Question de Mme GARRIAUD-MAYLAM Joëlle (Français établis hors de France - Les Républicains) publiée le 16/09/2021

Mme Joëlle Garriaud-Maylam interroge Mme la ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation sur les lycéens français de l'étranger évincés par Parcoursup.

Comme le rappelle le journal Le Monde en ce début de mois de septembre 2021, les lycéens français de l'étranger sont les grands oubliés de Parcoursup. Les statistiques du ministère de l'enseignement supérieur sont frappantes. La différence est nette entre ces 25 000 lycéens, Français établis à l'étranger, et le reste de la cohorte. Au premier jour des résultats d'affectation, le 27 mai 2021, seuls 20 % d'entre eux avaient reçu une proposition d'admission, contre 54 % des autres lycéens. À la fin de la phase principale d'admission, le 16 juillet, le ratio ne s'est guère amélioré, avec 48 % disposant d'une réponse positive, contre 89 % des candidats scolarisés en France ou dans un lycée français géré par le réseau de l'Agence pour l'enseignement français à l'étranger (AEFE).

L'exemple d'un lycéen français ayant poursuivi un parcours en Allemagne est saisissant. En ayant obtenu l'équivalent d'une mention très bien française à son Abitur (équivalent allemand du baccalauréat français), il a reçu une réponse négative pour la plupart de ses vœux. Pire : en contactant les services de Parcoursup, il apprend qu'il ne serait « pas éligible » aux commissions d'accès à l'enseignement supérieur (CAES), pourtant chargées d'aider les candidats sans affectation, parce qu'il n'est pas titulaire du baccalauréat français. Combien d'autres cas dans ce genre qui n'auraient pas été signalés ?

Preuve que le dysfonctionnement est généralisé, une universitaire de Paris-Saclay concède au journal : « Il est arrivé qu'on fasse des erreurs, notamment avec des candidats venus d'Allemagne. Après avoir recalculé manuellement les notes sur 20, nous avons réintégré certains d'entre eux. » C'est-à-dire que les notes de ces élèves, calculées sur 15 en Allemagne, ont été prises en compte comme s'il s'agissait de notes sur 20. Et ce n'est sans doute qu'un exemple parmi tant d'autres, la partie émergée de l'iceberg.

Certes nous connaissons tous l'excellence de notre réseau AEFE à l'étranger, mais elle souhaite rappeler que beaucoup de ses établissements restent inaccessibles à nombre de jeunes Français de l'étranger, soit du fait de leur coût (beaucoup de familles de la classe moyenne n'ayant pas accès aux bourses) soit du fait de l'éloignement géographique (à titre d'exemple, il n'existe aucun lycée AEFE au Royaume-Uni en-dehors de Londres).

Elle souhaiterait connaître les mesures qu'elle compte prendre pour améliorer la plateforme de Parcoursup et valoriser la mobilité internationale, afin que les lycéens français à l'étranger soient traités à égalité avec leurs compatriotes sur le territoire national.

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Transmise au Ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche


La question est caduque

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