Question de Mme EVRARD Marie (Yonne - RDPI) publiée le 03/02/2022

Question posée en séance publique le 02/02/2022

M. le président. La parole est à Mme Marie Evrard, pour le groupe Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants. (Applaudissements sur les travées du groupe RDPI.)

Mme Marie Evrard. Monsieur le président, notre groupe s'associe à l'hommage que vous avez rendu à notre collègue Olivier Léonhardt.

Ma question s'adresse à M. le ministre de l'agriculture et de l'alimentation.

Nous ne pouvons pas le nier, le changement climatique va affecter de plus en plus nos vies et notre avenir.

Les événements climatiques imprévus se révèlent de plus en plus violents et réguliers, avec des pluies diluviennes lors des épisodes cévenols, des sécheresses qui s'éternisent et des canicules qui s'intensifient. Que dire également de l'épisode de gel du printemps dernier, qui a ravagé 30 % de nos vignes, notamment dans l'Yonne !

C'est pour anticiper et se préparer à cet avenir que le Président de la République a demandé la tenue du Varenne agricole de l'eau et de l'adaptation au changement climatique.

Monsieur le ministre, l'accès à l'eau est un enjeu vital de toute société. Vous le dites régulièrement : il n'y a pas d'agriculture sans eau, et pas de France forte sans agriculture forte.

Il nous fallait sortir des postures dans lesquelles les conflits d'usages nous avaient enlisés, au moyen de la concertation et de l'échange transpartisan, avec l'ensemble des acteurs concernés.

C'est cette méthode que vous avez employée, avec Bérangère Abba, lors des travaux du Varenne agricole de l'eau et de l'adaptation au changement climatique, auxquels, me semble-t-il, 1 400 personnes ont participé ces six derniers mois.

Les conclusions de ces travaux ont été rendues hier matin en présence du Premier ministre, qui a tenu à les clore, en un acte politique fort et volontariste que nous devons saluer.

Monsieur le ministre, à l'heure où le Sénat examine un des volets de votre plan d'action avec votre projet de loi Assurance climatique (portant réforme des outils de gestion des risques climatiques en agriculture), quel consensus se dégage de ces propositions ? Quel est le calendrier que vous envisagez ? (Applaudissements sur les travées du groupe RDPI.)


Réponse du Ministère de l'agriculture et de l'alimentation publiée le 03/02/2022

Réponse apportée en séance publique le 02/02/2022

M. le président. La parole est à M. le ministre de l'agriculture et de l'alimentation.

M. Julien Denormandie, ministre de l'agriculture et de l'alimentation. Madame la sénatrice Marie Evrard, vous évoquez la question ô combien cruciale de l'eau dans le domaine agricole, au sujet de laquelle je salue l'action et l'implication du Sénat, quels que soient les bords politiques auxquels vous appartenez.

Comme vous, madame la sénatrice, je considère que cette question de l'eau emporte la question de notre souveraineté agroalimentaire, car une agriculture sans eau n'est pas possible et ne sera jamais possible.

Face à ce constat, j'ai effectivement organisé, avec Bérangère Abba, sous l'égide du Premier ministre, ce moment politique du Varenne agricole de l'eau et de l'adaptation au changement climatique.

Il s'agissait d'un vrai moment politique, car cet événement a suscité un énorme engouement de la part de nombre de ses participants.

Ses travaux se sont organisés autour de trois groupes thématiques élaborant des solutions très concrètes, concernant d'abord la protection de nos cultures – nous aurons l'occasion de discuter dès la semaine prochaine du projet de loi sur l'assurance récolte –, ensuite l'adaptation de nos cultures, et enfin la gestion et le stockage de l'eau.

Sur ces trois sujets importants, le Premier ministre a fait plusieurs annonces concrètes hier. Un investissement de 215 millions d'euros sera consacré à l'adaptation de nos cultures et aux mesures de stockage de l'eau. Les textes réglementaires seront revus, afin de faciliter les approches de ces questions. Un soutien sera apporté aux projets territoriaux, car la question de l'eau se joue évidemment à l'échelon territorial.

Comme vous le voyez, le Gouvernement fait preuve d'une véritable détermination pour avancer avec méthode, dans la concertation, sur ce sujet.

Monsieur le président, permettez-moi de conclure mes propos en citant un ancien sénateur, qui a également été ministre de l'agriculture, Edgard Pisani. En une très belle phrase, il disait que le drame en politique, c'est de sombrer dans le détail et d'oublier l'essentiel. Revenons à l'essentiel, traitons la question de l'eau dans le domaine agricole ! (Applaudissements sur les travées du groupe RDPI, ainsi que sur des travées des groupes INDEP et UC.)

M. le président. Merci, monsieur le ministre, de cette référence.

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