Question de Mme DELATTRE Nathalie (Gironde - RDSE) publiée le 04/11/2021

Question posée en séance publique le 03/11/2021

M. le président. La parole est à Mme Nathalie Delattre, pour le groupe du Rassemblement Démocratique et Social Européen. (Applaudissements sur les travées du groupe RDSE et sur des travées du groupe UC.)

Mme Nathalie Delattre. Monsieur le ministre de l'agriculture et de l'alimentation, la mission d'information sur l'enseignement agricole, impulsée par le groupe RDSE, et dont j'ai été la rapporteure aux côtés du président Jean-Marc Boyer (Exclamations admiratives sur les travées du groupe Les Républicains. – M. Bruno Sido applaudit.), a rendu ses conclusions, après de nombreux déplacements sur le terrain et de nombreuses auditions.

Un trait caractéristique résume nos impressions : le dynamisme.

Le dynamisme des apprenants, avec lesquels nous avons échangé : ils sont porteurs d'envie et d'espoir pour notre agriculture, mais aussi plus largement pour la vitalité des territoires ruraux.

Le dynamisme des personnels, qui ont toujours à cœur d'innover et de délivrer un enseignement d'excellence, comme le démontrent les résultats obtenus lors des examens, les meilleurs de toutes les filières.

Le dynamisme des responsables des différentes fédérations d'enseignement, qui s'efforcent d'adapter constamment le réseau aux défis comme aux contraintes, notamment aux contraintes budgétaires, celles-là mêmes que le Sénat avait jugées l'an dernier excessives, jusqu'à voter contre le budget proposé au projet de loi de finances (PLF).

Au terme de ce travail, nous sommes plus que jamais convaincus que l'enseignement agricole, qui doit impérativement rester dans votre giron, monsieur le ministre, est l'outil indispensable pour nos filières agricole et alimentaire, pour nos jeunes, pour nos terroirs, en métropole comme dans les outre-mer.

Pourtant, cet outil remarquable est aujourd'hui fragilisé, par les contraintes budgétaires, par l'agribashing, parce qu'il n'est pas assez valorisé par le système d'orientation et qu'il souffre d'une réelle concurrence avec l'éducation nationale, parce que nos agriculteurs n'ont pas encore une juste rémunération.

Nous estimons que l'enseignement agricole a besoin de perspectives nouvelles, d'un véritable projet stratégique et de moyens à la hauteur des enjeux. Vous avez annoncé certaines réformes, nous le reconnaissons, mais nous souhaitons que vous alliez plus loin. Saisissez-vous des 45 propositions de notre rapport pour offrir des perspectives de long terme à l'enseignement agricole ! Nos jeunes le méritent, l'avenir de notre agriculture en dépend.

Monsieur le ministre, pouvez-vous nous faire part aujourd'hui de vos intentions ? (Applaudissements sur les travées du groupe RDSE, ainsi que sur des travées des groupes UC et Les Républicains.)


Réponse du Ministère de l'agriculture et de l'alimentation publiée le 04/11/2021

Réponse apportée en séance publique le 03/11/2021

M. le président. La parole est à M. le ministre de l'agriculture et de l'alimentation.

M. Julien Denormandie, ministre de l'agriculture et de l'alimentation. Madame la présidente Nathalie Delattre, permettez-moi d'abord de vous remercier pour votre rapport, à la fois pour sa qualité et pour son contenu. (Murmures sur plusieurs travées.) Je remercie également le président Boyer et l'ensemble de vos collègues – je les sais nombreux –, qui ont énormément œuvré à sa réalisation.

Le Gouvernement partage pleinement votre vision (Murmures accentués sur plusieurs travées.), exprimée dans ce rapport : l'enseignement agricole est un atout, une chance, une pépite qu'il nous faut absolument préserver dans notre République. Cet enseignement agricole doit toujours rester, vous l'avez dit, dans le giron du ministère de l'agriculture et de l'alimentation.

Soyez assurée, madame la présidente, que nous allons analyser vos 45 propositions avec beaucoup de détermination et que nous allons mettre en œuvre un maximum de ces propositions. (On siffle un air de pipeau à gauche.)

Certaines d'entre elles sont déjà d'ailleurs en application, vous l'avez évoqué dans votre question, du fait de la politique que je mène à la tête de ce ministère. (Mêmes mouvements.)

C'est d'autant plus important que, vous le savez et vous l'avez dit, mesdames, messieurs les sénateurs, de nombreux défis se présentent devant nous.

Il y a celui du renouvellement des générations ; celui des dynamiques d'orientation, une question sur laquelle nous travaillons beaucoup avec Jean-Michel Blanquer, ministre de l'éducation nationale ; celui sur le contenu des formations, et vous faites à cet égard des propositions très précises sur la façon d'inclure des formations, y compris dans les domaines économique et de gestion, qui sont très importants ; celui sur les moyens.

Je tiens à vous informer, madame la présidente, nous aurons l'occasion d'en débattre dans les prochains jours, que, en ce qui concerne le schéma d'emploi, nous avons énormément évolué. Le schéma d'emploi initial prévoyait une réduction de 110 ETP (équivalents temps plein). Grâce à la hausse de 16 ETP dans l'enseignement supérieur agricole, la réduction dans l'enseignement technique agricole ne sera finalement que de 16 ETP. Bref, à l'échelle de la mission, c'est neutre.

Enfin, je voudrais partager avec vous une très bonne nouvelle, en lien avec le dynamisme que vous venez d'évoquer : l'année 2021 a été une année record sur les apprentis et le nombre d'apprenants à la rentrée de cette année est encore en augmentation. Nous le devons à l'ensemble des actions collectives que nous menons, dont celle de cette assemblée, et je vous en remercie. (Applaudissements sur les travées du groupe RDPI, ainsi que sur des travées des groupes RDSE et UC. – Mme Colette Mélot applaudit également.)

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