Question de M. DÉTRAIGNE Yves (Marne - UC) publiée le 02/12/2021

M. Yves Détraigne souhaite appeler l'attention de M. le ministre des solidarités et de la santé sur la nécessité de mieux faire connaître et reconnaître la broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO).
Cette pathologie est responsable de près de 17 000 décès par an et touche environ 4,5 à 5,5 millions de Français. Aussi, depuis 2017, santé respiratoire France, la fédération française des associations et amicales d'insuffisants respiratoires (FFAAIR), la fondation du souffle, la société de pneumologie de langue française (SPLF) et la fédération française de pneumologie (FFP) travaillent à sa reconnaissance. Elles ont ainsi rédigé un livre blanc « Faire de la BPCO une urgence de santé publique » en vue d'améliorer la reconnaissance de cette pathologie et d'améliorer la prise en charge des patients.
Après 4 ans de mobilisation et à l'occasion de la journée mondiale de la BPCO de novembre 2021, elles présentent un rapport « Faire de la BPCO une urgence de santé publique : quelles avancées sur le quinquennat 2017-2022 ? » pour évaluer les évolutions déjà réalisées et identifier les perspectives d'actions pour 2022 et au-delà.
Aujourd'hui, elles s'inquiètent que les progrès obtenus restent très en deçà des besoins des patients, notamment en raison d'un soutien politique insuffisant. Elles demandent des mesures plus fortes, notamment l'organisation d'une campagne de communication nationale annuelle sur la BPCO, la mise en place d'un parcours pilote de repérage-détection-diagnostic en s'appuyant sur les professionnels de santé de 1ère ligne ou encore le renforcement de l'accès des patients à des dispositifs thérapeutiques efficaces, notamment en matière de réadaptation respiratoire, afin d'améliorer leur prise en charge.
Considérant que la BPCO reste une pathologie méconnue, grave, handicapante voire mortelle sans une prise en charge adaptée, il lui demande de quelle manière il entend répondre aux associations susmentionnées et à leurs propositions.

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Réponse du Ministère des solidarités et de la santé publiée le 24/02/2022

La prévention de la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) repose principalement sur la lutte contre le tabagisme et le tabac reste le principal facteur de risque de BPCO (85 %). La BPCO est une maladie fréquente qui peut être dépistée par les médecins généralistes équipés d'un spiromètre et formés à son utilisation.  La spirométrie a un rôle central pour le diagnostic de la BPCO et le rôle des professionnels de santé est essentiel pour questionner systématiquement leur patient sur leur consommation de tabac et sensibiliser les fumeurs aux risques liés à cette consommation. La Haute autorité de santé (HAS) recommande dans son guide sur le « parcours du patient BPCO [https://www.ameli.fr/medecin/actualites/ameliorer-la-prise-en-charge-des-patients-ayant-une-bronchopneumopathie-chronique-obstructive] » du 31 janvier 2020, l'utilisation d'un questionnaire, mis à disposition des professionnels, pour repérer précocement les patients à risque de BPCO et les premiers symptômes de BPCO. Une campagne de communication nationale de Santé publique France (SpF) consacrée au tabac et à la BPCO a été réalisée en 2019 pour renforcer l'information des patients et des professionnels de santé avec un dossier sur la BPCO sur le site de SpF. Une page sur le site internet de l'assurance maladie est dédiée à la BPCO (bronchopneumopathie chronique obstructive) | ameli.fr | Assuré) et à l'organisation de la prise en charge dans le cadre du suivi en ville après exacerbation de BPCO. (https://www.ameli.fr/medecin/exercice-liberal/memos/suivi/suivi-ville-exacerbation-bpco) Enfin, les mesures du programme national de lutte contre le tabac 2018-2022 portent la volonté du Gouvernement de réduire de façon drastique le tabagisme. Les mesures mises en œuvre sont, à titre d'exemple, l'augmentation du prix du tabac, le remboursement des traitements de substitution nicotinique (TSN) sans avance de frais, l'élargissement des prescripteurs de traitements de substitution nicotiniques aux infirmiers, aux masseurs- kinésithérapeute, aux chirurgiens-dentistes, et aux médecins du travail. Ces mesures conduisent à une baisse de la prévalence du tabagisme en France et à la prévention de la BPCO. Par ailleurs, des expérimentations dans le cadre de l'article 51 ont vocation à améliorer l'accès à la réhabilitation respiratoire (RR) notamment en ville et à domicile en articulation avec les soins de suite et de réadaptation (SSR) afin de maintenir les changements de comportements favorables aux patients BPCO, comme à titre d'exemple PARTN'AIR et AIR+R – Programmes de réhabilitation respiratoire coordonnés au domicile porté par les associations Partn'Air (Toulouse) et Air+R (Montpellier) et RR TÉLÉDOM-Réadaptation - Respiratoire à Domicile en présentiel (RRDom) couplée à la Télé Réadaptation (TÉLÉRR) - Haut de France.

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