Question de Mme de CIDRAC Marta (Yvelines - Les Républicains) publiée le 05/08/2021

Mme Marta de Cidrac attire l'attention de Mme la ministre du travail, de l'emploi et de l'insertion sur le financement des missions locales dans le contexte sanitaire actuel.
Si le Président de la République a récemment évoqué la création d'un revenu d'engagement à destination des jeunes sans emploi ou sans formation, des interrogations subsistent quant au financement pérennes des structures chargées de l'insertion et de la réinsertion des jeunes, telles les missions locales.

Ces dernières ont été particulièrement mobilisées ces derniers mois malgré la situation sanitaire. Dans ce contexte, les crédits accordés aux missions locales ont été accrus mais sont dits « exceptionnels et non pérennes », et ne permettront pas de piloter correctement leur structure à moyen terme, alors que les conséquences économiques et sociales de la crise pourraient être durables pour les jeunes les plus en difficultés.

Par ailleurs, les objectifs négociés dans le cadre de ce que le ministère appelle « la boîte à moustaches » ne tiennent pas suffisamment compte des réalités et contraintes actuelles pesant sur les missions locales. En effet, les objectifs quant au pourcentage de jeunes ni en emploi, ni en études, ni en formation, « neither in employment nor in education or training » (NEET), à aider sur le territoire et quand au nombre de contrats d'accompagnement de parcours contractualisé d'accompagnement vers l'emploi et l'autonomie (PACEA) à signer sont inadéquats : en se fixant ces objectifs chiffrés, on compromet un accompagnement adapté de ces jeunes, car les conseillers ont trop de dossiers à suivre. Aussi, il est bon de rappeler que la majorité des jeunes qui suivent des contrats PACEA ou garantie jeunes sont des publics vulnérables qui ont besoin d'un accompagnement au-delà de deux ans, plutôt que 12 mois comme voulu par le ministère. À titre d'exemple, l'objectif d'insertion fixé par les services du ministère à la mission locale de Saint-Germain-en-Laye est de 60 % à atteindre dans l'année, alors qu'une étude interne réalisée sur 100 jeunes démontre que la durée moyenne de suivi nécessaire se situe entre 2 et 3 ans.
Les objectifs fixés aux missions locales ne peuvent occulter le bas niveau d'employabilité d'une partie de ces jeunes et la nécessité d'un suivi très renforcé étalé dans le temps.
Elle lui demande donc comment le Gouvernement compte proroger les mesures exceptionnelles à destination des missions locales tout en adaptant les financements au niveau réel d'employabilité des jeunes.

- page 4809

Transmise au Ministère du travail, du plein emploi et de l'insertion


La question est caduque

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