Question de Mme ESTROSI SASSONE Dominique (Alpes-Maritimes - Les Républicains) publiée le 23/09/2021

Mme Dominique Estrosi Sassone interroge M. le ministre des solidarités et de la santé à propos des mesures qu'il entend prendre pour lutter contre les punaises de lit.
Selon les études, 4,7 millions de Français ont été touchés par les punaises de lit, soit 7 % de la population. La chambre syndicale de désinfection, désinsectisation et dératisation (CS3D) note même une augmentation des interventions de ses professionnels de 76% en 2020.
En effet, l'interdiction de l'utilisation de l'insecticide DDT efficace mais nocif pour la santé a permis à ces nuisibles de réinfester les logements. Si d'autres traitements existent, ils sont longs, en moyenne deux mois, et surtout ils coûtent chers, environ 1 249 euros selon une étude de février 2021 comprenant un protocole de traitement chimique, mécanique, thermique, la congélation des objets et des effets personnels plus la détection canine.
Lorsque la présence de punaises de lit est détectée dans un logement, l'orientation vers un professionnel fiable, honnête et efficace n'est pas facile et bien souvent, les informations trouvées dépendent de sites Internet sans garantie de succès.
Au début du mois de juillet 2021, un coordinateur interministériel a été nommé pour la lutte contre les punaises de lit qui a en outre été inscrite dans le 4ème plan national santé-environnement signifiant que le Gouvernement a pris acte de la gravité de cette menace pour la santé des Français.
Elle lui demande quels moyens d'action il entend donner et comment il entend épauler les foyers touchés et freiner la diffusion qui se propage aux logements, aux infrastructures publiques (hôpitaux, résidences universitaires), aux établissements touristiques ou aux maisons de retraite. Elle voudrait savoir s'il compte créer un agrément sanitaire pour les professionnels comme le recommande la CS3D, si un accompagnement financier est prévu et si une campagne d'information sera réalisée afin d'informer la population des conséquences de la présence de punaises de lit.

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Réponse du Ministère des solidarités et de la santé publiée le 09/12/2021

Les punaises de lit constituent effectivement une préoccupation croissante. Elles comptent parmi les plus anciens parasites ubiquitaires de l'homme. En recrudescence dans le monde entier, elles sévissent également en France, leur essor paraissant favorisé, entre autres, par les voyages et l'engouement pour le commerce de seconde main. Si, en l'état actuel des connaissances, leurs piqûres ne présentent pas de risque de transmission d'agents infectieux, les manifestations cutanées liées aux piqûres peuvent constituer une réelle gêne pour les personnes atteintes. Elles occasionnent plus de 70 000 consultations par an auprès de médecins généralistes selon une étude du réseau Sentinelle financée par le ministère chargé de la santé. Ce sujet d'importance est pris en compte par le Gouvernement depuis plusieurs années. Le ministère chargé de la santé a fait réaliser dès 2015 par le centre national des vecteurs un document de référence pour la lutte contre les punaises de lit. Les agences régionales de santé, régulièrement sollicitées, diffusent de l'information, aussi bien pour la prévention que pour le traitement des infestations. En 2020, le ministère chargé du logement a renforcé la lutte contre les punaises de lit par un plan d'action gouvernemental mettant notamment en œuvre le site Stop-punaises. A la suite de cette mobilisation, le rapport de Madame la députée Cathy Racon-Bouzon a conforté la nécessité de renforcer la lutte contre les punaises de lit. Le Gouvernement entend développer une stratégie globale et cohérente de lutte contre les infestations par les punaises de lit qui pourrait trouver sa traduction concrète dans une feuille de route interministérielle abordant ce problème dans ses multiples composantes. Pour disposer d'une expertise scientifique actualisée sur ce sujet, les ministères chargés de la santé et de l'environnement ont déjà saisi l'agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail.

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