Question de M. BENARROCHE Guy (Bouches-du-Rhône - GEST) publiée le 10/02/2022

M. Guy Benarroche attire l'attention de M. le Premier ministre sur le projet du tracé de la ligne à grande vitesse (LGV) Montpellier-Perpignan. Alors que le Sénat a débattu récemment du thème « Quelle politique ferroviaire pour assurer un maillage équilibré du territoire ? », le développement du ferroviaire reste un objectif majeur pour la transition écologique. Le projet du tracé LGV Montpellier-Perpignan est « dans les tuyaux » depuis 30 ans, porté et défendu par les élus locaux. La signature récente du protocole de financement marque le début réel de la mise en œuvre de ce projet. Pourtant, il s'étonne du tracé retenu, qui ne semble pas cohérent dans sa justification socio-économique et écologique du projet d'autant plus qu'il se base sur des données absentes, ou non actualisées et n'intègre pas dans sa totalité les conclusions de l'autorité environnementale, L'absence d'aménagements entre Montpellier et Sète est un mauvais signal pour les habitants du bassin de Thau. Il n'apporte absolument aucun avantage au territoire traversé allant jusqu'à mettre en danger l'étang de Thau, et sacrifie des richesses patrimoniales et environnementales considérables. Où est la compensation par des garanties de maintien de dessertes de train à grande vitesse (TGV) pour Sète et Agde ? La phase Béziers-Perpignan doit être réétudiée en urgence avec une solution mixte voyageurs-fret, sans gare nouvelle, sans quoi ce projet serait une agression frontale des objectifs de la transition écologique ; il paraît incohérent de créer une nouvelle ligne sans la rendre mixte sur son intégralité pour un réel développement du territoire, voire un objectif plus grand et à la hauteur de l'urgence climatique, un réel ferroutage de l'Espagne à Paris en passant par Perpignan. Pourtant, si le Premier ministre a revendiqué sa volonté de mettre en œuvre le projet, le rendant même « irrémédiable », il a affirmé que la mixité de la ligne Béziers-Perpignan « n'est pas prévue et nous n'avons pas rouvert de discussions sur ce sujet avec les collectivités qui financent et la SNCF » De manière plus générale, le tout très grande vitesse (320 km/h) n'a pas de sens, obligeant à des trajets rectilignes et de nombreux aménagement quand la vitesse de 220 km/h (vitesse de référence sur la nouvelle ligne Barcelone-Figueras) permet un tracé repensé, ayant moins d'impact sur l'environnement. Aussi, il lui demande, au vu des déclarations des différents gouvernements lors du quinquennat qui s'achève, pourquoi ne pas avoir privilégié la desserte d'un plus grand nombre de voyageurs plutôt qu'un gain de temps potentiel assez faible, pourquoi ne pas garder l'objectif premier de minimiser l'impact environnemental et agricole , pourquoi avoir abandonné la volonté de créer une ligne mixte pour faciliter le ferroutage entre Perpignan et Paris.

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Transmise au Première ministre


La question est caduque

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