Question de M. GENET Fabien (Saône-et-Loire - Les Républicains-R) publiée le 28/10/2021

M. Fabien Genet attire l'attention de M. le ministre de l'Europe et des affaires étrangères sur la levée du blocus de la bande de Gaza.
Le territoire de Gaza est une enclave palestinienne entre la mer Méditerranée, Israël et l'Égypte où vivent près de 2 millions d'habitants dont la majorité sont des réfugiés palestiniens chassés de leurs foyers par l'armée israélienne en 1948.
Depuis 2007, le gouvernement israélien pratique une politique de blocus de la bande de Gaza qui a des conséquences désastreuses tant au niveau économique, sanitaire que social.
Depuis quatorze années de blocus, la situation continue de se dégrader et la population ne dispose plus d'accès indépendant à son espace aérien et à une partie de son espace maritime.
La circulation des Palestiniens est largement contrôlée, tout comme l'approvisionnement de certains produits essentiels comme les médicaments, créant une pénurie chronique dans les hôpitaux de la ville de Gaza.
Face à cette politique d'encerclement des territoires palestiniens par les autorités israéliennes, aucun horizon de paix ne semble possible, favorisant le désespoir de la population.
Dans ce contexte, l'organisation des nations unies (ONU) et de nombreuses organisations non gouvernementales (ONG) internationales appellent de manière unanime à mettre fin à ce blocus dont rien ne saurait justifier le maintien.
Il lui demande de lui indiquer précisément les initiatives que le Gouvernement français compte prendre pour favoriser l'émergence de solutions à même d'améliorer la situation à Gaza, tout en garantissant la sécurité d'Israël.

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Réponse du Ministère de l'Europe et des affaires étrangères publiée le 20/01/2022

La France a exprimé sa grave préoccupation face à l'escalade de tensions, en mai dernier, entre la bande de Gaza et Israël et salué la cessation des hostilités intervenue le 21 mai 2021, qui a interrompu un cycle de violences dont le bilan humain fût lourd pour les populations civiles. Cette cessation des hostilités a été le fruit d'efforts diplomatiques collectifs auxquels la France a pris toute sa part, en coordonnant ses efforts bilatéraux avec les États-Unis, l'Egypte et la Jordanie. Ce dernier conflit a encore aggravé les conditions de vie de la population de la bande de Gaza et y a accentué la crise humanitaire structurelle que connaît ce territoire. La France est pleinement engagée pour contribuer à la réponse à cette crise humanitaire et à l'amélioration des conditions de vie de la population de Gaza. C'est dans cet objectif que le directeur du centre de crise et de soutien du ministère de l'Europe et des affaires étrangères et le consul général de France à Jérusalem se sont rendus le 27 mai dernier dans la bande de Gaza pour y évaluer les besoins humanitaires. Ce déplacement s'inscrit dans le cadre d'un engagement additionnel de plusieurs millions d'euros de la France, visant à répondre aux besoins humanitaires les plus urgents, en particulier dans la bande de Gaza. Il s'agit de répondre aux besoins des familles les plus vulnérables, de soutenir des actions en matière de santé, de mettre en œuvre des projets d'aide alimentaire et de répondre à l'appel humanitaire d'urgence des Nations unies. La France s'appuie, dans cette perspective, sur les ONG françaises et internationales, le CICR et les agences compétentes des Nations unies. La France est également engagée à travers l'action de l'Institut français de Gaza, seul centre culturel étranger présent sur ce territoire. Au-delà de l'urgence humanitaire, il est indispensable de travailler à une solution durable pour Gaza. Cela passe d'une part par la levée du blocus, dans le respect des préoccupations de sécurité d'Israël, et d'autre part par la réconciliation inter-palestinienne et le retour de l'Autorité palestinienne à Gaza. La France appelle l'ensemble des parties à prendre leurs responsabilités en ce sens. Enfin, la question de Gaza ne peut être séparée de celle du règlement du conflit israélo-palestinien dans son ensemble. L'escalade de mai dernier a souligné la nécessité d'une relance d'un processus politique crédible, dans le cadre du droit international et sur la base de la solution des deux États, sans laquelle les cycles de violences se répèteront. La France est déterminée à jouer pleinement son rôle dans ces efforts, comme elle l'a fait au cours des derniers mois, en particulier avec l'Allemagne, l'Egypte et la Jordanie, que nous avons réuni à Paris à cette fin, en mars dernier, à niveau ministériel.

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