Question de M. BELIN Bruno (Vienne - Les Républicains-R) publiée le 10/02/2022

Question posée en séance publique le 09/02/2022

M. le président. La parole est à M. Bruno Belin, pour le groupe Les Républicains. (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)

M. Bruno Belin. Il était une fois un ministre de l'éducation nationale, qui, le 20 janvier 2021, devant le Sénat, déclara qu'aucune classe, qu'aucune école ne serait jamais fermée « sans l'accord du maire ». (Exclamations sur les travées du groupe Les Républicains.)

M. Jean Castex, Premier ministre. Aucune école, pas aucune classe !

M. Bruno Belin. Face aux trop nombreuses charrettes de fermeture de classes que nous constatons tous dans nos communes, nous nous disons que le ministre de l'éducation nationale a bien changé.

La situation, elle, est toujours la même. Dans ces écoles, les élèves de la génération autotests terminent leur troisième année scolaire covid dans une situation de grande souffrance psychologique, certains sont même en plein décrochage.

Monsieur le Premier ministre, puisque le ministre concerné est absent, quelle est la stratégie du Gouvernement en matière de carte scolaire, notamment en milieu rural ? (Bravo ! et applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)


Réponse du Secrétariat d'État auprès du ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports, chargé de la jeunesse et de l'engagement publiée le 10/02/2022

Réponse apportée en séance publique le 09/02/2022

M. le président. La parole est à Mme la secrétaire d'État chargée de la jeunesse et de l'engagement. (Exclamations sur les travées du groupe Les Républicains.)

Mme Sarah El Haïry, secrétaire d'État auprès du ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports, chargée de la jeunesse et de l'engagement. Monsieur le sénateur Belin, le ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports, parce que c'était la volonté du Président de la République, a souhaité qu'aucune école ne ferme dans un territoire rural, qu'aucune école ne ferme nulle part sans l'accord du maire concerné.

Oui, monsieur le sénateur, c'est bien en concertation avec les maires, avec les élus locaux, que l'on construit cette carte scolaire, mais également notre territoire, qu'on l'accompagne, que l'on réfléchit à l'installation d'habitations, que l'on rénove les centres-bourgs. Tout cela a été fait. (Marques d'opposition sur les travées du groupe Les Républicains.)

Au-delà de cela, alors même que l'on dénombre 78 000 élèves en moins, 14 380 postes ont été créés. L'encadrement dans les écoles rurales n'a jamais été aussi fort ! Cette volonté du Président de la République a été mise en œuvre par ce gouvernement.

Vous avez évoqué la préparation de la carte scolaire. Il s'agit d'un moment clé, parce que celle-ci est construite avec les élus locaux, dans un dialogue intense et essentiel. (M. Bruno Belin fait un signe de dénégation.)

L'engagement du Président de la République est que pas une école ne soit fermée dans les territoires ruraux sans l'accord des élus locaux. (Applaudissements sur les travées du groupe RDPI. – Protestations sur les travées du groupe Les Républicains.)

Une sénatrice du groupe CRCE. Il était bien question de ne pas fermer de classe !

M. le président. La parole est à M. Bruno Belin, pour la réplique.

M. Bruno Belin. Les élus ruraux ont le sentiment que l'État fait tout pour que la France des campagnes aille de mal en pis : carburant hors de prix, constructions et plan local d'urbanisme interdits, communes sans trésorerie, territoire sans téléphonie, médecins partis et, maintenant, carte scolaire sans stratégie.

C'est une faute et une erreur.

C'est une faute, parce que le ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports ne tient pas son engagement d'écouter les élus.

C'est une erreur, parce que la France des campagnes est en train de se reconstruire, grâce à ses élus. Ceux-ci tiennent d'une main la fibre, de l'autre des services qu'ils attirent, tout en essayant de sauver des commerces.

La modernité, c'est la ruralité. L'espoir, c'est l'espace. Il est encore temps de revenir sur cette décision en donnant des instructions pour faire cesser la casse des classes et pour sacraliser la ruralité. (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains. – Mme Cécile Cukierman applaudit également.)

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