat (taux de réussite et mentions attribuées lors des trois dernières sessions du baccalauréat), les moyennes annuelles de livret scolaire des élèves de terminale des années scolaires 2017-2018 et 2018-2019 dans les enseignements comparables ainsi que les notes obtenues par les candidats des sessions 2018 et 2019 aux épreuves terminales à ces mêmes enseignements. Par ailleurs, pour accompagner les enseignants, un guide de l'évaluation dans le cadre du contrôle continu a été mis en ligne sur Éduscol au début du deuxième trimestre de l'année scolaire. Il fixe, pour chaque enseignement évalué au baccalauréat lors de l'année de terminale, la manière dont se déclinent les principes suivants : - prise en compte pour le calcul des moyennes des deux modalités d'évaluation formative et sommative ; - diversité des types d'exercices composant l'évaluation : exercices courts de vérification des connaissances, travaux en présentiel ou à distance, travaux longs ; - robutesse des moyennes garanties par un nombre minimal des notes par période et un nombre suffisant d'exercices variés. En ce qui concerne le Grand oral, cette épreuve mobilise des compétences essentielles telles que la maitrise d'une parole personnelle, structurée et argumentée ; la capacité à déployer avec clarté et conviction une réflexion personnelle, à dialoguer, à débattre ; la démonstration de la maîtrise des connaissances requises ou l'aptitude à adopter une distance critique vis-à-vis de son parcours et de son projet de formation. Pour évaluer les compétences des candidats, le jury est composé d'un enseignant de la spécialité support de l'épreuve et d'un enseignant d'une autre discipline. Le rôle de ce deuxième membre du jury est tout aussi important que celui de son collègue, en ce sens qu'il permet de vérifier que le candidat porte une parole claire et audible de tous. Dès lors, l'équilibre juste et fondamental entre le contrôle continu et les épreuves terminales permet de garantir la solennité et la valeur de l'examen du baccalauréat, malgré le contexte sanitaire qui a impacté les conditions de préparation des candidats.

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