Question de Mme ROSSIGNOL Laurence (Oise - SER) publiée le 29/07/2021

Mme Laurence Rossignol attire l'attention de M. le ministre des solidarités et de la santé sur la valorisation du métier de psychologue.

Lors de cette crise sanitaire, les psychologues se sont impliqués pour accompagner les personnes touchées par les répercussions psychologiques, immédiates et à long terme, de cette pandémie. Du fait des confinements successifs, de l'anxiété liée au virus et de l'isolement social, 75 % des psychologues constatent une augmentation de leur charge de travail.

Aujourd'hui, les psychologues ressentent un profond manque de considération, un sentiment résultant tout à la fois de l'exclusion des psychologues libéraux de la revalorisation des salaires prévue par les accords du Ségur de la santé, de l'absence de communication concernant les assises de la psychiatrie et de l'éviction des psychologues des listes des professionnels prioritaires pour les gardes d'enfants.

Bien qu'en 2017 le syndicat national des psychologues (SNP) avait réfuté l'accord portant sur les expérimentations et refusé de le signer, le Gouvernement a choisi de mettre en place des « chèques psy » ne correspondant pas à la réalité de terrain. Si le SNP est favorable au remboursement, il se positionne contre les mesures de cadrage en vigueur.
Pour obtenir leur « chèque psy », les étudiants doivent passer par un médecin généraliste, ou exerçant dans un service de santé universitaire, afin d'être orientés vers un psychologue participant au dispositif. Ils obtiendront alors trois séances renouvelables à condition d'effectuer un nouvel aller-retour chez le généraliste. Le forfait « 100% psy pour les enfants » fonctionne également sur prescription médicale. Il peut y avoir 5 à 6 étapes entre le patient et sa première consultation de psychologie. Ce système peine à fonctionner. Les personnes n'ayant pas accès à un médecin traitant ne peuvent pas bénéficier d'un remboursement pour une prise en charge psychologique, ce qui engendre une inégalité d'accès entre citoyens.
Ainsi, les professionnels montrent que s'il était possible d'accéder directement au psychologue sans passer par un médecin généraliste, tout en bénéficiant du remboursement, l'accès des populations défavorisées serait amélioré.

Enfin, les cadres régissant les séances remboursées sont qualifiés de « déconnectés de la réalité ». Alors que la durée moyenne d'une séance en France est d'une heure, le dispositif prévoit 45 minutes pour les étudiants et 30 minutes pour les enfants. Les psychologues ont besoin de temps pour mettre le patient en confiance et pour repérer les traumatismes. De plus, la tarification en vigueur ne correspond pas aux réalités de la pratique des professionnels lorsque nous la mettons en perspective avec les charges, impôts et taxes diverses pesant sur les psychologues exerçant en cabinet.

Ainsi, elle souhaiterait connaître les mesures que le Gouvernement envisage de mettre en place pour reconnaître à sa juste valeur la profession de psychologue, que cela soit sur le plan financier ou sur la considération de leurs compétences propres.

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Transmise au Ministère de la santé et de la prévention


La question est caduque

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