Question de M. JOMIER Bernard (Paris - SER) publiée le 08/07/2021

Question posée en séance publique le 07/07/2021

M. le président. La parole est à M. Bernard Jomier, pour le groupe Socialiste, Écologiste et Républicain. (Applaudissements sur les travées du groupe SER.)

M. Bernard Jomier. Monsieur le président, monsieur le Premier ministre, mesdames, messieurs les ministres, mes chers collègues, la semaine dernière, dans cet hémicycle, notre collègue Catherine Procaccia interrogeait le Gouvernement sur les mesures concrètes qu'il comptait prendre face à la quatrième vague, sans obtenir de réponse précise.

Depuis, la seule annonce concrète est celle d'un projet d'obligation vaccinale pour les soignants. Pour légitime qu'il puisse être, ce projet n'aura qu'une influence marginale sur l'évolution de cette quatrième vague.

Je réitère donc la question de notre collègue : quelles actions concrètes comptez-vous prendre pour protéger les Français ? Et je ne peux que vous inviter à vous référer aux projets de notre mission commune d'information destinée à évaluer les effets des mesures prises ou envisagées en matière de confinement ou de restrictions d'activités… (Applaudissements sur les travées du groupe SER et sur des travées du groupe CRCE.)


Réponse du Ministère auprès du ministre des solidarités et de la santé - Autonomie publiée le 08/07/2021

Réponse apportée en séance publique le 07/07/2021

M. le président. La parole est à Mme la ministre déléguée chargée de l'autonomie.

Mme Brigitte Bourguignon, ministre déléguée auprès du ministre des solidarités et de la santé, chargée de l'autonomie. Monsieur le sénateur Bernard Jomier, je pense que vous partagez, comme moi, la préoccupation majeure de protéger les Français durant cette crise sanitaire – personne ne peut se renvoyer la balle sur un tel sujet.

Vous connaissez le contexte actuel : le taux d'incidence du virus remonte progressivement pour atteindre aujourd'hui 24 pour 100 000. Cette augmentation s'accentue sous l'influence du variant delta, 60 % plus contagieux que le variant alpha dominant, ce qui entraîne une flambée épidémique.

La solution est à portée de main. Pour autant, le nombre de rendez-vous de vaccination est resté stable pendant plusieurs semaines, alors que nous disposons des doses et des dates. Nous notons ces derniers jours, à la suite de nos appels, une légère augmentation de la demande de rendez-vous pour une injection.

Il est impératif que cette augmentation se confirme et s'amplifie pour lutter contre le variant delta. Il faut aller se faire vacciner sans aucune hésitation : 1 700 centres de vaccination sont opérationnels, partout en France. Nous nous mobilisons sur l'ensemble du territoire, pendant tout l'été.

Nous mettons en œuvre d'importants dispositifs « d'aller vers » avec, par exemple, des centres de vaccination éphémères sur les lieux culturels, comme au festival d'Avignon ou au Printemps de Bourges, des « vaccibus » en Nouvelle-Aquitaine pour les saisonniers, des centres de vaccination mobiles dans les Landes pour aller à la rencontre des publics éloignés et des opérations spéciales en Île-de-France, comme à la Canopée des Halles ou à La Défense.

En outre, afin de faciliter la vaccination, nous avons assoupli les délais entre deux injections.

Quoi qu'on en dise, monsieur le sénateur, la vaccination, c'est la clé pour garantir notre retour à une vie normale, pour nous protéger et protéger ceux qui nous sont chers. J'appelle donc tous les Français à se faire vacciner, notamment pendant cette période estivale. (M. Alain Richard applaudit.)

M. le président. La parole est à M. Bernard Jomier, pour la réplique.

M. Bernard Jomier. Par rapport à la semaine dernière, vous annoncez une politique de « l'aller vers » en termes de vaccination. Nous pouvons le saluer, même si on n'observe encore aucune traduction concrète.

La stratégie « tester-tracer-isoler », que nous avions dû abandonner en raison du niveau trop élevé de l'épidémie, peut de nouveau être menée de manière efficace et permettre de remonter les chaînes de contamination. Nous avions bien pris note que c'était théoriquement le cas depuis le 1er juillet. Toutefois, l'effectivité de cette mesure n'est pas complète.

Le dépistage est essentiel pour limiter l'ampleur de la vague. Il faudra être prêt, à la rentrée scolaire, comme le démontre l'étude de l'ANRS Maladies infectieuses émergentes que nous avons commandée, à mettre en place un dépistage itératif pour les enfants de moins de 12 ans. Il faudra, pendant l'été, vacciner les adolescents et donc mettre en place des dispositifs spécifiques pendant les vacances. Il faudra aussi les vacciner dans les lycées et collèges, à la rentrée, comme le propose le président du Conseil d'orientation de la stratégie vaccinale, ce que refuse pourtant le ministre de l'éducation nationale.

Je vous invite bien évidemment à intensifier la vaccination, dans toutes ses dimensions, y compris l'obligation, mais aussi à ne pas négliger les autres mesures qui permettront de transformer la vague en vaguelette. (Applaudissements sur les travées du groupe SER, ainsi que sur des travées des groupes UC et Les Républicains. – M. Daniel Chasseing applaudit également.)

- page 6520

Page mise à jour le