Question de Mme DESEYNE Chantal (Eure-et-Loir - Les Républicains) publiée le 09/12/2021

Question posée en séance publique le 08/12/2021

M. le président. La parole est à Mme Chantal Deseyne, pour le groupe Les Républicains. (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)

Mme Chantal Deseyne. Ma question s'adresse à M. le Premier ministre.

Monsieur le Premier ministre, les centres de vaccination gérés par les maires ont parfaitement rempli leur rôle et ont permis de vacciner tous les Français qui le souhaitaient.

L'annonce de la troisième dose a aussitôt entraîné une reprise de l'activité de ces centres. Or, à ce jour, beaucoup d'entre eux n'ont plus de créneaux disponibles avant la mi-janvier, et ce faute de vaccins et de personnels soignants en nombre suffisant.

C'est le moment que vous avez choisi pour annoncer, sans aucune concertation avec les maires et en parfaite méconnaissance des impératifs logistiques auxquels ils sont confrontés, que les personnes âgées de plus de 65 ans pouvaient se rendre dans les centres de vaccination sans rendez-vous, et ce dès le lendemain de votre annonce.

Bien sûr, je me réjouis de l'intérêt que les Français portent à cette troisième dose de vaccin, mais encore faut-il organiser cette nouvelle campagne !

Dès hier, de nombreux Français de plus de 65 ans ont répondu un peu partout en France à votre appel : ils se sont présentés sans rendez-vous, mais n'ont pas pu être vaccinés…

Les maires et les collectivités ont toujours joué le jeu dans le cadre de la gestion de la crise. Or ils sont considérés comme la dernière roue du carrosse. Ce n'est pas correct !

Monsieur le Premier ministre, on a véritablement le sentiment que vous n'avez tiré aucun enseignement de vos erreurs : Paris décide toujours aussi seul ! On aurait pu penser que le Gouvernement allait enfin maîtriser ses annonces et engager une concertation avec les élus locaux et les personnels de santé qui mettent en œuvre au quotidien la vaccination sur le terrain. Il n'en est manifestement rien.

Qu'avez-vous à dire aux maires qui sont confrontés à la situation inacceptable que vous avez créée ? (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains. – Mme Laurence Cohen applaudit également.)

M. Jean-François Husson. Compliqué de répondre !


Réponse du Ministère des solidarités et de la santé publiée le 09/12/2021

Réponse apportée en séance publique le 08/12/2021

M. le président. La parole est à M. le ministre des solidarités et de la santé.

M. Olivier Véran, ministre des solidarités et de la santé. Madame la sénatrice, je n'imagine pas une seule seconde que vous nous reprochiez de vacciner trop vite les Français ! (Huées sur les travées du groupe Les Républicains.)

Je ne vous ai pas entendue saluer l'effort des 60 000 professionnels de santé libéraux qui contribuent chaque jour à la vaccination des Français, l'effort de ces dizaines de milliers de professionnels qui agissent au quotidien pour protéger les Français dans les 1 300 centres de vaccination – nous avons déjà rouvert 200 centres en moins de deux semaines.

Madame la sénatrice, le Premier ministre et moi-même l'avons dit lorsque nous avons lancé cette nouvelle campagne de rappel : il n'y aura pas 20 millions de créneaux disponibles du jour au lendemain, mais n'ayez aucune inquiétude, ils le seront en l'espace de quatre semaines pour tous les Français qui en ont besoin. Progressivement, quelque 500 000, 600 000 ou 700 000 nouveaux créneaux seront ouverts par jour.

Grâce à votre question, madame la sénatrice, je peux le redire avec la plus grande clarté à nos concitoyens : si vous vous êtes connecté à une plateforme et n'êtes pas parvenu à trouver un créneau de vaccination près de chez vous avant le mois de février ou de mars, n'ayez aucune inquiétude, car, dans les prochains jours, en vous reconnectant, vous trouverez des créneaux beaucoup moins lointains.

Mme Laurence Cohen. Ce n'est pas vrai !

M. Olivier Véran, ministre. Le Premier ministre a annoncé que 8 millions de créneaux supplémentaires seraient disponibles en plus des 7 millions de créneaux déjà ouverts pour le mois de décembre.

Tous les Français qui devront de nouveau être vaccinés pour bénéficier d'une prolongation de leur passe sanitaire, que ce soit avant le 15 décembre pour les Français âgés de plus de 65 ans ou avant le 15 janvier de l'année prochaine pour les Français de moins de 65 ans dont la dernière injection ou la dernière infection date de plus de cinq mois – tous les Français ne sont donc pas encore concernés par cette campagne –, trouveront des créneaux de vaccination en ville ou dans les centres.

Oui, madame la sénatrice, les centres de vaccination font face à un afflux. Alors, merci à eux, parce qu'ils tiennent !

Pour répondre à votre remarque sur la concertation, je vous indique que, demain, comme je le fais chaque semaine, je réunirai en visioconférence l'ensemble des acteurs participant à cette campagne de vaccination, y compris les représentants des élus locaux, lesquels nous disent que c'est dur, mais qu'ils tiennent et qu'ils savent pourquoi ils le font ! (Applaudissements sur les travées du groupe RDPI.)

M. Jacques Grosperrin. Ils sont débordés !

M. le président. La parole est à Mme Chantal Deseyne, pour la réplique.

Mme Chantal Deseyne. Merci de votre réponse, monsieur le ministre. Je me réjouis tout comme vous que les Français adhèrent à la vaccination. Ne me prêtez donc pas des propos que je n'ai pas tenus !

À titre d'exemple, dans ma ville, à Dreux, nous avons atteint 1 000 injections par jour grâce à une organisation millimétrée. Alors laissez les maires faire ce qu'ils savent faire. (M. Bruno Sido applaudit.) Ils savent organiser leurs centres, bien qu'ils aient peu de soutien et peu d'aides financières de la part du Gouvernement. (Bravo ! et applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains, ainsi que sur des travées du groupe CRCE.)

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