Question de M. PIEDNOIR Stéphane (Maine-et-Loire - Les Républicains) publiée le 28/10/2021

Question posée en séance publique le 27/10/2021

M. le président. La parole est à M. Stéphane Piednoir, pour le groupe Les Républicains. (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains, ainsi que sur des travées du groupe UC.)

M. Stéphane Piednoir. Monsieur le ministre délégué aux comptes publics, je m'interroge : faut-il y voir l'horizon d'un agenda électoral prochain ou un effet du réchauffement climatique ? Toujours est-il que, cette année, Noël tombe en octobre. (Sourires sur les travées du groupe Les Républicains.)

Dans la droite ligne du « quoi qu'il en coûte » jupitérien, il n'est quasiment pas une seule journée sans annonce gouvernementale dûment accompagnée d'un chèque à destination d'une partie de nos concitoyens.

Chèque énergie, bouclier tarifaire, indemnité inflation : en l'espace de deux mois, vous avez ajouté près de 12 milliards d'euros de dépenses supplémentaires à un déficit public qui s'élève déjà pourtant à plus de 3 000 milliards d'euros, c'est-à-dire 45 000 euros par Français.

Je n'ignore pas que ces mesures sont bienvenues dans les foyers français, en particulier chez ceux qui ont l'habitude de gérer leur budget à l'euro près, mais vous n'éteindrez pas leur mécontentement à coups de mesures ponctuelles. Les Français sont lucides, ils ne sont pas dupes, s'agissant, notamment, du poids de cette dette et de la bombe à retardement que celle-ci représente.

Alors, monsieur le ministre, face à cette multiplication d'aides ponctuelles, pouvez-vous nous indiquer si le Gouvernement a une stratégie de dépenses publiques ? Plus difficile : quelle sera sa méthode pour assainir les comptes publics ? (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)


Réponse du Ministère auprès du ministre de l'économie, des finances et de la relance - Comptes publics publiée le 28/10/2021

Réponse apportée en séance publique le 27/10/2021

M. le président. La parole est à M. le ministre délégué chargé des comptes publics.

M. Olivier Dussopt, ministre délégué auprès du ministre de l'économie, des finances et de la relance, chargé des comptes publics. Monsieur le sénateur Piednoir, vous interrogez le Gouvernement sur deux points.

S'agissant, tout d'abord, de sa réaction face à l'augmentation des prix de l'énergie, vous avez raison de la rappeler, car nous l'assumons totalement. Nous avons d'abord mis en œuvre un chèque énergie spécifique pour les 5,8 millions de foyers les plus fragiles, à hauteur de 100 euros en plus du chèque énergie habituel, afin de faire face à l'augmentation du prix du gaz et de l'électricité.

Nous avons ensuite proposé à l'Assemblée nationale, qui l'a adopté, un bouclier tarifaire permettant de limiter à 4 % l'augmentation du prix de l'électricité pendant tout l'hiver, mais aussi de plafonner les prix du gaz au tarif du mois d'octobre, afin de protéger le pouvoir d'achat des ménages.

Enfin, face à une inflation plus générale, nous déployons une indemnité inflation de 100 euros pour environ 40 millions de Français, de la manière la plus simple qui soit, puisqu'elle n'aura pas à être demandée et que tout Français gagnant moins de 2 000 euros net par mois en bénéficiera.

Ces mesures sont des mesures de protection du pouvoir d'achat et d'accompagnement de la reprise, face à une tension inflationniste liée à cette reprise économique française, européenne et mondiale. Elles sont utiles, et vous avez vous-même rappelé qu'elles étaient bienvenues pour les ménages concernés.

Pour ce qui concerne les finances publiques, lorsque nous avons répondu à la crise, nous avons fait le choix du « quoi qu'il en coûte », ce qui s'est traduit par une dégradation du déficit à hauteur de 9,1 % en 2020.

Je puis vous assurer, monsieur le sénateur, qu'après toutes les annonces que vous avez rappelées, après toutes les décisions bienvenues pour les Français qu'a annoncées le Président de la République, le déficit public de la France en 2022 sera limité à 5 %. C'est encore beaucoup, certes, mais vous conviendrez avec moi que c'est presque la moitié du déficit exceptionnel de 2020, lié à la crise.

Quant à la dette, nous craignions qu'elle n'atteigne 120 % du PIB. Elle sera finalement limitée à 114 %, en raison, notamment, de la qualité et de la force de la reprise économique.

Nous avons proposé, avec Bruno Le Maire, de revoir le niveau de croissance à 6,25 %. C'est par la croissance, par l'activité, par la richesse produite que nous saurons faire face à cette crise et amortir la dette liée à cette période exceptionnelle. (Applaudissements sur les travées du groupe RDPI. – M. Bernard Fialaire applaudit également.)

M. le président. La parole est à M. Stéphane Piednoir, pour la réplique.

M. Stéphane Piednoir. Monsieur le ministre des déficits publics (Sourires ironiques et applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.), vous répondez à une partie de ma question, mais vous ne répondez pas sur le fond, sur les mesures structurelles, sur les renoncements coupables durant les deux derniers quinquennats, du fait de majorités que vous incarnez vous-même parfaitement, sur la réforme de l'État, sur la politique énergétique de notre pays. Il s'agit là de mesures de long terme et je ne vois pas, dans votre réponse, d'équivalent en ce sens. (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)

- page 9606

Page mise à jour le