Question de Mme GARNIER Laurence (Loire-Atlantique - Les Républicains) publiée le 27/01/2022

Question posée en séance publique le 26/01/2022

M. le président. La parole est à Mme Laurence Garnier, pour le groupe Les Républicains. (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)

Mme Laurence Garnier. Ma question s'adresse à M. le ministre de l'intérieur.

Monsieur le ministre, Nantes a connu le week-end dernier un nouveau déferlement de violence urbaine. Vous avez annoncé hier l'engagement d'une procédure de dissolution du groupuscule d'ultragauche « Nantes révoltée » ; nous vous l'avions demandé avec la présidente de région et la députée de Nantes. C'est une bonne nouvelle. Je vous en remercie.

Je vous ai écouté attentivement hier à l'Assemblée nationale. Permettez-moi de vous corriger. Vous faites débuter ces violences à la loi Travail. À tort ! Les violences ont commencé avec le projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes. (Mme Valérie Boyer applaudit.) Depuis, Nantes est devenue la capitale des manifestations ultraviolentes. Vous avez cédé aux zadistes en renonçant à l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, donnant raison aux ultraviolents et envoyant le message politique irresponsable que la violence paye dans notre pays ! (Très bien ! sur des travées du groupe Les Républicains.)

Je rappelle également que 95 % des manifestations à Nantes ne sont pas déclarées. Cela aussi, nous le dénonçons depuis des années. Ajoutez à cela la complaisance d'élus locaux encourageant l'ultragauche, qui défile aux cris de « Mort aux flics », et vous avez à Nantes le résultat que chacun connaît.

Monsieur le ministre, pourquoi avez-vous attendu d'être à deux mois de l'élection présidentielle pour dissoudre un groupuscule qui détruit Nantes depuis des années ? (Bravo ! et applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains. – Mme Sonia de La Provôté, MM. François Bonneau, Alain Cazabonne et Pierre-Antoine Levi applaudissent également.)


Réponse du Ministère de l'intérieur publiée le 27/01/2022

Réponse apportée en séance publique le 26/01/2022

M. le président. La parole est à M. le ministre de l'intérieur.

M. Gérald Darmanin, ministre de l'intérieur. Madame la sénatrice, je vous remercie de m'avoir remercié d'engager une procédure de dissolution à l'égard du groupe concerné.

M. François Bonhomme. Mieux vaut tard que jamais…

M. Gérald Darmanin, ministre. D'ailleurs, la première à m'avoir félicité est votre présidente de région, qui a salué le courage du Gouvernement ; comme vous l'avez citée, j'imagine que votre démarche est concertée.

Je le rappelle, si nous n'avons pas pris une telle décision plus tôt, c'est parce qu'il a fallu attendre l'adoption de la loi Séparatisme (loi du 24 août 2021 confortant le respect des principes de la République), qu'une grande partie de votre groupe n'a pas votée, pour disposer des moyens juridiques permettant de le faire. (MM. Martin Lévrier, Joël Guerriau et André Guiol applaudissent.)

Madame la sénatrice, depuis que nous sommes en responsabilité, quinze groupes d'ultragauche, d'ultradroite ou islamistes – en majorité, ce sont des groupes islamistes – ont été dissous. Depuis que je suis ministre de l'intérieur, sous l'autorité du Premier ministre, je formule une proposition de dissolution quasiment tous les quinze jours. Les groupes en question ne sont pas apparus avec la loi El Khomri. Ils existent, selon les cas, depuis 2002, 2004, 2016, voire depuis 1995.

Nous avons agi en respectant le droit, sur la base d'une loi votée après une discussion sur la liberté d'association, qui a été difficile, y compris avec votre groupe, madame la sénatrice. Je ne vous reprocherai pas tous les termes que j'ai entendus ici…

Mais je me réjouis de disposer aujourd'hui des armes qui me permettent, en tant que ministre de l'intérieur, de proposer des dissolutions. Celles-ci ont systématiquement été validées par le Conseil d'État.

Selon vous, nous aurions cédé à Notre-Dame-des-Landes et ce serait la cause des difficultés que nous connaissons aujourd'hui. Dans ce cas, je me demande bien pourquoi nous avons hérité de ce dossier, qui n'avait jamais été réglé en trente ans ! (Applaudissements sur les travées du groupe RDPI. – MM. Alain Cazabonne, André Guiol et Jean-Paul Prince applaudissent également.)

M. le président. La parole est à Mme Laurence Garnier, pour la réplique.

Mme Laurence Garnier. Monsieur le ministre, la réalité, vous la connaissez. Vous avez laissé Nantes s'enfoncer dans la violence. (Exclamations sur les travées du groupe RDPI.) Les Nantais ne sont pas dupes de telles manœuvres. Ils savent pertinemment que vous ne rattraperez pas en deux mois ce que vous n'avez pas fait pendant cinq ans. (Bravo ! et applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)

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