Question de M. MANDELLI Didier (Vendée - Les Républicains) publiée le 10/06/2021

M. Didier Mandelli attire l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de la relance sur l'augmentation importante des prix du bois.
Depuis le début de la pandémie de Covid-19, le prix du bois a augmenté de plus de 232 % (chiffres de fin avril 2021) selon une étude menée par l'institut Random Lengths. Cette augmentation du prix du bois serait due aux retards de production engendrés par la crise sanitaire, ainsi qu'à l'accroissement de la demande en bois, notamment des États-Unis. En effet, selon une étude de la Federal Reserve Economic Data (FRED), le nombre de nouvelles mises en chantier aux États-Unis est le plus important depuis 2006.
Depuis 2018, les États-Unis imposent une taxe de 20 % sur le bois d'œuvre venant du Canada qui était jusque là son principal fournisseur (un tiers des approvisionnements américains). Par conséquent, la demande américaine s'est déplacée et se concentre principalement en Europe. Cette demande excessive a beaucoup réduit les stocks de bois qui sont pour beaucoup en pénurie et se reforment difficilement. Par exemple, le groupe de charpentiers français Gipen expliquait en mars 2021 dans une lettre ouverte que leurs fournisseurs de bois ont été incapables de reconstituer leurs stocks durant le dernier confinement.
C'est en réaction à cette pénurie que les prix ont rapidement augmenté. Un économiste avertit à ce propos que le marché du bois risque de devenir incontrôlable durant les prochains mois. Selon lui, pour que les prix baissent de nouveau, il faut que la demande diminue. Cependant, celle-ci est en constante augmentation, notamment car les taux d'intérêts aux États-unis sont très bas, la Federal Reserve System (FED) appliquant un taux d'intérêt entre 0,00 % à 0,25 % en 2021.
La hausse importante des prix du bois déstabilise véritablement le secteur de la construction et du bâtiment en France et pose de réelles difficultés pour ce secteur qui a subi de plein fouet la crise sanitaire.
Il souhaiterait donc connaître les solutions envisagées par le Gouvernement afin de résoudre le problème de cette hausse excessive des prix du bois.

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Réponse du Ministère de l'économie, des finances et de la relance publiée le 28/04/2022

Dans plusieurs secteurs d'activité, des entreprises font face à des augmentations conséquentes des prix de leurs approvisionnements, voire à des pénuries ou des arrêts temporaires des approvisionnements. Or, ces approvisionnements leur sont nécessaires pour exercer leur activité et honorer leurs contrats. Cette situation résulte de multiples facteurs, tels qu'une reprise économique mondiale particulièrement vigoureuse après la récession de 2020, ainsi que des difficultés sanitaires ou sociales dans certains pays fournisseurs.Aussi, en mai, le ministre de l'économie, des finances et de la relance a réuni les fédérations professionnelles représentatives du secteur. Suite à cela il a été demandé aux acheteurs publics de l'État dans les contrats de la commande publique en cours d'exécution : • de veiller, au cas par cas, à ne pas appliquer de pénalités lorsque les retards de livraison ou d'exécution sont liés aux envolées des prix des matières premières ou de pénuries d'approvisionnement des entreprises ; • quand cela est possible, d'accorder des reports de délais et de réfléchir, au cas par cas, aux autres mesures d'exécution qui permettraient d'apporter une réponse à cette situation.Les collectivités locales et les établissements publics, locaux comme nationaux, sont invités à faire de même. L'ensemble des décideurs publics sont investis dans la relance de notre économie et doivent donc participer à cette démarche de soutien à nos entreprises.Il est par ailleurs important de rappeler que les marchés qui nécessitent une part importante de matières premières soumises à de fortes évolutions des cours mondiaux, comportent obligatoirement une clause de révision de prix incluant au moins une référence aux indices officiels de fixation de ces cours.Enfin, compte tenu de la situation spécifique du secteur du bâtiment et des travaux publics, il a été demandé au ministre chargé des comptes publics de mettre en place une médiation de filière entre les différents acteurs du secteur, du producteur jusqu'au client final en passant par les transformateurs et les distributeurs. L'objectif est d'identifier les éventuels comportements abusifs, de sécuriser les approvisionnements ainsi que l'activité des entreprises. C'est ce qui a été fait lors d'une réunion le 15 juin dernier.

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